Il y a ces pages terribles de Rock&Folk que personne ne lit, à propos de rééditions d’obscurs albums que personne à l’époque n’avait acheté, et que personne n’achètera non plus cette fois-ci — puisque personne n’achète plus de disques — et qui, déjà à l’époque, étonnaient par l’aspect brut de leur production. Parmi ces disques oubliés, cet « Early Times » de Silver Jews donne matière aux interrogations : comment peut-on rééditer un disque à la qualité sonore aussi sale ? La grande réussite de ce faux nouvel album est d’avoir supprimé ce qui faisait écran entre l’envolée lyrique du rocker défoncé et son auditeur non moins perché, l’ingénieur du son.