Dans la fulgurance d’un moment, j’étais confiant. Le dossier de presse m’a, comme disent les jeunes décérébrés de moins de 20 ans, « vendu du rêve ». Et pourtant. J’ai vu en Serge Koster un Cyrano perpétuellement indigné, un Gavroche de la littérature de salon, ferraillant contre un monde que l’auteur de ces lignes ne comprend que trop peu. Sous les ors d’une écriture fine, ciselée, presque poétique, je pensais que Serge Koster allait utiliser une plume (brillante) pour détruire un système (Dieudonné sémantique ?) et raconter des luttes (pas de parenthèses, je vous ai fait marcher). Et pourtant.
Bagarreur de salons
Serge Koster était censé raconter ce que je fais tous les jours désormais sur les réseaux sociaux : juger et provoquer des petits combats fleuris de mots, mon sport favori. Je pensais voir en Serge un amateur de boxe, ne trempant pas sa plume dans du miel mais dans la lave brûlante des sous-sols terrestres. Que dalle. Serge Koster parle de ses brouilles vues par lui-même en faisant des digressions sur sa propre pensée.
Serge Koster est le Mickael Vendetta du bon mot : il écrit comme le beauf vulgaire se regarde dans la glace. Serge Koster nous raconte à quel point ses modèles littéraires lui ressemblent, de Paul Léautaud à Francis Ponge (rien que ça…) en passant par Proust. Ensuite, il consent que beaucoup de ses « brouilles » sont nées par lettres (le signe d’une petite lâcheté propre à la bourgeoisie engoncée dans ses principes ?), mais aussi par, tenez-vous bien, des DINERS. Dés lors, pas un seul jour ne s’est endormi sans que je me sois embrouillé avec ma mère parce qu’il n’y avait pas assez d’HARISSA DANS MON COUSCOUS (pardon pour ce cri du cœur, c’est l’émotion).
L’arabe est l’ennemi ? Vraiment ?
Mais ce n’est pas tout : l’auteur consent volontiers à ne pas être humble, à ne pas consentir à un minimum de modestie quand on sait qu’on a bataillé comme un damné pour figurer parmi les grands écrivains de notre hexagone (à part Jean Echenoz et Sylvain Tesson, je ne vois personne aujourd’hui). Serge Koster fait même de la politique, revenant sur le conflit israélo-palestinien avec le même talent qu’un tenancier de bar obscur, loin là-bas dans le Morbihan. Affirmant sa judéité lorsqu’on lui oppose une version contradictoire, il désire ne rien entendre et ne fait place à aucun débat. Jusqu’à la petite citation qui scellait en moi une naissance de mépris : « Suivait aussitôt la controverse sur la situation des palestiniens que je comptais au nombre de mes ennemis, sans en connaître aucun ». Monsieur Koster, même Alain Finkielkraut est plus nuancé que vous, moins auto-centré. Monsieur Koster, ne vous ai-je pas lu citant vos propres livres, dont un à la gloire de votre femme qui aurait rencontré un si franc succès ? Monsieur Koster, est-ce bien sage d’attaquer si brutalement (en toute fin d’essai) cette (excellente) critique de longue date que fut Josyane Savigneau, une femme exquise avec qui j’ai pu m’entretenir de vive voix et qui ne se souvient même pas de vous ?
Monsieur Koster, enfin, quand je veux me « brouiller », comme vous le dites, j’écris directo, je prends à parti, j’use du sarcasme, de la moquerie, du mépris, du règlement de comptes qui ferait jaser et susciterait une réaction, un droit de réponse. Je n’use pas de mots d’un velours usé afin de convertir ma petite histoire bourgeoise afin d’en faire un roman d’aventure. A bon entendeur, Serge.
Serge Koster // Mes Brouilles // Edition Leo Scheer
1 commentaire
C’est l’article le plus stupide, le plus bête, le plus infatué et le plus mal écrit que j’ai lu depuis longtemps. Mais grâce à internet, une aussi abyssale nullité telle que Mounir Jenesaisdéjàplusquoi a tout loisir de se prendre pour un critique littéraire.