Toutes les deux semaines, Bolino Croustibat sort de sa boîte à gants un essai auto-socio sur les grosses carrosseries. Entre Roland Barthes et Turbo, une autre vision du monde, garantie sans pollution.
Pour compléter l’excellent comparatif « Renault Mégane III Coupé vs. Ferrari 612 Scaglietti » paru cette semaine chez nos confrères d’Auto-Plus, Gonzaï propose dans ce numéro le test « quelle auto pour votre meurtre ? », destiné à tous nos amis maniaques qui souhaitent faire de leurs rêves les plus fous une réalité, sans rien laisser au hasard. On le sait à la lecture des lettres anonymes qui nous sont adressées, ils sont nombreux à lire Gonzaï et se sentent souvent délaissés, persécutés, violés, humiliés et battus dans leur enfance par la presse automobile écornée qui dépasse aux dos des sièges des taxis.
« C’est mieux que d’être gay. » Silvio Berlusconi
Si l’excellente Renault Mégane Coupé a été une fois encore proclamée vainqueur du comparatif contre la Ferrari Bunga Bunga par nos confrères, grâce à son évidente supériorité sur les points style, porte-gobelet, boîte de vitesse manuelle, qualité du réseau et chauvinisme, son coffre de 344 dm3 ne pourra pas pour autant suffire à embarquer un cadavre adulte. Dans le cas où un look de coupé est absolument indispensable à votre testostérone furieuse, et ce malgré le fait qu’un coupé, qui est à l’automobile ce que la masturbation est au coït, augmente de 42% vos chances d’un contrôle inopiné de la police, il vous faudra donc découper votre victime pour espérer la placer dans le coffre. Attention ! Gonzaï ne peut garantir pour autant qu’effectuer son forfait en coupé pourra constituer un alibi face au tribunal. Christian Ranucci, qui aurait enlevé sa jeune victime à bord de son élégant Peugeot 304 coupé, n’aura pas pour autant bénéficié de la grâce du président Giscard d’Estaing, qui roulait pourtant lui aussi dans une élégante œuvre classique pinifarinesque, une Peugeot 604 garantie corrosion, mais dotée d’une véritable fosse commune en guise de coffre. Attention, Christian Ranucci fut donc guillotiné.
Meurtrier depuis plus de 20 ans et originaire de régions aux grandes traditions criminelles, l’Yonne et les Ardennes, M. Fourniret témoigne : « Au début de ma carrière, dans les années 1970, j’ai opté pour une Simca 1100. Comme tout meurtrier débutant, je m’étais imaginé au volant d’un van Ford série E aux vitres teintées noires, pour me conformer à l’image fantasmée que l’on se fait du métier au cinéma. Mais comme tout le monde, la réalité m’a vite rattrapée. Cela ne m’a pas empêché de faire mon travail correctement. »
M. Dupont de Ligonnès, meurtrier amateur à Nantes, a quant à lui commencé sans chercher à faire aucune concession sur le style. Il opte d’abord pour une Ford Bronco jaune sable, ramenée des Etats-Unis. Certes, la Ford Bronco permet de transporter ciment et pelles sans encombre et de s’aventurer sur des sols pelletables à l’écart des routes. Mais son choix s’avère vite désastreux : le véhicule se fait remarquer en Loire-Atlantique, où seules sont en circulation des Citroën Saxo et des Citroën Xsara, des autos jamais commercialisées dans les centres urbains. Las, M. Dupont de Ligonnès revend sa Bronco pour se rabattre sur une Renault Safrane, puis sur une Citroën C5. Il passe ainsi pour un discret chef d’entreprise de province, tout en conservant une grande capacité d’emport d’enfants morts. La Citroën C5 offre de plus de bonnes relances et un agrément de conduite satisfaisant.
Seul John Bodkin Adams, soupçonné du meurtre de 163 de ses patients en Angleterre, aura réussi à conjuguer amour des véhicules exceptionnels et perversion narcissique. Il faut dire que sa Rolls-Royce Silver Ghost lui a été justement offerte par l’une de ses victimes juste avant de trépasser. L’aspect valorisant de la Silver Ghost est impressionnant. À bord, malgré une ergonomie parfois perfectible, la qualité des matériaux reste au-dessus de la moyenne de la catégorie.
On le voit, une carrière criminelle implique engagement et sens des responsabilités. « An old green station wagon came in on a flat tire » dira le seul survivant d’une tuerie dans une station service lorsqu’il vit arriver le grand Henry Lee Lucas. Personne ne saura jamais si le vieux break vert était muni d’iconiques woodgrain siding. Mais la planche de bord impressionne presque par son côté massif, et les plastiques durs ne flattent pas l’œil.
8 commentaires
Il est mortel, ce papier.
oh merde tu as osé la faire !!!!
on remarquera la peinture des simca copiée sur celle des plymouth hemi ‘cuda AAR et 340 de 70, la seule différence étant que la simca est clairement une voiture de fiotte (même meurtrière). un drive-by au magnum à bord d’une barracuda rouge sang est bien plus classe
Pour une fois j’ai fait l’effort de lire … les papiers sur les bagnoles hein … Mais des comme ça j’en redemande !! Et je confirme, dans une Ford K on ne peut placer que deux bébés congelés dans le coffre, foi de Véronique.
@Le Poulpe:
Un peu court, Jo.
@Sandro
Ah ah … Traite moi de courge, oh !
S’cuse-moi, Partner, juste un court jus avec la batterie de la SIMCA Rallye 3.
Mes circuits sont nikai, comme on dit à Osaka, depuis, y ‘a un truc qui fait masse du côté du Père Lachaise, 33 eme division …