Je suis l'exemple parfait de cette nouvelle catégorie de filles : les féministes misogynes. Ça a l'air un peu tordu dit comme ça mais l'idée est totalement cohérente.

Je suis l’exemple parfait de cette nouvelle catégorie de filles : les féministes misogynes. Ça a l’air un peu tordu dit comme ça mais l’idée est totalement cohérente. Dans les années 70 nos mères se sont battues à coup de manif et de soutiens-gorge brûlés sur la place publique pour demander à la face du monde (la face masculine du monde NDA) des droits fondamentaux comme l’avortement ou l’égalité des sexes.

Et trente ans plus tard on a fait quoi nous les filles de ces femmes ? Rien, que dalle, on imagine que tout est naturel et qu’il l’a toujours été. Mais que voulez vous, les années 80 sont passées par là, transformant les femmes en Wonder Woman, des supers secrétaires de direction (on a eu l’avortement mais on galère encore sur l’égalité des sexes) qui portent des collants Dim et mettent du Barbara Gould : les femmes voulaient conquérir la société. A la fin du millième pot de crème et des 359 Dim’up filés, les femmes se sont rendues compte que les hommes tenaient les rennes du monde d’une main ferme, alors elles se sont rappelées qu’un homme reste un homme et Pamela Anderson est arrivée… Oh oui, la douce Pam dans ce programme de débilisation de la face nord du monde, Alerte à Malibu ! Avouez que l’idée était géniale : conquérir les hommes par la partie la plus sensible… les couilles !

L’adage est bien connu « derrière chaque grand homme se cache une femme » (Ce qui n’est pas toujours vrai en fait, regardez Oscar Wilde). Seulement le problème reste le même on est derrière le mec, bordel…

Alors finalement, force est de constater que la réalisation de la super idée a laissé quelque peu à désirer surtout que nous les filles on a commencé notre spécialité : se crêper le chignon ! A savoir si oui ou non être une pouffe blonde aux seins siliconés réduisait la femme au simple objet sexuel. Ou si a contrario, c’est une nouvelle forme de féminisme… Bref, un beau tas de conneries pour en finir au même résultat : on s’est encore fait couillonnées par les mecs qui non seulement ont gardé le contrôle de la société mais en plus ont occupé leurs longues soirées d’hiver…

Et puis voici ma génération, nos mères et les magasines féminins nous ont expliqué qu’être une femme c’est drôlement chiant. Qu’il faut s’accomplir dans la moindre des parcelles de notre vie. Être : belle, drôle (mais pas trop), intelligente. Avoir : un beau mari, un bon travail, une belle vie sexuelle, vivre bien et longtemps, manger des légumes bio… Putain de tas de conneries ! Mais pour notre plus grand bonheur Desperate Housewives a permis de remettre les pendules à l’heure.

Au siècle des lumières les philosophes expliquaient la décadence du monde ; maintenant on a les séries TV… Et A Cross The Universe.

Quel rapport entre la déchéance du féminisme au 20ème siècle et un docu sur la tournée de Justice aux Etats-Unis ? A priori que dalle. Sauf que dans ce documentaire du génialissime Romain Gavras (qui me permet d’affirmer que certains ‘fils de’ ont du talent à revendre), on ne voit pas qu’une équipe de bras cassés en tournée. Si vous avez vu comme moi A Cross The Universe, vous savez que c’est une putain d’équipée sauvage menée par des abrutis.

Entre : un tour manager complètement givré, fervent défenseur de la cause pro armes et plus américaniste qu’un Georges W. Bush post-11 Septembre, l’ultra-influent roi du Paris fashion Pedro Winter qui tente de faire bouffer du Nurofen à un écureuil, un chauffeur de bus comme seul garant de la bonne morale, et les deux protagonistes principaux. Et au milieu, Gavras montre la connerie féminine dans toute sa splendeur. La même qui fait qu’au fond tous les hommes nous prennent pour des poules.

Elles sont nombreuses les petites pépés qui rêvent d’une belle partie de jambe en l’air avec le duo de l’électro made in France, mais voilà, quand vous prenez la route et que vous tombez chaque soir sur de nouvelles minettes qui crient votre nom et qui souhaitent toutes la putain de même partie de baise, l’ennui vous guette… Le syndrome Led Zeppelin.

Le what ? Ok, chérie, va pour la séquence flash-back : quand Mister super-guitariste Page et Mister super-chanteur Plant en ont eu assez des petites groupies qui leur suçaient gentiment la queue backstage, que tout ce bordel est devenu lassant, ils ont commencé à se poser la question fatidique : jusqu’où peuvent-elles aller ? Et mes amis la réponse est claire et nette : tu trouveras toujours une conne prête à se faire humilier. Et ne pense pas que ce constat m’enchante mais, c’est ça le rock…

Je pensais que ce n’était valable que pour les porteurs de Gibson. Comme je suis naïve !

La caméra de Romain Gavras est comme le pinceau de Goya, elle marque le trait là où le bas blesse, où la nature humaine fait place à l’animalité. Ses clips sont gorgés de cette véracité crue, malsaine et dérangeante, et ce au-delà de la controverse faite autour de Stress. Prenez Signatune. Moi qui viens du Nord Pas-de-Calais je peux vous dire une vérité : oui le nord c’est aussi ça, les putains de briques rouges, les fans de tunning qui vendraient leurs gosses pour des nouvelles jantes et des sales gueules à revendre… C’est sur que les nordistes préféreront l’image d’Épinal de « Bienvenue chez les Ch’ti » mais je reconnais plus ma région dans ce fatras d’images saturées sous des beats électro. Et si ce clip était sorti après la fable de Dany Boon il aurait fait couler encore plus d’encre que Stress.

Contrairement aux reportages qui accompagnent en règle générale les lives, Romain Gavras nous montre ce que tout a chacun imagine être la vie de tournée dans toute sa décadence (de son, d’alcool, de folie, de cul…) et on peut voir que tout ce qui était jusqu’à présent de l’ordre du fantasmagorique s’avère vrai. On est loin des orgies démoniaques (en même temps c’est Justice pas Marilyn Manson ) mais la vision de A Cross The Universe confirme qu’un paquet de connes sont prêtes à faire (et subir) tout et n’importe quoi.

Je te vois venir, tu vas me dire « c’est les groupies, il en a toujours été ainsi. En plus c’est des américaines, en France ça aurait été différent ». Je ne le pense pas. Je crois que nous y sommes, on est arrivé à la nouvelle génération de groupies élevée par les Star’Ac, avec comme seul modèle de vie la célébrité… Cette connerie qui, pensent-elles, vous offre sacs Vuitton, champagne, coke, couverture de Voici et soirée hype hype hype…

Au fond le combat reste le même : le pouvoir. Mais à la différence des groupies, qui couchent non pour leur réussite personnelle mais pour remercier les artistes du bonheur qu’ils leurs procurent, ces nouvelles amazones sont pitoyables et inutiles. Des petites filles qui veulent jouer aux grandes sous l’œil du plus féroce juge : la caméra. Romain Gavras nous laisse seul juge, il assène ses images sous la fureur électronique, nous balade d’émotion en émotion à une vitesse vertigineuse, nous lessive, pour finalement nous laisser face à nos interrogations avec ce putain de goût de métal au fond de la gorge. On garde certaines images en tête plusieurs jours durant. Chacun les siennes.

Le site officiel de Justice

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