Next Big Thing attendue au tournant, les poulains de Steve Lamacq devenus maîtres ès NME en 2007 ont décidé de ternir la creuse fluorescence issue de Myths of The Near Futur

Next Big Thing attendue au tournant, les poulains de Steve Lamacq devenus maîtres ès NME en 2007 ont décidé de ternir la creuse fluorescence issue de Myths of The Near Future.  Sur Surfing The Void, leur second bébé prévu pour le mois d’août, la clique des Klaxons veut sonner plus dur et sans gyrophare. Vérification sur leur dernier concert parisien, pour voir si le groupe fait encore « beaucoup de bip-bip pour rien ».

From Buzz to Fuzz, on risquait le rush sonore à l’heure de pointe électro et le bouchon de cérumen, mais manifestement, quatre Klaxons valent mieux qu’un Vuvuzela. Le « concert secret » annoncé sur le site du Nouveau Casino ressemblait dès lors plus à un succès orchestré qu’à une véritable présentation d’album, étant donnée l’imposante guest-list – du crew de Busy P au new Rainbow Wayfarer Klux Klan parisien. En bon élève, je persiste à croire que les Klaxons ne se résument pas un packaging collage CM1 avec une esthétique 3 Wolves 1 Moon du début des années 2000.

« Here comes the flashover ! »

Flashover, premier morceau ayant leaké sur la toile, cogne d’entrée, grâce au très bon batteur Steffan Halperin, mais en finesse, dans le sens du tympan, sans tomber dans un gloubiboulga électronique propre à satisfaire le pékin moyen de la hype mi-tiède mi-molle la plus « select ». Avertisseurs soniques qui traffic-jamment : As Above so Below suit, malheureusement en version jetable, calquée sur l’enregistrement studio. Un titre vite éclipsé par le deuxième extrait de Surfing The Void, Same Space, qui restera probablement le morceau au rendu live le plus impressionnant ce soir, avec ses breaks opportuns laissant en suspens une mélodie brute, prélude d’un excitant refrain en double voix. Seules les digressions onanistes du six-cordistes sont décevantes car peu audibles, même si une Gibson SG fait toujours son effet en société. Gravity’s Rainbow, avec sa ligne de basse version punk MTV et son refrain rappelant l’apogée des East 17 et le Fanta citron éventé d’une trop oubliable boom de 1992, casse cette bonne dynamique. Puis The Valley of Calm Trees et Twin Flames, toutes deux estampillées New Rave 2010 peinent également à convaincre, le métal hurlant de la production sauce Ross Robinson (gourou du son un tantinet plus violent des Slipknot et autres Korn, NDR) étrangement en sourdine. Schémas mélodiques répétitifs et assez banals, deux chansons pour le moins déroutantes. Heureusement, les Klaxons ont plus d’un tour dans leur airbag, et le tube Golden Skans évite aux Anglais de surfer dans le vide pour asphyxier le poisson. Quoiqu’on en dise, le véritable point faible du set, c’est le public teenager et les insupportables tentatives de pogo – faudrait pas non plus effilocher les marinières – et de slam, ridiculeusement lancés par une groupie d’eau douce, prenant la température de la fosse d’un saut plus qu’hésitant. Genre alpiniste belge.

Enter the void…

Venu présenter leur nouvel album, le groupe n’en oublie pas pour autant de se raccrocher aux mythes rassurants de leur premières prophéties. Two Receivers est nickel chromée, bien que l’introduction samplée n’ait pas vraiment permis d’apprécier l’harmonieuse brutalité de Steffan « Bellringer », le bourreau des fûts ayant rangé son flegme britannique aux vestiaires dès le début de la soirée. Magick, exécutée elle aussi très proprement avec clavier agressif et basse furibarde, ouvre la voie à trois autres nouveaux morceaux : Echoes et sa bonne combinaison basse/clavier, la très fade Astronomical et surtout Future Memories, sans doute issue d’une des sessions studios les plus inspirées des Anglais tant le morceau est excellent en live. Toujours pas de retour guitare digne d’intérêt, par contre. It’s not over yet, balancée juste avant le rappel, voilà toute la malice du quatuor de la Perfide Albion. Atlantis to Interzone pour terminer avec Ed Banging de rigueur pour groupies survoltées, voilà une fin de set en dérapage contrôlé.

Avec le recul (en sortant de la salle, donc), Surfing The Void ne s’annonce pas aussi cohérent que son prédécesseur, même si le choix de la pochette, mélange d’une blague en photomontage et d’un énième futur proche mixant NASA et électro-pirate, s’avère être une stratégie plutôt payante. A bons chats, bons rats.

http://www.myspace.com/klaxons

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