Quand les bulles se mettent au Gonzo journalisme, ça donne Transmetropolitan. Série de comics américains datant de la fin des 90's, l'oeuvre de Warren Ellis & Darick

Quand les bulles se mettent au Gonzo journalisme, ça donne Transmetropolitan. Série de comics américains datant de la fin des 90’s, l’oeuvre de Warren Ellis & Darick Robertson n’a perdu ni de sa puissance, ni de sa vision futuriste des temps malgré le décalage de parution entre Vertigo et Panini Comics (France). Vu que chez Gonzaï, on aime chroniquer le passé négligé, on en remet une couche. Direction le come-back du siècle ! Portrait de Spider Jérsusalem…

« Ignorant de baiseur de putes. Je me caille le cul depuis qu’une conne de roquette a emporté la fenêtre côté passager. Pauvre tas de merde avec un pouls et un peu de pouvoir! J’ai tout qui remonte, je vous hais, faut que je flingue un truc. Ta première échéance est pour demain, 8000 mots ! Et je ne veux pas avoir à lire le mot « putain » tapé 8000 fois. Tu baiserais de la boue si elle se tortillait. Vous me faites gerber je devrais vous stériliser. Sac à merde perfide, peaufine ton cul. Et si j’aillais chier dans un lieu de culte pendant que tu fais le guet. C’était Spider Jérusalem, toujours le journaliste le plus apprécié de la ville, cet après midi dans un bar de Print District. Je sens un papier qui monte. »

Sorti de terre au fin fond de la montagne. Des cheveux dépassant le mètre, de la crasse au coin des yeux et sur le rebord des ongles. Spider Jérusalem est un sacré parano fou à lier dégommant le monde tantôt avec un bazooka ou un agitateur d’intestin, tantôt avec des mots sous acides transpirant les comprimés anti-cancer. Il est temps qu’il s’y remette, qu’il quitte sa foutue solitude enneigée pour la Ville, qu’il rebranche son téléphone et ses canaux d’informations pour absorber le monde et pondre la vérité.
Dans cette époque où des flammes jaillissent du sol lorsqu’on les demande, où la télé sort d’un mur et nous obéit, où les hommes se cryogénisent, se transforment en nuage ou changent d’espèce, Spider Jérusalem lui, se rase la gueule, se fait tailler un chouette costard et se munit de lunettes photographiques. Une araignée tatouée sur le coin de la face, un sourire bourré de perversions, des yeux sanguinolents, une ride du lion creusée d’insultes et quinze clopes calées entre les dents caractérisent ce journaliste barge d’un monde futuriste imaginé par la plume de Warren Ellis et les dessins de Darick Robertson.
Détestant les gens, analysant le monde, les sectes, les politiques et leurs mensonges, Spider cisaille tout ce qui bouge dans le seul espoir de faire jaillir la vérité pure dans les colonnes de sa chronique « Laissez moi partir » publiée sur le journal The Word.
Jérusalem ou un camé jusqu’à la moelle qui semble être l’unique « humain » détenant une connaissance du passé, restant assez burné pour s’en servir et nourrir son opinion sur ce qui l’entoure. Car cet illuminé ataxico-psychotronique pue le Hunter. Du grand Thompson tant dans l’apparence que dans les expressions, le phrasé, la folie et sa sublime façon de sortir de reportage en ayant quinze pinfres au cul qui ne demandent qu’à lui casser la gueule.

Seigneur Dieu, qu’il en soit ainsi.

Héros de la série BD Transmetropolitan, Spider et ses assistantes nymphomanes seraient-ils l’avenir du journalisme lorsque le monde se disloquera ? Un journalisme pur aux frontières du gonzo qui emportera le coeur des lecteurs ayant finalement compris que se polir le guignol devant une agence de presse style SPKF ne suffit pas. Car gratter un papelard dans les chiottes dégoulinants et pourris d’une salle de conférence vaudra toujours mieux qu’un feuillet pissé sur un bureau en teck massif au 315ème étage d’une tour frigide. La ville fond, Spider reste en ébullition et Royce, son rédac’ chef cupide et submergé, est en train de devenir un cendrier. Le répit n’existe pas jusqu’à ce que la vérité, chère à l’éditorialiste, éclate dans un appartement avant-gardiste où règne un chat fumeur à deux têtes et quelques histoires de cul crasseuses. Écrire un papier est un acte compulsif, un devoir de se vider et faire justice. Alors Télévision, divertis-moi. Augmente tous les volumes, je veux du bruit. Système Home-vidéo, je veux des flammes ! Je veux de l’information… JE SENS UN PAPIER QUI MONTE !

Ellis-Robertson // Transmetropolitan // Vertigo (Panini Comics)

http://www.paninicomics.fr

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