(C) Javier Inés

Les éditions Misma sortent ces jours-ci Fabulosas, anthologie de bandes-dessinées dans laquelle le dessinateur Nazario revisite contes célèbres, mythes grecs ou textes religieux à la sauce X, trans et queer. L’occasion de revenir sur la carrière du fougueux Espagnol, pionnier de la BD underground et devenu une figure de la movida barcelonaise du début des années 80 avec sa faune multicolore où cohabitent gorgones menaçantes, robots sexuels, détective trans, natures mortes et des bites. Beaucoup de bites.

On rapporte souvent que la Movida a démarré à Madrid. C’est vrai. Mais en chaleur, elle s’est salement faite tringlée et a rapidement eue des petits. La Movida, ce pavé jeté par la jeunesse espagnole de la fin des années 70/80, dans la mare d’eau croupie que représente alors leur pays. Avant 1975, on vit sous la dictature de Fransisco Franco dit Franco. C’est le nom que tout le monde lui donne mais en raison de sa petite taille et d’une voix zézéyante comme pas possible, certains osent même l’appeler Franquito. Dès 1936, censures et contrôles deviennent le quotidien de la population et la seule mélodie qui se joue est celle du battement des bottes sur le pavé des rues rompues aux défilés militaires. En 1975, papy tire sa révérence sans résistance. Les Espagnols se sont retenus de pisser pendant presque quarante ans, résultat les vessies sont pleines et les coutures commencent à souffrir. En pleine transition démocratique qui supprime la censure et décrète une amnistie politique et syndicale, les vannes s’ouvrent et une minorité culturelle dévisse la tête de Madrid. L’homosexualité n’est plus considérée, selon une loi en vigueur, comme un « danger social », la consommation de drogues n’est plus un crime. Cinéma, revues, photos, BD, musique, radicalité, outrances, amour: la Movida explose en arc-en-ciel.

Parmi les fers de lance du mouvement, un certain Pedro Almodovar. Il ne sera évidemment pas seul à faire vriller le cerveau malade de l’Espagne: Ouka Leele, Pablo Perez-Minguez ou la comédienne Carmen Maura pour ne citer que la partie immergée de l’iceberg. La Movida Madrilène traine pas niveau gestation et pond ses petiots à peine la parade consommée: Vigo, Bilbao et Barcelone mettent elles aussi le feu aux flaques. Aujourd’hui l’histoire n’a plus grand chose à cacher sinon que la contre-culture espagnole n’a pas forcément attendu que papy Franco passe l’arme à gauche pour commencer à s’enjailler.

Ouka Leele

 

La dictature perd du terrain à partir de 1970. Franquito mets toujours l’Espagne à ses pieds mais depuis l’ouverture du pays au tourisme, on est plus à l’aise face aux cultures étrangères, on s’accomplit à travers tout ce qui avait été interdit ou regardé à la longue vue chez les voisins européens ou américains. Ici pas de politique, tout y est liberté, sensations, doigts dans le fion. Cette période qui s’étale sur toute la décennie des années 70 sera plus tard nommée le Rrollo Underground, une onde souterraine qui fait vibrer les murs et bouger les frontières. A Madrid, on joue du hard rock dans des caves de maisons de banlieue, du punk dans des discothèques clandés. A Barcelone, Nazario Luque Vera dit Nazario se fait arrêter par la police.

Nazario représente le côté canaille de la ville, celui qui n’a peur de rien, celui qui s’exhibe et provoque. Luque, il officie plutôt dans la BD. « J’étais instituteur à Séville. Je donnais des cours à des adultes dans le cadre d’une campagne d’alphabétisation créée par Franco. Cela servait à faire croire qu’il n’y avait pas d’analphabètes en Espagne, que tout le monde avait un certain niveau culturel. J’ai fait ça pendant quinze ans. Je savais écrire et dessiner et un jour j’ai décidé d’associer les deux pratiques.» témoigne-t-il.

Il débarque en 1972, un carton à dessin dégueulant de ses créations sous le bras, attiré par le fait que Barcelone compte dans son giron de nombreuses maisons d’éditions. Face à la censure, il publie d’abord ses travaux en France dans la revue underground Zinc, fanzine « très beau et pas cher. » puis il fonde avec trois amis ce que certains considèrent comme la première BD underground Espagnole: El rrollo enmascarado petit journal très influencé par les comics américains, MAD, romans photos débiles, Robert Crumb et les Fabulous Freak Brothers de Shelton en tête. De son côté, il publie en solo La Piraña Divina. Nazario et son groupe vont montrer qu’en dépit d’expériences de haut niveau issues du milieu madrilène, c’est bien Barcelone qui sera la première à écouter les cris de la contre-culture format BD et en devenir la parente zélé.

Tout ce petit monde se distribuera clandestinement jusqu’a ce que la police franquiste tente de les faire taire, donc. Nous sommes en 1973 et l’Espagne commence à s’envoyer en l’air. Propre et figuré. Alors qu’il revient d’une cérémonie religieuse en plein cœur du centre historique de Madrid, l’amiral Carrero Blanco, chef du gouvernement espagnol, numéro 2 après Franco est tué dans un attentat. Revendiquée par l’ETA, l’explosion, plutôt que de le descendre, le fait monter. Haut, très haut. Sa voiture vole par dessus un bâtiment de plus de six étages, presque quarante mètres, avant qu’elle ne se retrouve dans le patio d’une petite maison de Jésuites, écrasée sur le toit. En assassinant le dauphin de Franco, l’organisation indépendantiste basque espère empêcher la continuité du franquisme après la mort du dictateur. Les dés sont jetés : l’Espagne sort les crocs et veut mordre sa liberté à pleine dents.

La vipère

Même bâillonné, Nazario est loin de vouloir fermer sa gueule. On le retrouve sur des couvertures de magazines, dans des illustrations, des historiettes. Homosexuel, travesti, il milite ouvertement en faveur de la cause, raconte la face cachée de la moustache. Au début il parle de répression, du fait que tout se sait mais que rien ne se dit. Dans l’une de ses histoires, un couple en visite un autre. Quand les femmes sortent, les hommes finissent leur verres, se regardent, s’embrassent, se branlent, se sucent, assis comme si de rien n’était quand les femmes reviennent. Il sera le premier en Espagne à aborder le sujet de front.

Quand Franco crève, il dessine un ange hermaphrodite qui jouit sur le visage d’un travesti catholique qui se fait enculer dans une église par un homme portant cheveux longs et lunettes noires. Son trait prend ses marques ailleurs: en France, il bosse pour Gai Pied, l’Echo des Savanes ou Charlie Mensuel. 1978 est une année charnière, celle de La Nueva Ola, autrement dit la Nouvelle Vague de la Movida. Les lieux de concert, les festivals et les productions indépendantes se multiplient. Le pays connait un complet renversement des valeurs. Les marginaux d’hier passent sur les radios et à la télévision nationale. On veut montrer au monde un visage nouveau, évidemment plus moderne et de nombreux artistes en deviennent les ambassadeurs. Nazario ne rate pas le coche.
Invité à la télé pour parler de ses créatures, il se retrouve face à un autre dessinateur qui prend son passage sur le petit écran hyper au sérieux. Lui, il se pointe clope au bec, complètement torché. Avec un ami rédacteur en chef, ils passent leur temps à se marrer face à l’autre: « Nous étions très underground tous les deux. » Dans ses boulots de plus en plus de travestis mal rasés et de braguettes gonflantes. Une revue publie l’une de ses pages en couleurs, lui qui est habitué à être distribué dans le souffre du noir et blanc. Une autre édite sur papier de luxe son sublime Abecedario para Mariquitas, où chaque lettre de l’alphabet est revue à la sauce pédé : homme se goinfrant de bites arrachées à leurs proprios, couilles poilues, vieilles tantes, carottes gratinées à l’anus, tatouages et branlettes côtoient Marlene Dietrich et Marilyn Monroe.

En 76, il réalise une illustration pour la revue Rock Comix consacré à Lou Reed et au Velvet Underground. Son image du Velvet, elle est nocturne et sale. C’est une ville, un bout de rue étrange, des immeubles bas, tout en briques. Face à nous sur le trottoir, une créature, muscles taillés à la serpe, crâne rasé, teint blafard, perfecto sur les épaules, paquet énorme, porte-jarretelles et talons aiguilles de trente centimètres. A sa gauche, une poubelle dégueule son drôle de contenu: mégots, rouge à lèvres, collier de perles et poupée cramée à la cigarette. Dans le fond, adossé à un lampadaire, sous sa lueur, un homme attends sûrement que l’autre détourne le regard et vienne s’occuper de lui. La subversion de cette image dépasse étrangement les frontières. En 78, Lou Reed sort Take No Prisoners, un de ses bons live live adulé des fans mais honni des autres et où il palabre à n’en plus finir. La pochette ? Une étrange créature au teint blafard nous regarde sur un fond d’immeuble en briques, une poubelle renversée d’un contenu chelou à ses cotés. Brent Bailer, le type à l’origine de la pochette niera pendant plus de vingt ans avant d’enfin reconnaitre que Nazario s’est clairement fait pomper (sic). D’habitude ça ne le gêne pas Luque. Mais s’il y a art, il y a aussi manière et se faire tailler la pelisse ne se fait pas sans un minimum de tact.

 

On l’a dit, Barcelone c’est le berceau de la BD Indé, là ou les cases se remplissent comme des couches: salement. Josep Maria Berenguer est un baroudeur. Il traverse l’Europe dans les années 60, devient photographe, illustrateur de pochettes de disques avant de revenir à Barcelone. Quand l’année 79 sonne, il réussit à fédérer de jeunes auteurs espagnols, autant fascinés par l’underground américain que par les auteurs français, anglais ou italiens. Ce bouillonnement, il le contient dans un magazine qui va rapidement devenir le porte-drapeau d’une BD Espagnole qui tabasse. La France à L’Echo des Savanes, l’Espagne aura El Vibora. La vipère, les crocs, le venin.

Edité sous le label Cupula Ediciones, El Vibora révèle la créativité de la jeune garde Espagnole. Se croisent ainsi Max et Marti, Ceesepe et Pons. Le magazine se réclame d’une esthétique qu’elle appelle « la ligne crade » et va devenir le squat d’une belle bande dingos en puissance, depuis passés pour la plupart maitres de la pop culture : Robert Crumb, Gilbert Shelton, Charles Burns, Jaime & Beto Hernández, Peter Bagge, Daniel Clowes, René Pétillon, Martin Veyron, Jean-Marc Rochette, Loustal, Magnus, Willem, Mattioli, Stefano Tamburini & Tanino Liberatore, Carlos Sampayo & José Muñoz, Willem & Joost Swarte, Jiro Taniguchi, Jamie Hewlett & Alan Martin, Ralf König et Matthias Schultheiss.

Le venin se change en crème chantilly de la crème chantilly mais n’en reste pas moins empoisonné, foutraque, sulfureux, bandant. Forcément, Berenguer connait Nazario. C’est d’ailleurs Luque qui assure la couverture du premier numéro. L’aventure El Vibora vivra quelques hauts et quelques bas mais elle va durer près de vingt-cinq ans. Elle tentera même de vivre une histoire parallèle en France grâce à Viper, essayant de racheter ce titre qui célébrait lui aussi le règne des encéphales dérangés. Grâce au reptile et ses histoires de bas-fonds zebrés de rose et jaune, Nazario va composer avec Tom of Finland et Ralf König, le trio d’auteurs cultes européens les plus râpeux de la BD gay. Mais son salut, Nazario le doit surtout à un personnage. Un ou une, l’âme qui habite cette étrange enveloppe n’en sait elle même d’ailleurs pas grand chose.

« Il y a dans mon oeuvre toute une galerie de femmes qui pourraient recevoir le qualificatif de bizarres. Chez toutes ces femmes, plus que la bizarrerie, c’est la condition de victime qu’elles partagent et en est le trait le plus marqué. »

Humphrey Bogart et Lauren Bacall baisent des robots sexuels

« Anarcoma: nom de guerre d’un transsexuel célèbre qui traine sur les ramblas de Barcelone. Son véritable nom est Aurelio Gomez Reverte. Elle ne s’est pas fait opérer, elle ne veut pas. Elle est très fière de sa bite très respectable. Elle a un petit quelque chose de Modesty Blaise et d’Emmanuelle, de Barbarella et Jodelle. Elle gagne sa croute dans un club de travestis ou elle chante en playback ou en faisant le trottoir. Elle aime les hommes forts et bien montés, plutôt beaux mecs. Son rêve dans la vie: être détective. Sa chanson préférée dans les jukes-boxs: Ma quale idea de Pino D’Angiò. » Il, elle, eux, iel, ce que vous voulez c’est Anarcoma, sondeuse des bas-fonds, détective à la manque dont le seul but est de retrouver qui est le grand méchant bout qui à volé la machine du professeur Onliyou.

En 2017, les éditions Misma ont compilées ces histoires dans un ouvrage aussi beau et grand que la multitude de bites qu’elle rencontre aux grés de ses aventures exotiques. La lecture de l’ensemble parait relativement indigeste tant le scénario permet surtout à Nazario de cartographier l’Espagne qu’il aime, celle qu’il vit surement, celle qu’il voudrait étendre et répandre comme une trainée de foutre. Savoir qui a volé la fumeuse machine importe peu (on ne saura d’ailleurs jamais vraiment à quoi elle sert, autant que la bande de bras cassés qui essayent de se la procurer souvent au prix de leur vît), ce qui compte c’est le trip à travers les feuillages de cette jungle dorée. Sectes d’allumés, bande de tantes en folie, robots sexuels, sévices à la pelle: c’est aussi bordélique que beau, aussi drôle qu’irrévérencieux, militant, exaltant, acide, Tintin au pays de la branlette qui bouffe de la bite par paquet de dix et avale sans ciller, teubs longues comme des anacondas et morpions adultères. La peinture, quasi une caricature, du monde d’Anarcoma va faire les belles heures d’El Vibora, devenir sa mascotte. Dans l’Espagne catholique d’alors, les histoires d’un transsexuel qui vit librement ses ébats mélangées à des ex voto et autres icônes religieuses, choque davantage que les fumeurs de bédos des Fabulous Freak Brothers de Shelton. On y croise de tout et de l’aveu de l’auteur: « L’inceste est aussi un thème récurrent dans mes bandes-dessinées. ». Anarcoma devient icône. Almodovar se flagelle les rétines dessus, Marc Almond se casse la voix pour elle: « And she took me to her room, that had never seen the light, those sheets had seen a legion, and she beat me up all night. »

Toujours grâce a El Vibora, Nazario va raconter sa fascination pour les destins troubles, les histoires d’amour qui n’en sont pas, parfois de manière drôle, parfois de manière trash, souvent de manière beaucoup plus sensible que les aventures d’Anarcoma ne pouvaient le laisser penser. L’éventail avec lequel Nazario ventile la BD espagnole cache des histoires fascinantes, mentions spéciales à Héléna, une ombre de la Plaza réal, monologue langoureux et triste d’une femme qui se lasse de son coup de la semaine, à Amantes qui raconte le destin fou d’une femme que l’abandon de son mari parti à la guerre pousse à avoir une histoire d’amour avec son chien ou encore Salomé, figure tragique et femme en souffrance. « Il y a dans mon oeuvre toute une galerie de femmes qui pourraient recevoir le qualificatif de bizarres. Chez toutes ces femmes, plus que la bizarrerie, c’est la condition de victime qu’elles partagent et en est le trait le plus marqué. » Pas étonnant donc de croiser Sainte-Fébronie, autre martyre griffée, brulée et qui mourut torturée, langue et seins coupés. Ces histoires, parmi de nombreuses autres curiosités, se retrouvent compilées dans le recueil Fabulosas, récemment sortie aux éditions Misma. Encore une fois, les travaux de Nazario sont superbement mis en ombres et en lumières.

« Je me suis retrouvé avec toute une série sur le thème de l’homosexualité. J’avoue en avoir eu marre de dessiner des bites, des scènes érotiques de sexe explicite. Je voulais raconter d’autres genres d’histoires. » Nazario quitte la BD en même temps que la kermesse Movida arrête son manège.
La raison ne tient évidemment pas qu’au fait que dessiner des membres éléphantesque le lasse. Dans les personnages féminins qu’il adule, une va lui demander cinq années de labeur: l’adaptation format BD de l’opéra de Puccini, Turandot. Pour lui donner vie, il va étudier les costumes, les décors, revisiter l’histoire de cette princesse imaginaire de la Chine médiévale, aussi belle que cruelle. à sa sauce. « Je crois que c’est ce que j’ai fait de mieux en bande-dessinée » dira-t-il plus tard.

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El Pais lui promet de la publier en chapitre: rien n’abouti. Une maison d’édition lui promet de le sortir : idem. Publié de manière inégale, toujours dans El Vibora, aucune intégrale ne verra le jour ou alors les exemplaires, plutôt que d’être soldés sont mis au pilon. Aussi, dans les années 90, Nazario se consacre à beaucoup de choses: illustrations érotiques, affiches, croquis pour des costumes de théâtre…Mais ce qu’il aime par dessus tout, ce sont les natures mortes. Grâce à elles, il va infiltrer les galeries d’arts de Madrid, faire plusieurs expositions et ainsi se mettre à la peinture. Anarcoma reste seule sur son trottoir, la machine du docteur Onliyou toujours dans la nature. Il reviendra une dernière fois à la BD à la fin des années 90, obligé de faire un pas en arrière pour des raisons économiques. Dans La Princesse qui cherchait chaussure à son pied, il montre avec un humour féroce et des kilomètres de bites, une altesse qui cherche absolument à savoir quel beau membre l’a pénétrée sans crier gare alors qu’elle était en train de se faire attraper par son chien, le tout sur fond d’inceste et de combats de gourdins. « Les tableaux se vendaient bien, ils plaisaient. J’ai abandonné la peinture en 2008, au moment de la crise économique, durant laquelle les galeries ont fermé. Il faut dire que je tournais aussi un peu en rond, je m’ennuyais avec cette chose dont la réalisation devenait si parfaite à force d’exercices. »

Aujourd’hui Nazario écrit, fait des photos et continue d’arpenter la marge. Sur la Plaza Réal qu’il n’a jamais quitté, il regarde le monde, cette ville qui a bien changé, un Barcelone de carte postale à la Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen, cité poncée pour en lisser les bords. Mais à l’ombre des colonnes de la place, il salut ses personnages qui le regarde passer. Lui affiche un sourire lubrique aux lèvres, eux tiennent un poignard dans une main, un sexe turgescent veiné de violet dans l’autre. Une bande de gladiateurs, tous prêts à en découdre ou tout simplement parés pour baiser jusqu’a ce que la mort les sépare.

2 commentaires

  1. çà proof encore & encore la coulture du 66 perpinya foto facebook de pilooski pour illistrer Klauss? y met une tof de jp massieria, top nul

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