Vous vous souvenez du jour où tous les groupes de garage-psyché américains ont cessé d’être le « most cool thing » du petit monde de l’underground ? C’était au tournant des années 2000. Avec leur troisième album, les Canadiens de Population II remettent une pièce dans le flipper qu’on pensait cassé.
En France, il est de bon ton de casser du sucre sur le dos courbé des artisans ayant pignon sur rue. On pense ici, notamment, à Born Bad, vainqueur d’une course où le label est finalement le seul en lice depuis une vingtaine d’années, et qui lui vaut tous les printemps son petit lot de quolibets sortis de la bouche d’une poignée d’abrutis incapables de faire un sound check en comptant jusqu’à trois.
De l’autre côté de l’Atlantique, d’autres besogneux s’échinent également au pays de Céline Dion. On pense ici à Bon Sound, une « compagnie de musique » fondée voilà 20 ans et où l’on retrouve une palanquée de groupes invendables dans les supermarchés, de Duchess Says à Jonathan Personne en passant par Choses Sauvages, les Breastfeeders ou encore le groupe qui nous occupe aujourd’hui ; Population II.
Dotés d’un humour assez rare dans le milieu du jean serré, les trois zigues semblent avoir une passion pour les noms d’album : « A la Ô Terre » (2020, « Electrons libres du Québec » (2023) et maintenant « Maintenant jamais », nouveau disque à paraître le 28 mars. Qu’y entend-on ? Un énorme déluge facial de fuzz, des guitares stridentes, du Led Zep bien digéré et expulsé via des amplis en pleine crise d’asthme et un son qui, globalement, peut décoller du papier peint. Déjà repérés par le Pape du jour aka John Dwyer, Population II semble totalement marcher à rebours de l’époque, voire même du catalogue de Bon Sound, avec des titres moitié anachroniques (quelque part entre 1972 et 1977), moitié bousilleur de neurones. Pas certain que les membres aient trop réfléchi à tout cela, mais le fait est que le troisième album à paraître ne concède rien à l’envie de grosse jam qui semble habiter le groupe pas vraiment à cheval sur les stéréotypes. On a parfois l’impression d’entendre Daniel Balavoine chanter avec la section rythmique des Osees, et l’on préfère fantasme le groupe en train de se déplacer à Montréal en Roll Royce pour aller chercher le pain plutôt que d’imaginer la gueule du relevé comptable des écoutes sur Spotify.
Bref, si jamais vous cherchiez un groupe chantant dans un français absolument incompréhensible des chansons planant sur des nuages en groove seventies, pas besoin de prendre le prochain vol. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il y aura de la place pour tout le monde en première classe.
Population II // Maintenant Jamais // Sortie le 28 mars chez Bon Sound.
En concert le 4 février à Petit Bain (Gonzaï night), billetterie ici.



un peu veronique sanson dans la voix & pochettes a chaque fois ratées
les touristes supremasistes americains vont venir nous foutre la patée………..;