Allo Ola, Bester à l’appareil. Bien installée ? Ça te dit de faire l’interview de RENDEZ-VOUS pour la sortie de leur premier album ? Ok, mercredi 17h au Bottleshop.” À peine 5 minutes après mon arrivée chez Gonzaï, j’étais plongée dans le bain, et il était chaud bouillant.

Avez-vous déjà vu quatre parisiens ultra lookés, presque poseurs, qui une fois sur scène, transpirent, donnent tout et t’engueulent comme la fois où ton père t’a cramé en fumant ton premier joint ? Si la réponse est oui, fermez la fenêtre de votre navigateur. Dans le cas inverse, le phénomène RENDEZ-VOUS est peut-être pour vous.

Tout a démarré sur les chapeaux de roues en 2014 et depuis rien ne les arrête. Adorés ou détestés, ces mecs nous emmerdent. Ils écrivent tout en lettres capitales comme s’ils hurlaient en permanence et ne se font pas chier à être dans l’air du temps. Leur premier album sort le 26 octobre, ils ont créé leur propre label Artefact pour la sortie du disque et sont depuis peu accompagnés par le batteur Guillaume Rottier. Que de nouvelles fraîches pour ce groupe qui ne dort jamais (et ça se voit sur leurs visages).

Loin d’être des “rockeurs romantiques” comme les médias veulent nous faire croire, ils ne mordent pas pour autant, bien au contraire. On a donc rencontré Francis, Elliot, Maxime et Simon.

(c) James Giles

Salut les gars. Vous avez l’air KO, tout va bien ?

C’est vrai qu’on ramasse un peu. Hier on a tourné un clip pour SENTIMENTAL ANIMAL, le sixième titre de l’album, il faisait froid et on a fini tard.

Vous avez “tourné » un clip ! Ça veut dire que vous vous mettez en scène ? C’est une première après ceux que vous avez déjà sorti faits d’images d’archive assez trash.

Ouais ça y est on se dévoile. Le concept est très simple : c’est nous qui jouons dans un hangar. On a eu envie de marquer le coup et d’incarner un de nos morceaux pour la première fois. C’était cool, ça va être très beau, et c’est pas trash du tout ! Il sort mi-octobre, un peu avant la sortie officielle de l’album. Pour l’instant, on n’a fait que des clips DIY, on aime bien quand les images interpellent, quand elles marquent, c’est pour ça que nos clips sont souvent assez agressifs. On s’est d’ailleurs fait censurer le clip de distance où on voit des mecs se mettre sur la gueule. Alors que tu vois, DOUBLE ZERO, c’est trash mais c’est que de la viande, alors ça passe. C’est intéressant de voir ce qui est perçu comme censurable ou pas.

Un groupe qui ne fait pas de clip, ça peut fonctionner ?

Aujourd’hui les médias ne te relaient pas quand t’as pas d’images à montrer. C’est le nerfs de la guerre, quand tu sors des tracks, si tu veux avoir un peu de diffusion, il faut du contenu. C’est malheureux parce que ça vient compléter une demande qui est assez superficielle, en fait.

Vous avez produit « Superior State » de façon indépendante, pourquoi ce choix?

On l’a fait en co-production avec deux filles Anaïs et Stéphanie, qui ont monté leur boîte Crybaby. Elles ont fait le travail de label manager : c’est elles qui ont trouvé des subventions, des distributeurs, un éditeur et grâce à elles on a réussi à tout boucler. Nous même on a réalisé un vieux fantasme en créant notre propre label Artefacts (ATF), comme ça on est autonomes, on n’a pas à subir le calendrier d’autres groupes sur un label et ça nous permet de tout décider nous même.

A quel moment vous vous êtes dit « ça y est c’est fini, on ne touche plus à rien sur l’album” ?

Bonne question. Ça a mis du temps. Déjà on a eu du mal a finir certains morceaux, dont SENTIMENTAL ANIMAL qui nous a bien fait galérer. Il a fallu qu’on se mette un coup de pression pour finir les morceaux et arrêter de chipoter. On a terminé les maquettes en décembre puis on les a enregistrées dans un studio avec Dimitri Dedonder, un de nos ingénieur son live. Pour le mix on a travaillé avec Matt Peel, un mec assez talentueux qui a bossé sur des projets qu’on aime bien (Eagulls, Bad Breeding). Il bosse à Leeds dans une église. Ça a été assez fastidieux, on s’est pas tout de suite compris, lui mixait vachement à l’anglaise avec plein de reverbs, alors que sur cet album on a eu tendance à en enlever plus que jamais. Ça à été laborieux parfois. Finalement on l’a masterisé à New York avec Sarah Register avec qui on avait déjà bossé sur les autres EP. L’album était prêt juste avant l’été.

« Rendez-Vous c’est romantique non ? »

Comment vous gérez la sortie de votre premier album ? 

On a hâte qu’il sorte pour avoir des retours parce que ça commence à devenir chiant d’attendre. Le délais est très long, comme on disait, les démos sont sorties en décembre 2017, on commence à trépigner. Evidemment on flippe un peu parce que même si on est fier de notre album, c’est difficile de savoir comment il va être perçu par ceux qui ont aimé et soutenu les EP précédents. Il y a moins de synthés, on a essayé de se détacher de la boite a rythme, du style eighties, alors la partie plus goth de notre public va surement moins se retrouver dans cet album là.
Il est pas mal contrasté, avec des morceaux assez doux comme on n’a jamais fait, des tempo plus lents, mais aussi d’autres plus vénères comme EXUVIÆ, le morceau le plus violent de notre discographie.

(c) Ola Terreur

Quand on lit des articles sur vous, le mot « romantico-trash » revient souvent. Est-ce que vous vous retrouvez dans cette définition ou vous la subissez surtout parce que vous êtes encore jeunes et beaux ?

Ça c’est un truc de journaliste. Un jour quelqu’un a dû nous décrire comme ça et depuis le terme est récupéré par tout le monde. C’est assez ridicule. On ne fait pas de chansons d’amour alors ça doit surement venir du côté Cold Wave/Synth Wave qui nous a collé à la peau au début. Dans l’imaginaire des gens c’est romantique et comme on fait un son plus hard que de la cold wave: “romantico-trash”. A mon avis faut pas chercher plus loin. Ou alors ça vient de notre nom de groupe, Rendez-Vous c’est romantique non ?

Pour votre release party, vous vous entourez de Purient et Silent Servant, qui sont des artistes très techno, noise, c’est assez rare de voir les scènes concert et club se mélanger, j’ai comme l’impression que vous aimez bien le format club.

On est plus touchés par la scène électronique que par la scène rock actuelle, par rapport à ce qui se passe autour de nous. Le plus intéressant en ce moment se passe dans la scène techno indus. Pour la release, c’était cool aussi d’avoir un line-up assez varié, on a vraiment la volonté de faire une vraie grosse soirée, pas juste un concert. À part Silent Servant et Purient qui ne sont pas nos potes à la base, tout les autres c’est des gens qu’on connait bien et avec qui on avait envie de faire un truc. C’est une initiative de notre part, et on est trop fier d’avoir ces artistes qui jouent, entourés par nos potes.

« Un concert, c’est pas comme un DJ set où tu peux être bourré en calant des disques »

Si vous aimez ce format, vous seriez prêt à jouer de 4h à 6h par exemple ?

En live avec RENDEZ-VOUS, non. Même si on aime bien jouer assez tard (minuit, 1h, c’est parfait) plus tard c’est quand même très difficile. Une fois en Espagne, on est passés vers 3h et on a joué comme des merdes. C’est super dur parce qu’en général t’arrive tôt, t’as le temps de te bourrer la gueule, et les gens ne sont pas prêts à être attentif à un live. C’est pas comme un DJ set où tu peux être bourré en calant des disques. En concert tu dois vraiment te concentrer. C’est pas une heure pour faire jouer un groupe, aussi bien pour le public que pour les musiciens.
Après ça dépend aussi du groupe, Volition Immanent, ou même Schwefelgelb, eux jouent à 4, 5h du matin et ça tue !

Vous avez fait la fermeture du festival LEVITATION, le public est devenu fou. Est-ce qu’un concert sans pogo est un concert raté ?

Oui, à peu près à l’unanimité. Vue que notre musique est assez frontale, si les gens ne bougent pas on est deg’. Le pogo est une interaction entre la musique et le public. On ressent et reçoit l’énergie que les gens mettent et ça nous chauffe. C’est pas les plus attentifs à la musique qui sont dans le pogo mais au moins ils créent l’énergie.
Elliot: C’est marrant que tu dises ça, parce qu’à chaque fois qu’on fait un concert et que ça pogote pas un peu, je suis déçu. J’ai l’impression que ça ne prend pas. Alors qu’en fait c’est surtout une question d’horaires, le public de 19h n’a pas la même énergie que celui de minuit. Une fois à Bordeaux, au Void, les gens sont devenus tellement dingue qu’on flippait limite pour eux, ils étaient complètement barges, tombaient se relevaient, toute la salle s’y est mis.

Elliot et Simon (c) Ola Terreur

Après une tournée européenne, la sortie de votre premier album, la release party début novembre, vous allez vous calmer un peu ?

Non ! On finit l’année mi-décembre avec les trois derniers concerts en Russie (on est super contents d’aller là bas d’ailleurs) et direct après, en janvier 2019 on repart en tournée. C’est la récompense après un an à faire l’album, année pendant laquelle on jouait un peu moins, maintenant que c’est lancé on ne va pas faire la fine bouche ! Tant qu’on peut jouer, on ne s’arrête pas.

Par rapport à pas mal de groupes, vous avez choisi de ne pas avoir de « leader », sur scène vous êtes alignés, tout le monde apparaît de façon collégiale, c’est un choix assumé ou c’est juste naturel ?

C’est naturel, on ne s’est jamais posé la question en fait. On aime bien que ça tourne de façon générale, les rôles sont interchangeables au niveau des instruments. Au départ on était quatre et on jouait frontalement. Je pense que c’est un écueil d’avoir un leader pour plein de groupes, ça peut rendre le truc chiant. C’est une question de caractère, de personnalité, c’est rarement un choix.

Normalement c’est une question interdite mais je m’en tape : quelque chose à rajouter sur l’album ?

Achetez-le ! On a besoin de feedback, on en a marre d’attendre comme ça, frustrés.

Max (c) Ola Terreur
SUPERIOR STATE sort le 26 Octobre 2018 ici, sa Release Party le 9 Novembre à la Machine du Moulin Rouge.

(Maintenant, oui !)

 

9 commentaires

  1. diggerdigest = indigest!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    se ramasse sur discogs!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    si rencontre poing dans la tronche, si il en a une…………………………………….;;

  2. Bonjour Madame la journaliste de Gonzaï,

    il me semblait qu’ils avaient abandonné le tiret entre « Rendez » et « vous » ?
    Merci de corriger le titre le cas échéant.

    Cordialement,

    Roger un muscadet !

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