La scène garage française a plus d’un 33 tours dans son sac, même si et contrairement à leurs collègues de Strange Hands dont ils revendiquent la proximité musicale, ici on tourne plutôt autour du 45.

Volage, de quoi s’agit-il exactement ? D’un énième groupe de jeunes mecs aussi branchés des guitares qu’énervés de la cymbale filtrant de bons tubes pops protéïnés à travers une saturation libératrice ? Ou de la révélation de quelques types partant à la conquête des scènes garage underground de la capitale, tels des cowboys ragaillardis par des premières parties comme celle de Fuzz dernièrement ?

Brièveté étant selon l’adage sœur du talent, on ne peut aujourd’hui ni encenser un groupe qui n’en est qu’à son premier EP (Maddie) ni faire fi d’un tel potentiel. Que ce soit à travers la très efficace Not Enuff, pièce d’orfèvre pop survitaminée sonnant la cloche de l’école buissonnière au temps des Blues Brothers, Heart Healing, imprégnant un romantisme négligé à la White Fence, Wall of Smoke, excellent pont entre punk anglais et période nuggets, ou encore Many Hopes dans une veine plus pop, les frenchies démontrent un sens du hit imparable et une écriture parfaitement calibrée pour la désinvolture garage.

La gémellité de la chanson I’m a Fool avec le style de Ty Segall est aussi troublante et met en exergue la véritable influence du jeune gourou californien sur bon nombre de ces pépites pop pondues par l’avant-garde hexagonale à laquelle appartient Volage, tandis que la très saturée Bob is Alive rappelle le grain de folie des Oh Sees – dont le leader John Dwyer a aussi beaucoup influencé le groupe, notamment à travers Coachwhips. Le chanteur et compositeur Paul Rannaud à la dégaine de hippie sorti tout droit d’un comics flower punk assume d’ailleurs ces références tout en portant en bandoulière le savoir-faire local de groupes comme JC Satan, Travel Check ou Dusty Mush avec qui ils ont partagé des scènes dernièrement.

Volage est surtout une histoire de potes qui filent un mauvais coton tout en incarnant DIY, décalage et délires scéniques comme seule la scène garage peut en réserver. C’est un groupe plein de spontanéité qui se joue avec second degré des codes du genre dans un grand fracas mélodique délivré avec une adresse proportionnelle à sa désinvolture. La marque du talent chez ce groupe  bien épaulé par le label Howlin Banana qui les fait tourner et produira leur premier LP dont la sortie est prévue pour début 2014.

http://volage.bandcamp.com/

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