« Je n’ai pas vu le film de Terrence Malick, reconnaît Steven Seagal, mais Manuel m’en a beaucoup parlé [Manuel Alvarez est le directeur du vidéoclub de Sausalito, un ami de longue date de l’acteur et conseiller sur plusieurs de ses films, NDLR]. Manuel m’a raconté combien le film était insupportable et cela m’a fait de la peine. Mettre quinze ans à écrire un scenario pour finir avec des dinosaures en 3D, c’est un peu du gâchis « , aurait confié le réalisateur à un journaliste de l’Express. « J’ai donc pensé qu’il était sûrement possible de rendre le film meilleur en en tournant une nouvelle version. » C’est avec ces mots que Steven Seagal a évoqué la sortie prochaine de son film The Tree of Life, un long métrage de quatre heures quarante qui reprend les grandes lignes du navet maudit de Terrence Malick. Fidèle au scénario original, Steven Seagal a néanmoins choisi de remplacer les dinosaures qui apparaissent dans le film par des ninjas. Projeté en avant-première à la Mostra de Berlin, le résultat est étonnant. Contrairement au film de Terrence Malick, aucun spectateur n’a quitté la salle durant les quatre heures quarante de projection, même si quelques mauvaises langues prétendent que les portes avaient été verrouillées.
La grande force de ce remake est d’avoir compris que The Tree of life est avant tout un film sur la drogue. Le tournage s’est ainsi déroulé dans les vapeurs d’Ayakuta, une plante indienne connue pour ses effets hallucinatoires. Afin de maintenir son équipe dans un état de réceptivité maximum, Steven Seagal a mis à profit les connaissances acquises sur le tournage de son film The Patriot (en français Piège à haut risque) dans lequel il incarne un immunologiste, ancien membre des forces spéciales. Pour canaliser la puissance créative de la plante, le réalisateur a aussi fait appel à Apanguluk Charlie Kairaiuak, un chaman qui connaît le secret des plantes de la montagne et qui apparaît notamment dans le film Terrain miné.
« Nos frères indiens connaissent les plantes mieux que nous, ils connaissent les secrets qui permettent à l’homme de devenir un animal, de voir par les yeux de l’aigle, de sentir par la truffe du renard. Grâce aux plantes sacrées nous avons pu comprendre le sens sacré du film de Terrence Malick et tourner notre caméra vers le ciel. Nous avons filmé le vent dans les herbes, mais aussi le vent dans les arbres, et aussi les vagues et les nuages et les animaux. Tree of Life est certes un film sur la drogue, mais c’est aussi un film sur la nature. » Entièrement tourné en décors naturels dans les environs de Sausalito où se trouve le Ranch de Steven Seagal, le film enchaîne des longs plans de hypnotiques, mêlés à une intrigue assez complexe sur un personnage qui pense à des choses en regardant des autres choses.
Véritable trip visuel, le film se conclut sur un plan séquence de vingt-sept minutes où l’on voit Steven Seagal méditer tandis que le soleil se lève. Cette scène bouleversante d’intensité n’aurait pas été prévue dans le scénario original. « Je médite toujours au lever du soleil et ce matin-là, l’un des membres de l’équipe du film qui revenait de l’Hacienda (la boîte de strip-tease de Sausalito ndlr), a aperçu ma silhouette se découper dans la lumière du matin sur un promontoire rocheux inaccessible. Il a alerté le reste de l’équipe et ils ont tourné ce plan magique. Lorsque je l’ai visionné, j’ai compris que c’était là l’élément qui manquait au film de Terrence, le plan qui permet de renouer le lien perdu entre l’homme et la nature« , aurait confié Steven Seagal au magazine Variety.
2 commentaires
Allez les mecs, avouez, Steven est le nouvel actionnaire majoritaire de Gonzaï. Un article par semaine depuis un mois… On peut pas faire une pause Chuck Norris, là?
Votre message a bien été transmis à Monsieur Seagal (« Justice Sauvage », « Shadow man ») qui s’engage à vous répondre personnellement (« Double riposte », « traque sans merci ») dans un bref délai.