Pour fêter la sortie de l’excellent nouveau cru des fossoyeurs du culte de chez DIRTY, Guy-Michel Thor refait surface pour commenter treize perles du psychédélisme français oub

Pour fêter la sortie de l’excellent nouveau cru des fossoyeurs du culte de chez DIRTY, Guy-Michel Thor refait surface pour commenter treize perles du psychédélisme français oubliées des jeunes générations qui dansent aujourd’hui sans trop savoir pourquoi. Il a tout vu, tout connu mais s’est rarement fait entendre, Guy-Michel offre 10 exemplaires d’un mix très spécial de DIRTY aux dix lecteurs les plus rapides à répondre à cette question : Quel est le lien de parenté entre Christophe et Alain Kan?

Les doigts se glissent dans ma chevelure à demi-dégarnie, nous roulons à près de 75Km/H sur la nationale qui me conduit à Enghien-les-Bains, il est presque 19H ce jeudi soir, Sunny road to salina, le soleil se couche sur l’industrie de croquettes pour chien de Cogitex et des rayons jaune doré se reflètent sur le pare-choc de ma Renault Laguna.

A l’intérieur du cockpit (j’ai fini de payer les traites en septembre dernier, dieu merci), les chœurs résonnent, fidèles au souvenir d’origine, comme la première fois, lorsque j’avais entendu Christophe, à Cocolin, été 1970. Ah ca, on peut dire qu’à l’époque il ne cherchait pas encore à faire chanter des vieilles boursouflées comme Adjani. C’était une autre époque, j’avais encore des cheveux et ma femme taillait autre chose que des crayons. « Cocotte, tu me passes mes sunglasses Vuarnet 1987 ? »

Sunny road to salina bordel. Foi de Guy-Michel, je viens de retrouver ma jeunesse. Dire que des morveux même pas nés à l’époque osent ressortir ces vieilleries des cartons… Pour la première fois depuis longtemps, j’ai enfin pu réécouter une compilation sans me sentir vieux, pour la simple et bonne raison, coco, que ca chante mon époque. Ils sont tous là, même pas fripés, à me sourire avec leurs bridges et leurs retraites durement gagnées. Ca fait longtemps que j’avais pas eu envie d’embrasser un jeune. La dernière fois c’était en 1991 autour d’un méchoui avec Christian Vander et sa fille. J’vous passe les détails mes loulous, ça m’avait couté le prix d’un test de grossesse.

Le temps du franc fort, on y revient. Sur cette DIRTY Psychedelics, y a la vieille femme Fontaine avec Jean-Claude Vannier (Il pleut, un sacré titre avec des larmes dedans), le boxeur à marcel (Cerdan, ah ah ah, trop drôle Guy-Michel) Bernard Lavilliers avec l’un de ses seuls titres qui me donne pas envie d’envoyer de l’Anthrax à tous ses amis communistes (Les Aventures Extraordinaires D’un Billet De Banque) et deux trois petites choses contestables pas très jojo. De toute façon, j’ai jamais rien compris à cette lopette Alain Kan, rien de plus qu’un Richard Antony qui aurait pas sucé que des glaçons. C’est d’autant plus vrai sur Speed my speed, effroyable trésor gâché que, la preuve, même ma femme adore.

Je viens d’enclencher la cinquième, toujours plus vite direction Enghien, retour de l’usine, et voilà que Looking for you de Nino Ferrer débarque dans le poste. Ca m’a projeté quarante ans en arrière, quand avec les copains on avait décidé de partir vivre en communauté hippie du côté de Cherbourg. En plein hiver, le cul à l’air, je peux vous dire qu’on avait pas fait les fiers. On dirait le Sud, hein, mais en beaucoup plus froid. Tout ca pour dire que le titre du Nino m’a autant remué que celui d’après, le Tape tape tape de Jeanne-Marie Sens, reflet d’une époque où je rêvais de baiser des groupies sans protection. C’était les années 70, et j’crois que c’est là que tout a merdé ; j’ai réussi à en attraper une (de groupie), et forcément, avec le gamin sur le dos il a commencé à courir moins vite le Guy-Michel. Il devait pas être le seul d’ailleurs, quand je vois la carrière des mecs sur la compile, faut bien avouer qu’ils tous devenus inconnus, morts, dépressifs ou disparus sur un quai de l’automne 1990.

En arrivant à la maison, j’ai garé la voiture devant la maison à crédit (j’ai pas fini de les payer ces traites là) et j’ai bien senti que la fête était finie, qu’il fallait couper le poste et rentrer biser la vieille et le gamin. Pour la première fois depuis longtemps, prétextant d’avoir oublié d’acheter du pain, j’ai repris la route de Salina. Une dernière fois, pour le plaisir, être fier d’être français au volant d’un bolide sans âge.

DIRTY // French Psychedelics // Dirty (Discograph)

http://www.d-i-r-t-y.com/

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