La Californie n'est pas que l'eldorado du cliché musical estival, c'est aussi l'asile balnéaire du psychédélisme doux dingue des Ganglians, hipsters nostalgiques hippies d'une

La Californie n’est pas que l’eldorado du cliché musical estival, c’est aussi l’asile balnéaire du psychédélisme doux dingue des Ganglians, hipsters nostalgiques hippies d’une scène sur le retour. Ce samedi, le groupe est venu représenter Sacramento et l’arrière pays du surfin’rock à la Villette Sonique. Un peu comme la Jamaïque aux Jeux Olympiques d’hiver, mais en nettement moins bronzés.

Dix minutes d’interview me sont gracieusement accordées, avant que les Américains puissent se confier à d’autres puis aller rejoindre le Jardin des Iles. Le groupe répond distraitement aux questions, vraisemblablement pas encore remis de leur live de la veille en Italie. Je leur dis qu’on ne comprend pas vraiment le lien de parenté musicale qui les unirait directement aux Beach Boys ou aux Kinks, si souvent évoqués dans les chroniques et compte-rendus. Réaction immédiate d’Adrian, le bassiste, pourtant le plus léthargique d’entre eux, billes grandes ouvertes : « Nous n’aimons pas non plus cette comparaison. C’est trop facile d’invoquer cette référence, tout ça parce que nous sommes Californiens. Nous ne renions pas l’influence du groupe mais il y en a d’autres, de Fleetwood Mac à The Intelligence, en passant par Fleet Foxes ». Subitement, les autres se réveillent et deviennent un peu plus loquaces, notamment le chanteur: « En fait, nous adorons travailler en studio et écouter des groupes très pointilleux sur leur son, et qui ne sonnent pas forcément très bien en live». Bien bien… Très loin de l’immédiateté punk et de la légèreté pop de leurs aînés, en somme. Ganglians évoque ensuite le bon accueil des publics français et anglais et de la qualité du travail du DA du label allemand Souterrain Transmissions, chez qui ils sont signés. Il est déjà l’heure de laisser la place. Cruel manque de temps.

Temps écoulé. Mais pas l’interview, qui se poursuit avec Kyle – le lead guitariste – sur le chemin séparant leur hôtel de la scène, entre deux anecdotes sur leur concerts passés et leur découverte de l’Europe : « Nous n’allons jouer que quelques titres de « Monster Head Room », et pas forcément les plus demandées, comme « Valient Brave ». C’est fatiguant de jouer la même setlist pendant 3 ans. Nous voulions présenter des morceaux tout juste terminés, mais le prochain album est déjà écrit, il ne reste plus qu’à l’enregistrer. C’est la première fois que nous jouons en Europe, c’est l’occasion de se montrer sous un nouveau jour ». 17h15, le soleil est encore là mais les Ganglians tardent à jouer à cause d’un problème de son qui gangrènera toute leur prestation. Après 30 minutes de live dont la moitié de réglages, le projet du guitariste est définitivement contrarié : les Américains semblent toujours perturbés par le rendu des amplis et le bassiste, de rage, en jette son médiator en sueur. Un show poussif à cause d’un trop grand nombre de morceaux décousus, incomplets et bancals, dont on soupçonne néanmoins l’étrange mélancolie catchy, déjà présente sur Monster Head Room. Déception passive malgré une puissante version de Voodoo, que le groupe parvient à caler, avant de quitter la scène. Cruel manque de temps… Ganglians ou la frustration du timing.

Photo: Cyprien Lapalus

Ganglians // Monster Head Room // Weird Forest
http://www.myspace.com/ganglian

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