Dès réception du disque, dont la pochette est moins laide qu'à l'accoutumée, on se sent heureux d'avoir un nouveau Thee Oh Sees à se mettre sous l'oreille. Mi-drone, mi-garage, et avec des notions évidentes de bon goût – ce qu'on cherche tous dans un disque, en somme – "Putrifiers II" est moins garage que le précédent, penchant davantage vers le psyché.

On l’a déjà écrit au sujet du Brian Jonestown Massacre et de tous les groupes actuels inspirés de près ou de loin par les vieux mecs sous acide, 2012 c’est pas pareil que les années 60. Non seulement parce qu’il devient de plus en plus difficile de trouver des acides, mais aussi parce que l’esprit de ces années, qu’il soit fantasmé ou non, n’a plus sa place dans ce nouveau siècle. Et, quoi qu’il en soit, je ne suis pas venu parler de ça non plus.

Le nouveau disque de Thee Oh Sees est bon. « Putrifers II » commence par de grosses guitares et toutes les sources de satisfaction qui vont avec. À commencer par un fort dosage en basse ; on est ici loin du rock’n’roll fuzzy et salaud du Blues Explosion. Cette basse, presque trop ronde, on pourrait la vouloir plus baveuse. Plus tard elle bavera encore davantage, puis on aura des claviers et même des cordes frottées. So Nice est très drone. Rien de plus à en dire, sinon que du coup ça devient très velvetien. Honnêtement, ça se tient. Sur la langueur et sur la longueur.

Et puis vient Flood’s New Light. Très kinksienne dans l’idée, la chanson a aussi tendance à faire penser à la fameuse Not if you were the last dandy on earth du Brian Jonestown Massacre (sans doute à cause des pa-pa-pa-pa) et relance ce disque qui alterne entre douceur psychédélique et lourde énergie garage. Le drone restant en général pas loin pour atterrir, vers la fin du disque, par une douceur de la-la-la-la. On est bien monté, c’est le moment de redescendre.
Comme dit précédemment, Thee Oh Sees, avec ce nouvel album, ne déçoivent pas. C’est du bon, et ça se retrouvera aisément dans les Dj sets garage de qualité – comme on peut trouver ça et là, de la Mécanique Ondulatoire récemment ressuscitée au Café Pompier, situé à Bordeaux. Un disque qui tombe ainsi à point nommé pour rythmer vos soirées dansantes.

Thee Oh Sees // « Putrifiers II » // In The Red (Differ-Ant)
http://www.theeohsees.com/

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