Chocolat, groupe de rock francophone au vocabulaire québécois, sortira en février "Tss Tss", un deuxième album au nom aussi étrange que sa musique. Six ans après “Piano élégant” et un break de la formation, Chocolat revient via Born Bad avec un album plus psyché tendance garage et qui parle de burn out, de lutin, de fesses, de fin du monde et d'ère glacière. Enfin quelque chose de savoureux à se mettre sous la dent.

Parler de nourriture à cette période de l’année vous donne peut être envie de gerber, alors on va éviter l’indigestion et arrêter de faire traîner la métaphore culinaire pour parler de “Tss Tss”, le nouvel album de Chocolat. Après la parution du premier disque du groupe de rock francophone, “Piano élégant”, Chocolat a fait un break, laissant le champs libre à son très bon guitariste-chanteur, Jimmy Hunt (voir son récent portrait filmé) pour commencer une carrière en solo avec son disque “Maladie d’amour”. La reformation de Chocolat tient presque du hasard : le groupe se retrouve pour une performance live qui n’aura finalement jamais lieu. Jimmy Hunt a justement des démos dans sa besace, mais elles ne correspondent pas à son projet solo. Chocolat, réuni au complet, en profite et s’empare des morceaux.

Au menu de “Tss Tss”, on trouve quoi ? Des riffs de guitare, de la disto, un piano jazzy et un batteur qui tape fort et vite. Mais aussi une voix étrange, voire inquiétante. Jimmy Hunt chante, parfois comme un possédé, des mélodies sur des instru à la limite de la transe. Parfois, sa voix s’emporte. Elle crie, elle rugit et brouille les frontières du genre.

Dans le morceau Méfiez-vous du Boogaloo, Jimmy Hunt fait rimer “princesse” avec “fesses”. Les textes de Chocolat, c’est souvent cru-con-con, mais tout en poésie. Le groupe québécois a un sens singulier du romantisme. En fait, les paroles se fondent avec délice dans les instru. Il faut tendre l’oreille pour capter des mots ou des bouts de phrases. Le texte est au service de la musique, influencée par le rock psyéchédélique des 70’s et le garage un peu bourrin. Les morceaux sont longs et décousus. Il n’y a pas de structure de base classique mais un arrangement soigné et subtil : la voix du chanteur, même si elle n’est pas négligée, n’est pas mise en avant. Le rendu final donne une impression de spontanéité bien contrôlée. Le label canadien Grosse Boîte fait dans le (bon) Chocolat.

 Chocolat // Tss Tss // Born Bad (sortie le 2 février)
https://chocolatmtl.bandcamp.com/album/tss-tss

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