Fin des années 90, être un dandy avait de l’allure, on mirait les milords se pavaner le foulard autour du cou et on enviait ces précieux qui marchaient de travers comme les zazous des années 40. Quinze ans plus tard, les esthètes ont pris un coup sur la tête et une génération entière d’imposteurs du beau (Beigbeider, Ariel Wizman, Julien Doré) a tellement tiré sur la corde de l’élégance factice que la simple évocation du mot donne envie de verser dans la lapidation brutale, un peu comme dans « La vie de Brian » avec des magazines sur papier glacé à la place des cailloux. Parisien raffiné, Alexandre Chatelard remonte la rivière à contre-courant : plutôt que de faire parler de lui, il fait chanter les femmes. Et façonne, depuis quatre ans déjà, son premier disque d’illuminé.