Il y a des millions de personnes dans le monde qui attendent de voir leur nation soulever le trophée suprême qui fait léviter, durant 4 années, un peuple au sommet d’une gloire sacrée. Ce trophée, c’est la Coupe du Monde, créée officiellement en 1928 par Jules Rimet, le Jean-Jacques Rousseau du Football à la vision si candide, si universelle du monde. Cet ancien avocat va jouer des pieds et des mains pour créer l’instance qui régit aujourd’hui le Football mondial : la FIFA, qui sera à l’origine d’âpres tractations pour définir sereinement les contours d’un premier championnat mondial des nations. La première édition de celle-ci se déroulera en Uruguay, en 1930. 13 équipes « seulement » seront sélectionnées, dont la France qui aura bien du mal à réunir 16 joueurs amateurs pour constituer une équipe nationale. C’est ici que l’on peut voir que les temps ont changés, et que porter le maillot de l’équipe de France est un rêve qu’on ose à peine construire dans son esprit de jeune footballeur à l’ambition étoilée.
Passionnant conte footballistique
Cette petite histoire de la création de la première Coupe du Monde, entre autres, vous pourrez la lire dans un ouvrage qui vient de paraître aux éditions « Que sais-je ? » (Maison d’édition plus encline à publier des livres passionnants tels que « La vie d’un poisson-chat en Antarctique » ou « L’humour au bon vieux temps du nazisme ») et écrit par un journaliste du Monde au nom bien français : Mustapha Kessous. Journaliste et documentariste, il a déjà signé, pour la même édition, Les 100 histoires des Jeux Olympiques. Un passionné de sport comme l’auteur de ces lignes, donc. En 100 histoires gravitant autour de cet événement sportif regardé par plus de 800 millions de personnes, Mustapha Kessous convoque des fantômes, nous fait entendre les cris de supporters effrayés ou émerveillés. Il nous raconte les gloires et les déboires de Maradona, l’élégance du football anglais des années 60, le vol de la Coupe du Monde en Angleterre. Mustapha Kessous nous emmène dans les plus beaux stades du monde, les plus grands, ceux dans lesquels on se croirait plus en envol qu’Antoine de Saint-Exupéry ; car dans les stades on peut voler la nuit. Mustapha tisse brillamment, avec un filet d’argent, le lien entre romance et héroïsme, entre dépression et sacre éternel, entre chutes et renaissances divines. De Séville à Mexico en passant par Wembley et Lens, ce petit ouvrage accessible et précis nous transporte dans une fabuleuse machine à remonter le temps, dans un récit d’où l’on dénote par moment de savoureuses mélancolies.
Je ne vous cache pas que je suis assez jaloux de Mustapha Kessous car il écrit mieux que moi. Et qu’il s’inscrit de surcroît dans cette longue lignée légendaire de journalistes / écrivains qui ont placé leur passion du football dans un coffre de velours qu’ils caressent, de temps à autre, d’une main tendre et émue : Henry de Montherlant, Antoine Blondin, Nick Hornby, Pierre-Louis Basse, Mustapha Kessous… à quand Mounir Belhidaoui ?
Mustapha Kessous // Les 100 Histoires de la Coupe du Monde // « Que sais-je ?
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1 commentaire
Ah quand même, j’en étais à me demander si Gonzaï n’allait pas être le seul média au monde à ne pas parler foot durant ce mois brésilien.