Tout court, la vie est une fuite permanente contre laquelle les plombiers ne peuvent malheureusement pas user de leur talent guerrier. Que le voyage soit au service métaphorique de la fuite, de l’évasion, de la course, de la quête d’identité, du recommencement au point zéro (où suis-je né ?), mourir (où vais-je m’arrêter ?) , perdre pied ou – tout bêtement – prendre du bon temps (autrement dit « aller voir « ailleurs » si j’y suis.). Jamais thème n’a été aussi vaste – comme le désert américain ou les chutes du groupe Niagara – pour donner de la matière croquante à l’artiste qui freine l’horizon quand ce dernier ne lui vient pas en pleine gueule – « tirer l’éternel du transitoire », comme disait Baudelaire, presser la touche pause sans se presser, de manière à ce que l’éphémère ne nous file entre les doigts comme un sablier dans un verre en cristal fêlé.
Samedi soir 10 novembre, il ne s’agira pas d’une ode post-Toussaint, pas d’angle du style « pour toutes celles et ceux qui sont parti(e)s sans jamais revenir » – non non ; il s’agira de poser une palette de couleurs dans nos souvenirs en noir et blanc. Tenir la route jusqu’à la station « arrivée » qui, au fond, ne nous offre comme perspective rien d’autre au fond qu’un nouveau départ.
A cette occasion, le photographe Dom Garcia, revenu des States, a bloqué le temps pendant un bon bout, de sa lorgnette ; le voilà qui nous montre des fragments liquides de son « trip » dans les Amériques profondes. Ce que son iris subjectif a croisé, ce que son objectif en a sauvé ; des souvenirs qu’il fallait capturer pour éviter de sombrer dans l’amnésie du trou noir ou du white flash, c’est pareil.
L’incroyable BKZ murmurera aussi à l’oreille des chevaux ses paroles déroutantes, accompagné de la fougueuse Francisca, comme un écho de l’autre côté du mur du songe. Alex Rossi, avec son timbre rauque’n’roll, lira des textes d’américana, chargé au red wine et raide comme un shérif avec toutes les médailles dai dai dai… Quoi, c’est déjà fini ? Sûrement pas, le panneau « stop » peut aller se faire foutre ; le groupe Umbelical Chords claquera ses bottes verbales – climat apocalyptique, un peu de rougeur sur les joues pour les éberlués sortis fumer des Malbacks (marche aussi avec d’autre maques – la possibilité Dunhill, par exemple).
Quand y en a plus y en a encore : dans le cadre de Panic! Cinéma Hitcher, série B très 80’s, sera projeté en guise d’apothéose et pour remettre les idées en place aux naïfs qui croient que les auto-stoppeurs sont de simples êtres perdus : présentation du film par bibi.
La programmation musicale – de Delaney Blue à Dion en passant par Randy Newman, Dan Deacon ou Grandaddy – sera également drivée par votre serviteur qui a déjà fait son choix : boire ou conduire, il faut choisir. Et comme il a deux mains, il sait comment occuper l’autre : il se mettra une caisse à même la caisse – et à fond, la caisse.
Plus d’infos ici: http://www.lenouveaulatina.com/films/1317
2 commentaires
La possibilité Dunhill
Ouais le mec il se prend pour Houellebecq ! Dommage que l’incroyable BKZ n’ai pas pu être de la party(r un jour, sans retour…)
Ouais le mec/Houellebecq, well Beck (le scientologue),
Sinem au poulet chez l’empereur,
BKZ absent et quelques changements de dernières minutes, mais bien quand même !