Lors de recherches pour un article sur Second Life et le cybersexe (à découvrir dans le n°9 de Gonzaï), je tombe sur plusieurs interviews de feu Chris Marker, grand adepte du métavers, dans lesquelles il recommandait L’Invention de Morel afin de mieux comprendre Second Life. Un conseil lecture de Marker est toujours bon à prendre : L’Invention de Morel est un court roman publié en 1940 par l’argentin Adolfo Bioy Casares. L’intrigue : un criminel en fuite se réfugie sur une île déserte du pacifique. Au bout de quelques temps, une vingtaine de touristes surgissent de nulle part. Le fugitif se cache, commence à s’éprendre d’une des touristes puis réalise que la situation et l’île-même deviennent de plus en plus bizarres et incohérentes… Plus qu’un petit chef-d’œuvre d’anticipation, L’Invention de Morel est une machine à mythes de 110 pages qui a d’ailleurs fortement inspirée Resnais et Robbe-Grillet pendant l’écriture de L’Année dernière à Marienbad. Le genre de bouquin réputé inadaptable et pourtant transposé en BD par Jean-Pierre Mourey. Il a surtout fait l’objet d’un excellent téléfilm commandé par l’ORTF, diffusé en 1967, tombé dans l’oubli, puis ressorti en DVD en 2012 grâce à INA Édition. Détail singulier, c’est aussi l’un des tout premiers téléfilms tourné et diffusé en couleurs. Pour en revenir au roman, voici ce qu’écrit Jorge Luis Borges – grand copain de Casares – dans sa préface : « J’ai discuté avec son auteur des détails de la trame, je l’ai relue ; il ne me semble pas que ce soit une inexactitude ou une hyperbole de la qualifier de parfaite. »
L’Invention de Morel // Adolfo Bioy Casares // 10.18
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pour info, il y a eu une autre adaptation au cinéma, cette fois-ci italienne, par Emidio Greco en 1974. Anna Karina fait partie du casting