Les visionnaires. Parce qu’ils sont allés faire pousser leur musique là où les autres n’allaient plus, parce qu’ils savent reconnaître la modernité, qu’elle soit enfouie ou volatile ; nous avons voulu connaître leur vision sur ce qu’il va advenir de la musique, de la musicalité et de ses musiciens.

Avec son electro couleur de nuit et ses sets audiovisuels faisant honte à la NASA côté grand spectacle, Mondkopf rejoint sans conteste notre petit club. Le jeune français ténébreux s’est prêté à notre questionnaire avec enthousiasme, tel un cosmonaute sur le départ pour le dark side of the moon. De la terre promise à la lune conquise, portons le regard vers sa vision de l’avenir.

Comment voyez vous l’avenir de la musique en matière de production ?

J’imagine la fin de la parenthèse historique pendant laquelle la musique enregistrée dominait. Il n’y aurait alors plus besoin de gens qui savent comment faire pour qu’un enregistrement passe bien sur disque, à la radio, sur les chaînes Hi-Fi… Il en restera quand même quelques-uns, qui auront le même statut que les vieux maîtres calligraphes aujourd’hui.

Du point de vue de la composition ?

L’improvisation et l’expérimentation deviendraient la règle !

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Et du point de vue du live ?

Toujours dans cette hypothèse de marginalisation de l’enregistrement, toute musique sera de situation. La norme de la musique deviendrait ainsi l’éphémère.

L’avenir du point de vue du matériel ?

J’ai l’impression qu’on contrôle de plus en plus des sons analogiques par des interfaces numériques. Par exemple il y a le « Minitaur » de Moog [NDA : un synthétiseur analogique] qui peut se brancher en USB pour être contrôlé par [le logiciel séquenceur] « Ableton ». Je ne vois pas ce qui empêcherait les fabricants d’équiper n’importe quel appareil analogique en Bluetooth pour qu’il puisse être joué, contrôlé, et centralisé depuis un iPad par exemple.

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Comment voyez vous évoluer la musique du point de vue sociétal ?

C’est déjà pas mal le cas, mais on se repèrera moins par style ou mouvement mais de plus en plus par mode de consommation ou par le média prescripteur : une musique Pitchfork, une musique soutenue par Boomkat, une musique Boiler Room, une musique Skyblog… Ce qui conduira à juger la musique de manière toujours plus sociologique alors qu’il ne faudrait pas oublier d’être à l’écoute des émotions singulières qu’elle provoque.

Qu’en est-il de l’approche philosophique de la musique ?

Est-ce qu’on va avoir envie encore longtemps d’une musique banale ? A la recherche d’une forme de concentration, on demanderait à la musique le silence ou l’intensité. Elle serait appelée à être de plus en plus un moyen pour l’auditeur de se concentrer sur des états intérieurs comme les sentiments

Du point de vue graphique ?

On dirait que rien ne bouge à ce niveau là, malgré ce qu’on dit. Le label PAN fait un chouette boulot pour renouveler la pochette vinyle, mais je ne pense pas que beaucoup d’autres suivront. Quand on voit tous les graphistes qui sont musiciens, on peut finalement penser que c’est plutôt la musique qui est l’avenir de l’image.

Mondkopf / The Nicest Way EP / Perc Trax records

5 commentaires

  1. Les visionnaires ça n’existe pas, vous le saviez au moins ?
    Prenez d’autres artistes pour la suite et pas des idiots sans talent qui sortent des conneries boursouflées d’égo…

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