On serait encore en 1984, on aurait dit qu’il marchait comme Bernard Tapie à la Wonder : Emile Sornin, aka Forever Pavot, conclue 2023 avec plusieurs actualités
Dans le paysage musical de l’hexagone, les hommes en noir de Vox Low s’en sortent avec une méthode bien à eux : après un premier projet tombé à l’eau au début des années 2000, le groupe retourne la scène française en 2018 en signant un premier album chez Born Bad. S’en suit un (presque) silence radio de cinq ans, avant de revenir en trombe avec « Keep on Falling », une épopée sombre et hallucinée qui brouillera encore un peu plus les pistes entre musique électronique, rock et cold-wave. Et Vox Low s’en tire avec panache, évidemment.
Alors qu’on pouvait croire que Bracco avait été emporté par la pandémie, il ressurgit brusquement du rebut de l’industrie musicale, plus déterminé que jamais à danser en sous-vêtements sur tout le territoire, voire au-delà.
Alors qu’il commence tout juste à apprécier la vie hors de l’hôpital, Usé (aka Nicolas Belvalette) vient de sortir chez Born Bad un nouvel album, « Couleur Brique », aux sonorités encore plus glauques que les précédents. Plus récemment encore, il a même troqué sa casquette de musicien terrible pour celle d’acteur, à l’affiche de Tout fout le camp de Sébastien Betbeder. Pour Gonzaï, il revient sur ces deux nouveautés devant le superbe fond vert de Gonzai, mais couleur brique.
C’est l’histoire d’un disque vendu à 50 exemplaires à sa sortie et qui, refusant l’époque à laquelle il est né, aura mis 40 ans pour enfin renaitre dignement avec un repressage ces jours-ci chez Born Bad. Fairplay, Thierry Müller, rescapé de sa propre aventure revient pour Gonzaï sur la trajectoire de comète du seul album de Ruth, « Polaroid / Roman / Photo ».
Bruxelles : ses frites, son Atomium et son dessinateur complètement freak, Elzo Durt. A 41 ans, le graphiste-artiste le plus cinglé de la Grand-Place bénéficie enfin d’une expo plus grosse que le zizi du Manneken-Pis, et c’est l’occasion pour les novices de rentrer dans cet univers siphonné peuplé de monstres SF, d’anges divinement trépanés et de collages baroques. Et si l’héritier de Magritte sous acides, c’était lui ?
Et si tout ce que l’on désirait, dans le grand bain informationnel, pédagogique et responsable d’aujourd’hui, c’était justement ne plus rien savoir, ne plus rien comprendre, ne plus rien apprendre ? Mettre à distance égales fake news et campagnes de prévention ?
Ils avaient tous des noms d’experts-comptables, mais tous venaient de l’espace. Pendant une dizaine d’années, ces Français, excellents musiciens de studio mais hélas pour eux dotés de physiques moins garnis que celui de Claude François, ont composé entre deux sessions des musiques de récréation qui deviendront sur le tard des perles de ce qu’on appelle aujourd’hui la « Library music ». Nouvelle illustration de cette folie instrumentale avec le volume Space Oddities de Born Bad consacré à l’un des meilleurs bibliothécaires du genre : Sauveur Mallia.
Si vous trainez dans les derniers bastions indie de Paris, son nom vous dit forcément quelque chose. Rencontre avec Emile à l’occasion de la sortie de « Music On Hold » chez Born Bad.
Nom de Zeus, Marty ! Le retour de Charly et Lulu, Larusso et Séverine Ferrer sur Born Bad Record ? Les rockers à rouflaquettes vont tirer la gueule : le label sort une compilation singulière, « Dynam’Hit », où se mêlent variété proto-house, mauvais rap et, bien sûr, eurodance époque Bérégovoy.
Comme la Tour Eiffel ou les violences policières sur les Champs Elysées, à force c’est devenu une institution parisienne : la boutique Born Bad, inaugurée en 2000, fête mathématiquement ses 20 ans. Et c’est toujours moderne.
Certains y verront un énième article sur le label Born Bad (qui hélas ne nous verse aucun dividende sur ses ventes d’albums), d’autres se régaleront que le gamin turbulent derrière déjà pas mal de projets tordus (La Secte du Futur, Bryan’s Magic Tears) ait droit à une interview pour son projet solo, Pleasure Principle. Portrait d’un branleur qui bosse, en fait, beaucoup.
De la Guadeloupe au Sénégal en passant par Rio de Janeiro, l’homme décédé en 2014 des suites de la maladie de Parkinson n’a, en fait, jamais su rester en place. Ces multiples poinçonnages sur son visa exotique se retrouvent aujourd’hui tous rassemblés sur « Pierre Vassiliu en voyage », deuxième volume plus africain des compilations éditées par Born Bad pour rendre à l’homme derrière la moustache, et qu’on a longtemps pris pour un baltringue.
Le premier disque de Pleasure Principle, nouveau groupe monté par le batteur de Bryan’s Magic Tears, vient tout juste de sortir de l’usine de pressage et a atterri sur la table de Gonzaï. Écoute en exclu un peu plus bas.
En général quand Frustration sort un nouvel album, c’est blindé de tube incisifs qui finissent par tourner en boucle jusqu’à lobotomie pour enfin finir l’année en ayant vu le groupe 50 fois en concert, épuisé mais revigoré. On vous rassure, c’est exactement ce qui va se passer avec So Cold Stream sorti le 18 octobre, évidemment chez Born Bad. Extrait clipé avec « When Does A Banknote Start To Burn », c’est par ici.
Les plus vieux diront que c’est une institution, les autres, que Born Bad est l’une des seules bonnes raisons de sortir le samedi à Paris. Dans tous les cas, le disquaire désormais installé au 11 rue Saint Sabin tient bon contre tous les vents depuis 1999.