Pop ! C’est en tout cas la première impression que ce nouvel LP m’a donné quand je l’ai écouté pour la première fois. On s’éloigne à nouveau des petits oiseaux psychédéliques du « Aufheben » et de l’expérimentation coldwave du « Who Killed Sergent Pepper« , décédé, pour toujours dans nos cœurs. Sauf qu’une question peut tarauder l’auditeur attentif, celui qui fait autant attention à la pochette du disque qu’à l’enchaînement des morceaux : c’est quoi cette fameuse révélation ?
Avant de (ne pas) répondre à cette question, petit rappel des faits : à peu près à la même période en 2012, la crainte de la réalisation d’une mauvaise interprétation du calendrier Maya (civilisation bien plus avancée que nous qui disparaitrait dans un suicide collectif) allait amener l’humanité à produire le plus mauvais des films de la franchise Indiana Jones, mais aussi le blockbuster nanar 2012.
La même année, Anton Newcombe sortait « Aufheben », le meilleur disque de 2012, avec une plaque de Pioneer en tant que pochette et l’idée que l’humanité avait besoin d’être détruite pour être préservée.
Deux ans plus tard, la destruction du monde n’a pas eu lieu et ce même Newcombe, toujours féru d’eschatologie, avoue que la folie de la fin du monde lui est passée et qu’il a composé ce disque avec la seule envie de faire de la musique et d’écrire des chansons : 2014, Révélation ! Pas de drogues, pas de conneries, pas de gourou spirituel. Juste la volonté d’écrire un bon album dans son studio berlinois avec ses amis qui viennent enregistrer, le reste du groupe étant éclaté sur toute la planète (Will Carruthers tient quand même la basse sur un morceau).
Alors ouais, à force je vous connais : « Roger Roger, c’est bien gentil toutes ces histoires passionnantes qui tournent avant tout autour de ta pomme, mais bon sang, parle nous du disque ». Et bien déjà, je plains vos grands parents qui doivent galérer à raconter les histoires de leur jeunesse. Ensuite, on est peut-être pas face à l’album qui marque un tournant majeur dans la discographie du groupe mais on retrouve à la fois les expérimentations dans des langues étrangères autres que l’Anglais (notamment grâce à la collaboration d’Anton avec des Suédois, Les Big Byrd, sur son propre label, A records : tout se recoupe donc), des morceaux assez accessibles par rapport aux sorties précédentes (Unknown semble plus jouable en concert en tout cas qu’un plan à la Blue Order New Monday présent sur la galette d’il y a deux ans) et le tout entrecoupé de digressions électronico-expérimentales comme Memorymix.
Du coup, ça se retrouve une fois de plus sur le haut du panier, et le coté super pop du Vad Hände Med Dem ? (« Que leur est-il arrivé ? » en Français ) fera danser les jeunes filles printanières en attendant l’éclosion des petites robes à fleurs.
The Brian Jonestown Massacre // Revelation // A Records (Differ-Ant)
http://www.brianjonestownmassacre.com/
9 commentaires
Cet art de la non-chute, c’est presque un talent.
Quand j’étais petit j’avais les genoux tout rapés, depuis je m’suis juré de ne plus jamais chuter
un album tout bonnement excellent
merci !
J’espère qu’il sera mis à jour sur au moins une des diverses plateformes musicales du web ! Comme d’habitude un BJM au top de sa forme. Si ça ce n’est pas un groupe charismatique !
ROGER ON T’AVAIT DIT DE NE PLUS RIEN ECRIRE!!! ca suuuufit!!!