Dans un monde idéal, l’humanité se contenterait du strict nécessaire. Les rockeurs se passeraient de donner des interviews fadasses et la critique musicale se résumerait à une note suivie de trois adjectifs, un peu comme les modes d’emploi pour les cafetières, le tout affiché sur de grands panneaux en libre consultation, un peu comme les résultats du Bac, avec un redoublement prescrit pour toutes les nouvelles stars n’ayant pas obtenu la moyenne. Dans ce monde là, John Dwyer et ses Thee Oh Sees règneraient sans partage et personne n’y retrouverait rien à redire, pour la simple et bonne raison qu’on aurait claqué le beignet de l’amicale des commentateurs anonymes depuis fort longtemps. Entre le nazisme et le groupe de San Francisco, deux conceptions différentes de la dictature séparées par soixante ans de grand vide démocratique.