3 mars 2009, quelque part entre Albuquerque et Amarillo
Y’avait cette foire annuelle en plein territoire rednexx, à coté Délivrance c’était Oxford. Anyway tout ce que je voulais c’était un lit et une douche chaude. Alors j’avais commandé un whisky à la serveuse. Elle s’appelait Linda May, pesait un bon quintal et la chair qui pendait au delà de son débardeur voyait les poils de ses aisselles et ceux de ses bras se mélanger. J’ai ouvert les pages jaunes. Vu le nombre de Williamsons dans la ville, les mariages consanguins devaient être monnaie courante. Pas moyen de récupérer une piaule, « -cht’ai à cause de la foire » que Linda May laissa glisser entre ses dents. Littéralement entre ses dents, parce que si les dents de la chance étaient autre chose qu’une légende, son râtelier lui garantissait les six chiffres au loto. « Mais chi vous voulez, vous pouvez dormir chez moué», sur quoi elle me fit un clin d’œil qui ressemblait à un début de crise d ‘épilepsie, avant de se diriger vers la cuisine, laissant flotter derrière elle une effluve d’huile rance de sueur et de yop.
En attendant la fin de son service, j’ai commandé la spécialité du coin sans savoir ce que c’était. Mauvaise idée que je me suis dit en voyant arriver une un ragout d’opossum et queue de castor. « -J’t’ ai mis un bon rab mon chou. » dit Linda May. A la radio y’avait Billy Ray Cirus et tous les péquenots qui tapaient en cœur des mains sur l’air de Achy Breacky Heart. J’ai eu envie de chialer…
Deux jours avant, j’étais à L A., Mon rédacteur m’avait envoyé la bas pour couvrir la cérémonie des Oscars, mais j’étais tellement bourré que j’avais confondu Mickey Rourke avec Zaza Gabor et les gardes du corps du bélier m’avaient coursé sur au moins dix blocks. Le lendemain, en sortant de l’ascenseur, j’étais tombé sur trois Irlandais maousses qu m’attendaient dans la réception de mon hôtel. Je suis rentré dans la cabine et ait appuyé sur le bouton conduisant au 23eme étage. Ils m’ont coursé via l’escalier quand ils sont arrivés à bout de souffle, je les attendait un tonfa à la main. Quand je suis sortit de l’hôtel, mes bottes brillaient sous le soleil de Californie tellement je leur avait botté le cul.
Je savais que ça ne s’arrêterait pas la, alors j’ai foncé jusqu’à la gare Greyhound. Au Guichet suis tombé sur une bande de filles type vivid qui allaient à Cancun pour une Girls Gone Wild party. 39 filles en chaleur dans un bus, rien que pour moi, et pour au moins sept heures,comment refuser un tel programme? Le car pour le Mexique ne partait que dans deux heures,, j’ai sortie une bouteille de Saint Aubin tandis qu’une des filles me demandait : »- Tu es sur que cela ne te dérangera pas qu’on s’entraine au strip tease devant toi? » et puis deux autres ont enchainé « – gals is no one around why don t we start rite now?? » et elles relevèrent leurs tee shirts, Ma bouche frôlait déjà le plus proche des quatre tétons lorsque une autre cria : »- hey look its Mikey Rourke. » Je tournait la tête et le vit, dirigeant une douzaine de hells angels.
Je retournai au guichet, prit un tiquet pour le premier départ et sautait dans le coach. En sortant de la gare les filles me virent et levèrent leurs tee shirts la vision de ces 78 yeux malicieux et d’autant de seins offerts et à jamais perdus me fit pleurer comme un bébé. « -Hey man, faut pas être triste, la haut il y a quelqu’un qui t’aime. » je me retournais et vit une douzaine de visages rubiconds couronnés de cheveux blonds. L’un de ces visages saisit un banjo et se mit a sautiller en chantant plus prés de toi seigneur, bientôt repris par les 39 autres passagers du bus. Mon dieu, j’étais dans un car allant à un festival de rock chrétien. Pendant neufs heures non Stop j’allai avoir droit a un live épuisant au point que le suicide me semblait le plus valable des solutions. Plus ça chantait, plus je pleurait, et plus je pleurait, plus ils chantaient pour me rendre le sourire.
On avait pas atteint Alvarado que la clim rendait l’âme. 540 minutes de voyage à travers le désert de la mort sous un cagnard de plomb.
On a quitté la ville, longé la cote puis bifurqué vers le Nevada. La route commença à s’élever , à s’engager dans des lacets, et a devenir moins large, et tous ces connards chantant et sautant dans le bus faisant trembler l’habitacle et le faisant vaciller vers le vide. À chaque virage, je réalisait plus parfaitement à quel point mon petit corps était fragile.
Trois heures plus tard le bus s’arrêtait à Williamsonville, (458 habitants) ; quelque part entre Albuquerque et Amarillo, autant dire le trou du cul du monde. Le genre de coins ou même les mouches à merde refusaient de se poser. Je déambulait dans la rue et arrivant sur la place vit la reine de beauté, un certaine Linda Lou qui vu sa tronche et son poids devait être cousine de la serveuse. Elle présidait un groupe à l’air sérieux qui examinaient une rangée de poulets alignés sur une table longue de vingts mètres. Un type vint à ma hauteur et me demanda « – salut étranger tu vas participer au concours? »
-désolé l’ami j’y connait rien au poulets
-didiou, mais pas bsoin d’si conaite l’ami, aujourd’hui c’est le concours du plus gros enculeur de poulets, y ‘a même le ptit Wilbur qui va essayer de battre le record, et le record c’est soixante trois poulets en dix minutes, c’est pas rien hein l’étranger? » Je rigolais à la blague, et puis j’arrêtais de rigoler quand je vit dix gars baisser leur froc et réaliait que ce n’était pas une blague. Je me mit a reculer lorsque le vieux me demanda ou j’allais « manger un bout grand père, mais je reviens.
-ben ttends un peu l’étranger dans une heure on va se faire rôtir tous ces poulets au barbecue » j’ai étouffé un haut le cœur et me suis dirigé vers la gare routière. Pas du bus avant deux jours. Tant pis je me mit à marcher en direction de Las Folladas la grande ville à quelques bornes au nord. Juste avant de sortir de la ville j’entends un gars avec un tee shirt sudiste dire à un autre « – Tu te rappelles le bon temps ? Quand on pouvait pendre un négre ou deux, la on rigolait…» L’amérique du ku klux klan est toujours bien vivante. Je me demandes ce qui m’arriverait si ils lisaient mon nom si hispanique sur mon passeport…
4 PM route 95, 43 degrés; ma chemise est trempée et je sent le papier me coller au bonbons. J’entends les crotales sur le bord de la route, putain dire que je devrais être en train de lécher 39 minous bien épilés et que la j’ai même pas une goute de flotte. Une voiture arrive je tends le pouce et doit sauter sur le bas coté avant qu’elle ne m’écrase, j’entends des mecs se marrer et gueuler « -fuck u whity. ».Ça se répétera encore deux fois avec d’autres voitures… Racisme blanc d’un coté, racisme noir de l’autre, et moi au milieu de nulle part. Finalement une bonne âme s’arrête à bord d’une coccinelle rose bonbon, elle est conduite par une superbe black coupe afro fleurs dans les cheveux et portant un juste au corps moulant. Merci mon dieu de ne pas m’avoir abandonné. J’ai posé mon cul dans la caisse ai tendue la main vers la fille, elle sentait bon , un truc genre Gauthier, elle à dit « -don’t be so square fais moi la bise. » je me suis exécuté sans me faire prier, J’aurai du attendre et y regarder à deux fois, elle piquait. Elle enfin il a appuyé sur le champignon et, a atteint les 160 miles en moins de 9 secondes, avalant la route en chantant du Donna Hightower. A ce moment j’en était au stade ou mourir sur cette route du Nouveau Mexique ne me faisait même plus peur. Les freins crissèrent et derrière un nuage de poussière, je vis trois autre superbes créatures s’approcher et monter à l’arrière, sauf que cette fois ci je ne me fit pas avoir. Il faisait toujours dans le quarante degrés mais j’enfilai mon cuir, regrettant d’être aussi assidu à la salle de gym. Les quatres mousquetaires n’arrêtaient pas de chanter des tubes disco, et chaque chanson avait sa chorégraphie, je priais le ciel pour que je n’ai pas a voir ce que donnerai Long Train Running. Le chauffeur me faisait les yeux doux, je me sentais comme n poussin devant un gros renard… Fallait que je m’enfuie, je voyais déjà les gros titres, « -un gonzo reporter gangbangé par la compagnie créole ». Bref, c’est en marchant que j’arrivais à Las Folladas, les pieds en sang, et bien heureux que ce ne soient que les pieds.
Big Apple 3 mars Ballsout Hospital, Linda Lynn, l’infirmière est un ange et ses yeux sont verts, fait rare pur une Philippine. Elle pousse la conscience professionnelle jusqu’à masser le haut de mes cuisses pour soigner la plante de mes pieds. Je quitte le service, non sans avoir fait un don de sperm à l’hopital et que Linda Lynn leur crachera directement dans l’éprouvette. Puis rentre dans ma chambre du hesea Hotel o je me prépare à la soirée de lancement du nouveau U2 l’album est à l’image des précédents. La bande a Bono est le groupe de rock le moins créatifs des dix dernières années (ou sont les Stones?) Le son est si épuré et travaillé qu’on en perd toute l’âme de ce que devraient ete un son rock, pas de prises de risques, production certes bien léchée, (encore que Linda Lynn ait mieux) mais on s’emmerde des la deuxième note. Résultat, lorsque Bono arrive, je suis tellement bourré que je le confonds avec Zaza Gabor et ses gardes du corps… oui c’est ça sur dix blocs…