Le rugby, c’est comme les reconstitutions de batailles médiévales, les colloques de sémiotique ou les LAN sur League of Legend : on sait que ça existe, quelque part entre Auckland, Cardiff et Castelnaudary, mais on ne va pas voir plus loin. À tort ? À voir… Parce que, quand même, le rugby est un sport étrange. Un sport qui se veut mondial mais n’est pratiqué au haut niveau que dans une douzaine de pays à tout casser – et dont le trône est occupé par l’équipe d’un archipel de quatre millions d’habitants au large de l’Océanie. Un sport qui s’affirme comme une valeureuse « école de la vie » tout en embrassant avec ferveur la logique du darwinisme économico-sportif où les rebonds sont de moins en moins aléatoires. Un sport qui revendique son ancrage local tout en enrôlant à la douzaine Samoans, Wallisiens et Géorgiens, minerai humain à bas coût. Un sport qui cherche à se polir pour séduire les familles effarouchées des turpitudes footballistiques mais qui garde dans son surmoi un irréductible goût pour LA BAGARRE. Un sport qui prétend encore intégrer tous les gabarits quand le moindre demi de mêlée remplaçant de Pro D2 affiche désormais 1,85m et 90 kilos de muscles sur la balance. Et cætera (aux armes).
Mais faire l’inventaire des contradictions propres au rugby depuis son entrée de plain-pied dans le professionnalisme n’a que peu de pertinence ici, où les crochets de David Campese feront toujours moins frissonner que la moindre face B de Kas Product oubliée au fond d’un grenier. Il est en revanche bien plus intéressant de se pencher sur une poignée d’histrions qui ont décrété n’avoir rien à foutre de la bienséance en blazer écussonné du « rugbysiness » et dansent sur ses braises. Ces sales gosses, c’était marqué dans le titre et le chapô, ce sont ceux de la Boucherie Ovalie, pendant quinziste ascendant chamboule-tout des Cahiers du Football.
Après une parenthèse pongiste nord-coréenne (consécutive à un pari perdu sur l’identité du champion de France), ils sont ressortis de leurs vingt-deux mètres dès l’entame du championnat, relançant hardiment à coups de tweets fendards et de blagues plus assassines que Marc Cécillon. Objectif : se moquer des travers et des ridicules d’un sport aussi hypocrite que bille-en-tête, écartelé entre le confit d’oie et le pot d’anabolisants, les canons au pub et les canons de la pub. À contre-courant des papiers jaunis du Midi Olympique ou des articles monolithiques de L’Équipe, la Boucherie Ovalie propose une galerie alternative où clignotent les noms de Lionel Beauxis et Andy Goode, de David Marty le CATALAN, de Maori du 64 (« Imanol, t’es notre idole »), des anglicismes à la masse de Fabien Galthié, du Pica-stratège ou encore du club honni, le Racing 92. La devise de la Boucherie Ovalie hisse d’ailleurs haut le parti pris décalé du site : « la vie est trop courte pour comprendre le rugby, alors autant en rigoler ».
Voilà un bon point de départ, qui devrait parler à tous ceux qui ont essayé d’expliquer à un béotien les règles de la mêlée spontanée entre deux bières devant un match du Tournoi des Six-Nations. Tapons donc à suivre avec Ovale Masqué, le capitaine de cette équipe de piliers de comptoir Web, histoire de parler humour de rugbyman, Keen’V, Grand Chelem italien, Mathieu Bastareaud et sacrifice rituel au milieu de l’Arena 92, soit autant de mots qui font sans doute leur première apparition sous le maillot Gonzaï.
Ça a commencé comment, la Boucherie Ovalie ? Et comment s’est-elle développée jusqu’à aujourd’hui ?
Normalement, à chaque fois qu’on fait une interview, on raconte une histoire débile différente. Mais on m’a dit que Gonzaï n’avait presque aucune audience, donc je ne vois pas pourquoi je me ferais chier à inventer quelque chose si seulement douze personnes lisent. La vérité, c’est que ça a commencé en 2009. À l’époque, je lisais un peu Les Cahiers du Foot, sans forcément capter toutes les références car je ne suivais pas assez le football, mais ça me faisait bien marrer et je me demandais pourquoi il n’y avait pas d’équivalent au rugby. Alors au lieu d’attendre, j’ai décidé de faire le truc moi-même avec quelques connaissances virtuelles. Bon, c’était tout pourri et pas du tout à la hauteur du modèle, mais au bout de deux-trois ça a fini par devenir un peu plus fréquentable. Au tout début, on était quatre – même si deux membres ont disparu très vite, sans doute étaient-ils Fidjiens … Puis, petit à petit, de nouveaux rédacteurs sont venus se greffer en s’inscrivant sur le forum. Aujourd’hui, on est peut-être une petite douzaine, on essaye de se voir régulièrement, même si on est tous éparpillés aux quatre coins de la France. J’ai eu envie d’ajouter « on peut même dire qu’on est devenus amis » mais je pense que si les autres lisent ça ils vont me traiter de pédale. On a beau essayer d’avoir un humour un peu plus raffiné que la moyenne, on reste des fans de rugby…
Ça fait quoi d’être à peu près la seule initiative impertinente dans le monde du rugby, trente ans après les nœuds pap’ du Racing ?
Euh, ça fait peur, car ça veut probablement dire que dans trente ans on sera milliardaires, on vivra au Plessis-Robinson, on votera Macron et on n’aura plus aucun public pour nous lire.
A ce propos, à la Boucherie, qui (ou quoi) seriez-vous prêts à sacrifier pour invoquer Cthulhu et l’envoyer sur l’Arena 92 ?
On a déjà sacrifié notre amour-propre et notre intégrité en travaillant pour Canal +, donc ça va être difficile de faire mieux. Peut-être Grégory Le Mormeck [NDLA : membre de la Boucherie Ovalie, initiateur de l’appellation renforcée du CATALAN], d’autant plus que selon les rumeurs, il est hémophile, donc on pourrait facilement le saigner sur un autel en plein milieu du stade.
« Même nous on y comprend toujours pas grand-chose au rugby.«
On a pu parler, pour évoquer les dernières évolutions athlétiques, économiques et marketing du rugby, de l’émergence d’un hyper-rugby (Xavier Lacarce, 2009). Est-ce qu’il y a dans la Boucherie Ovalie cette volonté d’être une trouée « saltimbanque » dans un sport de plus en plus lissé, professionnalisé, « footballisé » ?
La dernière personne qui a osé se décrire comme un saltimbanque, c’était Keen’V. Donc j’ai envie de répondre non. Mais c’est un peu ça oui, l’esprit est bien résumé dans la devise : « La vie est trop courte pour comprendre le rugby, alors autant en rigoler. » Parce que même nous on y comprend toujours pas grand-chose au rugby.
Vous pourriez appliquer le même style d’humour à un autre sport ou bien le rugby est-il particulièrement propice à vos saillies potaches ?
Nous, non : on n’aurait pas forcément les connaissances et le talent pour l’adapter à des disciplines qu’on maîtrise moins. Par contre, oui, je suppose que la satire peut s’appliquer à tous les sports et tous les domaines, mais force est de constater que sur bien des aspects le rugby est vraiment un sport très idiot.
Vous vous êtes pas mal inspirés des Cahiers du Football : une idée pour résoudre ce fameux contentieux entre les « pingouins » du foot et les « bourrins » du rugby ?
Au lieu de se crisper sur leurs différences, les hommes devraient se focaliser sur ce qui les rassemble. Aussi j’ai un message d’espoir et de paix à faire passer : aimez-vous les uns les autres car vous êtes aussi cons les uns que les autres. Mais pour approfondir le sujet, on avait fait une série d’articles là-dessus sur notre site. J’ai le droit de faire la pub ?
Ne t’inquiètes pas, je mettrais le lien. Tant qu’on en est à faire de la pub : t’en as pensé quoi de Tampon, la version rugby de So Foot ?
Que c’était bien. L’équipe de So Foot, c’est quand même un peu les Damien Traille du journalisme, ils sont hyper-polyvalents : foot, cinéma, vélo, rugby, société … J’imagine qu’ils vont continuer d’agrandir leur empire en consacrant un magazine au cross-fit, aux kebabs ou au roller-derby, j’attends ça avec impatience. Plus sérieusement, certains reportages sont très bons et originaux, il y a de longues interviews comme on aime, c’est très chouette. Et puis comme il n’y en a qu’un par an, au moins ils n’ont pas n’ont pas encore fait le tour des sujets intéressants.
« Ca nous manque un peu de plus nous faire insulter. »
Est-ce que vous vous sentez légitimes à exprimer et défendre ouvertement une certaine vision du rugby (comme peuvent le faire Les Cahiers du Football) ou c’est plus marrant de rester tels quels, des sales gosses qui tirent à vue avec des pistolets à vannes ?
Il n’y a jamais vraiment eu de ligne éditoriale à la Boucherie, on ne s’est jamais tous réunis dans un grand salon enfumé pour décider de ce qu’on allait dire, quel message important on voulait faire passer au monde. Je pense quand même qu’on a tous à peu près la même façon de voir les choses, le même rapport à ce sport, les mêmes critiques sur son évolution – même si on n’est pas non plus adeptes du « c’était mieux avant ». Je pense qu’on écrira jamais de manifeste comme les Cahiers, mais il y a peut-être plus de choses à retirer de ce qu’on fait que du simple lol, oui. Après, on laisse les gens interpréter tout ça comme ils veulent.
Y a-t-il des blagues sur lesquelles vous vous êtes censurés – ou que vous avez regrettées après-coup ?
On ne s’est jamais censurés, non. On n’a jamais rien regretté non plus, même pas l’épisode du fameux tweet de la honte [NDLA : un tweet qui comparait Mohamed Merah et les buteurs du Stade Toulousain], parce qu’on a quand même bien rigolé. D’ailleurs, au bout de six ans d’existence, tout le monde nous tolère maintenant, ça nous manque un peu de plus nous faire insulter. Il y a peut-être une seule limite qu’on essaye de ne pas dépasser, c’est la vie privée. Sauf dans certains cas très particuliers, comme la relation Guy Novès / Vincent Clerc [NDLA : Vincent Clerc étant le gendre de Guy Novès, actuel sélectionneur de l’équipe de France, qui l’a coaché au Stade Toulousain durant quinze saisons] où là c’est impossible de pas en tenir compte. Mais sinon, on essaye de faire un peu attention. Après, comme je dis, « on essaye » : si sur un texte on se relit bien et on fait gaffe, sur Twitter c’est instantané donc ça peut arriver qu’on réfléchisse moins. Et c’était encore plus le cas il y a deux-trois ans, où on avait une audience bien plus faible, et où on se sentait moins « responsables » que maintenant. Cela dit, les rugbymen restent quand même des mecs très bien payés pour exercer leur passion (même si on a pu se rendre compte que tous les rugbymen ne sont pas passionnés de rugby …), qui bossent quatre heures par jour, se tapent des mannequins pour lingerie et roulent dans la même voiture que James Bond : en tant que privilégiés, ils doivent accepter qu’en retour on se foute un peu de leur gueule quand ils font de la merde, comme toutes les personnalités publiques. Après, il ne faut pas oublier que derrière tout ça, ça reste des mecs comme tout le monde. Donc, même s’il n’y a pas de règle absolue ou de code du samouraï-boucher, on essaye de ne pas les blesser.
« Le Racing, c’est comme un Disneyland pour les haters. »
Ok, donc pas de blagues sur la TS de Bastareaud, a priori… Cela dit, à force de vanner tout et tout le monde, y a-t-il un joueur sur lequel vous aimez taper plus que sur les autres ?
En ce qui concerne les joueurs, forcément, ceux qui ont l’air particulièrement vaniteux et qui se prennent très au sérieux sont des cibles de choix. Bizarrement, on les retrouve plus souvent en équipe de France qu’en Pro D2. Pour ce qui est des clubs, ça dépend des périodes. Évidemment, c’est toujours plus marrant de taper sur les puissants. Pendant un moment, on disait de nous qu’on était anti-toulousains, et ça correspondait à la période où le Stade était au top. Depuis qu’il est rentré dans le rang, ils sont un peu plus tranquilles. Et du coup Clermont et Toulon prennent un peu plus. Mais notre chouchou du moment, c’est incontestablement le Racing. Son président, ses entraîneurs, certains joueurs, son futur stade tout vide à la Défense, toutes les affaires extra-sportives cette saison : il y a tellement de choses et de gens à détester, c’est comme un Disneyland pour les haters. Après, on finira sûrement par se lasser de leur taper dessus un jour mais pour l’instant, c’est une mine d’or.
Est-ce difficile de se renouveler ? La retraite troglodyte avec des ours à Oyonnax, est-ce quelque chose que vous sentez approcher ?
Sur Twitter, faut bien avouer qu’une bonne partie de notre activité consiste à recycler les mêmes vannes sur Lionel Beauxis, Andy Goode ou David Marty. On continuera tant que ça nous fera marrer entre nous, car ce réseau ça reste avant tout une grande cour de récré, on n’accorde pas tant d’importance à ce qu’on y écrit. Sur le site en revanche, c’est parfois compliqué de se renouveler, oui. Rien ne ressemble plus à un match de rugby qu’un autre match de rugby, et faire des compte-rendus de matchs de Top 14 tous les week-ends comme c’était encore le cas il y a trois ans, ça ne nous fait plus trop bander. Beaucoup de rédacteurs ont aussi une vie à côté et moins de temps pour écrire. Du coup, on a souvent un pic d’activité autour des matchs du XV de France. On a beau faire nos cyniques, on reste des passionnés de rugby. La période des VI Nations ou la Coupe du monde, ce sont les moments où on se rappelle un peu pourquoi on aime ce sport.
Etes-vous attiré par la forme magazine papier ou bien resterez-vous des agitateurs du Web ? Est-ce que la Boucherie pourrait perdurer sans Internet, sinon sans Twitter ?
La Boucherie ne génère aucun revenu en dehors des ventes des « ticheurtes » sur la boutique, les rédacteurs ne sont pas payés et tous ont tous un travail dans la « vraie vie » … Donc je ne pense pas qu’on ait les ressources humaines et financières pour se lancer dans un tel projet. Et je pense que, de toute façon, on préfère la liberté que nous offre Internet, publier ce qui nous passe par la tête quand on a envie, et ne rien glander le reste du temps. Faire un livre, ça nous avait pas mal plu aussi, ça nous laissé six mois pour trouver ce qu’on a à dire, comment on veut le dire, bien bosser les textes, les mettre en valeur dans un bel objet qu’on peut lire au coin du feu ou dans ses toilettes. Peut-être qu’on en fera d’autres … Mais en dehors de ça, non je ne vois pas comment la Boucherie pourrait perdurer sans Internet. Même si, effectivement, au vu de notre fonctionnement, si certains membres qui n’ont plus le temps d’écrire ne sont pas remplacés par des nouveaux venus, ce n’est pas dit qu’on existe encore dans quatre ou cinq ans. Mais au moins, on aura bien rigolé.
« Guy Novès peut devenir une star au Japon, un peu comme Bill Murray dans Lost in Translation, mais en plus aigri et méchant. »
Maintenant que la Boucherie est passé sur Bolloré +, ça y est, c’est la gloire, vous allez pouvoir vous faire insulter par des gens en zone blanche Internet, genre des Castrais ou des Brivistes ?
Ah mais c’était déjà le cas avant, ça. Il n’y a pas longtemps, on a reçu une superbe lettre d’insultes de six pages de la part d’un supporter briviste. Son fils avait pensé lui faire plaisir en lui offrant le livre de la Boucherie Ovalie à Noël. Visiblement, le sujet l’avait inspiré. On a d’ailleurs voulu la mettre sur le site, puis quand on s’est rendu compte que ç’aurait pu être la meilleure chose jamais publiée dessus, on a fait marche arrière. Pour Canal, étrangement, on n’a quasiment eu aucun retour négatif, à part les gens qui se sont moqués de la voix du Stagiaire [NDLA : autre membre contributeur de la Boucherie Ovalie], mais c’est de bonne guerre. Il y a eu quelques grincements de dents quand la chaîne a commencé à teaser notre « association » sur les réseaux sociaux, mais une fois le truc diffusé, je crois que tout le monde a été rassuré en voyant qu’on avait pu garder notre ton et notre liberté. C’était pas parfait dans la forme, parce qu’on n’y connait rien à l’audiovisuel et que c’était avant tout un coup d’essai, mais dans le fond, on n’a pas honte de ce qu’on a fait et on n’a pas l’impression d’avoir vendu notre âme, même si c’est très rigolo de jouer l’autodérision à fond en racontant qu’on déjeune tous les midis sur le yacht de Bolloré.
Voyons l’avenir dans une boîte de pâté Lou Gascoun : ce Tournoi des Six-Nations qui approche, s’il était scénarisé par la Boucherie, ça donnerait quoi ?
Déjà, on va dire qu’on en fait des tonnes, mais avec le nombre de blessés dans le XV de France, on n’a peut-être jamais été aussi près d’un retour de Lionel Beauxis en sélection. Si de leur côté les Anglais pouvaient rappeler Andy Goode, on aurait enfin le duel dont on rêve pour le Crunch à Twickenham. Sinon, on peut aussi souhaiter que Jonathan Sexton ne meure pas sur le terrain après son 124e K.O en trois ans, et que l’Italie justifie enfin sa présence dans cette compétition en faisant le Grand Chelem. On aimerait bien voir Luke McLean inscrire dix essais en quatre matchs et Sergio Parisse donner la victoire finale à la Squadra Azzura sur un drop de quarante mètres.
Vu que le Japon a cette capacité merveilleuse de transformer tout ce qu’il touche en bon gros WTF, à quoi peut-on s’attendre pour la prochaine Coupe du Monde ? À une victoire de l’équipe de France sur un drop « French Chatte » de Lionel Beauxis ?
Je pense que la sélection de Bastareaud pour le Mondial 2019 est un truc indispensable. Le Japon c’est quand même le pays qui a inventé Godzilla et les Kaijū, donc ce mec a tout pour devenir la plus grande star française là-bas depuis Alain Delon. Je le vois déjà dans une pub pour le saké en train de démolir des buildings à coups de raffut, ce serait magnifique. Pour le côté sportif, on sait déjà que le titre se jouera entre la Nouvelle-Zélande, l’Angleterre et l’Irlande, et que les autres équipes seront là parce qu’il faut bien que la compétition dure deux mois. Nous, on espère surtout que Guy Novès sera à son meilleur niveau en conférence de presse. Ça fait deux ans que l’équipe de France perd mais joue, les médias sont assez gentils avec lui pour le moment, donc il est sobre. Mais on sait qu’au fond de lui il a de quoi faire encore mieux que Marc Lièvremont en 2011. Lui aussi peut devenir une star au Japon, un peu comme Bill Murray dans Lost in Translation, mais en plus aigri et méchant.
Dernière question, pour finir, on aurait pu même commencer par celle-là : Ovale Masqué, c’est un hommage à la Compagnie Créole ou c’était juste, dès le départ, par volonté d’être le Deadpool du rugby ?
Disons que dès le départ j’avais envie de créer une espèce de personnage de justicier-loser, avec un costume à deux balles et des collants mauves hideux. A l’époque, j’étais en train de rater mes études, je ne savais pas trop quoi faire de ma vie et je passais plus de temps à lire des bédés de Batman qu’à squatter l’amphi, donc ça collait bien. Par contre, je dois avouer que le nom « Ovale Masqué » en lui-même, je l’ai piqué à un mec bourré, qui chantait ça à la sortie d’un bar pendant la Coupe du Monde 2007. Ça m’était resté dans la tête et c’est ressorti deux ans plus tard. Bon c’est un peu pourri comme origin story, mais toujours moins que celle de Dark Vador dans la prélogie Star Wars …
http://boucherie-ovalie.org/
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