En guise de préliminaires, quelques chiffres: On tourne un film porno toutes les trente secondes, chaque seconde, 30 000 personnes se matent un porno, les États Unis produisent 89 % des contenus pornographiques sur le net, l’industrie du porno représente à deux pénétrations près 13 milliards de dollars de bénéfices anals, il y a 68 millions de requests concernant le cul par jour sur le net, et principalement pendant les heures de travail (travailler plus pour mater plus ?). Désolé si ces chiffres vous paraissent déjà trop petits, mais je n’ai pas pris l’option « enlarge your penis ». Et plutôt que de se noyer dans un flux discontinu des chairs à saucisses d’eunuques, mieux vaut se la jouer velu. Alors arrêtez de vous tirer sur l’élastique ou de vous caresser la friandise au bureau, vous feriez mieux de vous instruire en lisant le bouquin de Legs McNeil et de Jennifer Osborne : The other Hollywood.

–  Ce n’est pas si grave, vous devriez déjà vous réjouir d’en avoir un, de clitoris.
–  Facile à dire, vous vous sentiriez comment si vous aviez les testicules dans l’oreille ?
–  Eh ben au moins je m’entendrais jouir !

(Dialogue de Deep Throat)

Le porno moderne, c’est la démocratisation de 7 à 77 ans. L’avènement d’Internet aura défoncé le petit cul du 1er samedi du mois dans une partouze de vidéos cheap où de simplets exhibos montrent combien ils sont les athlètes du samedi soir. Maintenant que tu les aimes gays, blacks, blanches, sado, asiats, pros ou amateurs, la fesse molle ou tartinée c’est à la carte, il n’y a qu’à se bais(s)er. Une cruche moins écervelée que d’autres est même arrivée à se tailler une place à la force du poignet sur le petit écran des ados sans que la masse populaire ne s’en offusque. Elle a même refourgué des calendriers et une petite poignée de singles, étonnant non ? Pas vraiment.

Construit sur des témoignages aussi entrecroisés que des guiboles dans un gangbang de New York en 75  (« Tiens chéri pousse ta jambe gauche et passe-moi le saladier de coke, Terry va te fister après pour te remercier… » ) les pionniers du porno ricain livrent dans The Other Hollywood la réalité d’un petit monde, sans capote et sans concession, qui va très vite s’agrandir comme un anus double-fucké. Mouais, vous vous dites qu’avec une bande d’abrutis bodybuildés et de cochonnes en rut, cela risque d’être aussi haletant que le millième orgasme simulé de miss hot d’or 1992… Eh bien vous auriez tort comme un touriste qui entre dans un bouge infâme de Pigalle où des paumées vont lui faire la danse du ventre avec l’option « bouge pas trésor tu vas voir ma cicatrice de césarienne » ; c’est PASSIONNANT. Et franchement, on n’a pas fait mieux cette année comme lecture de chiotte, un moment privilégié comme chacun sait.

Vous voulez connaître le secret de la fabrication des cabines de peep show ? Monsieur 35 centimètres a-t-il vraiment existé, et si oui, bandait-il mou ? Linda Lovelace s’est-elle tapé un chien  face caméra dans un 8 mm avant de devenir célèbre avec Deep Throat ? Dans combien de salles d’audiences des Etats Unis a-t-elle été entendue ? Pourquoi un live de Jimi Hendrix était sur la même affiche que la chatte de Sharon Mitchell dans Joy ? Comment une simple tombola et un vide juridique ont lancé le téléphone rose ? Qui sont les mafiosi qui tenaient le business ? Pétaient-ils pas mal de jambes ? Comment un agent infiltré du FBI s’est-il retrouvé à creuser sa tombe ? Qui mais qui n’était pas défoncé dans ce business ? Qui sont les macs, les gentils, les salopes, les malines, les putes et les nunuches ? Qui c’est tapé Sammy Davis Junior ? Qu’est ce que Miporn ? Y avait-il un club de cul aussi gros que le studio 54 ? Comment faisait-on pour ramener les sacs de biffetons ?  Vous connaissez l’histoire de Traci Lords ? (Et ben elle les a bien foutu dans la merde…) Mais que faisaient tous ces moustachus et ces bombasses dans un salon professionnel intitulé le Consumer Electronics Show ? Qui s’est tapé tout Dallas ? Pourquoi Procter & Gamble ont dû retirer un paquet de lessive de la commercialisation ? Et Ronald Reagan dans tout ça ? Pourquoi Les frères Artie Mitchell ont-ils employé Hunter S. Thompson ? Et surtout: quand est-ce que la fête s’est finie ?

Vous saurez tout ça et bien plus encore en lisant le bouquin le plus bandant du moment sur la naissance de l’une des industries les plus profitables au monde. Et si un pote vous passe le bouquin avec des pages collées, rien de grave:  conseillez-lui un juste un bon psy, il doit y en avoir de très bons en porte-jarretelles sur le net.

Leg McNeil & Jennifer Osborne // The Other Hollywood // Editions Allia

14 commentaires

  1. Un papier qui va au fond des choses. Comment ça, c’est facile ? Ca donne envie, en tout cas. Envie de lire, ça va de soi.

  2. merci m’sieur et encore j’ai parlé des choses les plus convenables, il y a des petites descentes en enfer sur la base de freebase, d’assasinat et de cavale bien délirantes. Au début des années 80 ça partait en couilles sec ! Monsieur 35 cm a quand même participé à un quadruple meurtre …

  3. Ah oui oui Serlach, tu peux y aller les yeux fermés : ce film est une tuerie. Notamment au niveau de la construction narrative.

  4. L’histoire des 2 agents du FBI qui infiltrent le milieu du porno en se faisant passer pour des revendeurs de loops et qui finissent par se brûler les ailes est tout bonnement incroyable. Ça mériterait largement un biopic.
    Pour la partie 70’s c’est presque plus un bouquin sur la mafia que sur le porno tant la Cosa Nostra est intimement liée au trafic de cassettes et de bobines en tous genres.
    Et tout ce qui est raconté au sujet de John Holmes fait passer « Boogie Nights » pour Bambi…
    La déclaration la plus touchante du bouquin vient sans aucun doute de Veronica Hart : « Tant que j’aurais un visage, Seka aura toujours une place où venir s’assoir »…

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