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5 février 2009

ENQUÊTE, TÉMOIGNAGE
Candy Raton, porte parole des Personnes Normales

Alors que la France d’en haut s’efforce de maintenir le découvert national au dessus de zéro, une fange grandissante de la population se trouve des infirmités comme d’autres des emplois. Immigration, exclusion, chômage… Et si le vrai fléau, en 2009, c’était le handicap subventionné? Lorsque Candy rencontre la France qui rampe, c’est haro aux COTOREP et branle-bas sur les éclopés. Récit d’une femme qui a dit non aux moignons.

«Je crois que tout a commencé le jour où une vieille radasse m’est passé devant au Monoprix» me confie Candy, «j’avais juste des biscottes et un Cd vierge, je sentais bien qu’elle bluffait». Nous sommes attablés au bar de la Poupée qui tousse (Paris, 8ième), et je sens bien que Candy souhaite en découdre avec les blessés. Etonnant de la part d’une femme que rien ne prédisposait à ce combat contre ceux qui trébuchent: «Je suis fonctionnaire au ministère de la culture, je travaille souvent tard, parfois même après 18H, alors forcément voir des handicapés qui mendient, ça me répugne. La nana du Monoprix, je lui ai fait un croc en jambe, juste pour voir» sourit-elle.

A peine a-t-on le temps de lui demander la suite qu’elle embraye sur toutes ces injustices du quotidien: les parkings privatifs, les réductions RATP, les places de concert au premier rang ou la mendicité des roumains à la lèpre sur les Champs Elysées. «En plus d’être pauvres ces gens n’ont pas de scrupules» poursuit-elle révulsée. Bien que démocrate convaincue (un vote pour Bayrou en 2007), Candy peine à trouver du relais médiatique pour sa cause. Le salut, comme elle me le confie, vient du net, lorsqu’un certain Alain S. (intellectuel et adhérent d’un célèbre parti politique) se range à sa cause. «Ne plus jamais subir l’affront d’un grabataire qui vous force à vous lever dans le bus, voilà mon combat». Le regard déterminé, Candy regarde par la vitre et les gens passer. Elle sait que le plus dur reste encore à faire, que la lutte pour la normalité ne se gagnera pas sans blessures. Le prix à payer pour un monde sans pension. Aujourd’hui, plus qu’hier, ce combat a un nom: LEN. Liberté, Egalité, Normalité.

Aujourd’hui, plus que jamais, c’est «tous debout contre les paraplégiques». Un cri, une voix; merci Candy.

Bester

PDG, avocat et assistant social à Gonzaï.

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