Cherchez le Mirwais

C’est l’histoire d’une étoile filante qui passe presque tous les vingt ans. La première fois, c’était en 1980 avec « Cherchez le garçon » de Taxi Girl. La seconde, en 2000 avec « Naive Song », single post French Touch à la trajectoire immédiate, mais suivi d’un gros astéroïde : l’album Music de Madonna où il cosignera six titres. Et puis pendant vingt ans, perte du signal. Mirwais Ahmadzaï avait-il disparu ? Non, il était en orbite. En 2022, il revient sur Terre avec un roman pré-apocalyptique conçu comme un single qui aurait pu se nommer « 22nd Century Schizoid Man ». Jamais là où l’attend, le Français encore plus rare que les Daft Punk se confie à Gonzaï dans un grand entretien martien.
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Docs en stock (Volume I)

Dire du documentaire que son patrimoine demeure un pan délaissé de la cinéphilie n’est qu’évidence. Taper « Liste meilleurs documentaires » sur un moteur de recherche, c’est se condamner à parcourir de site en site la même dizaine de titres connus, reconnus et, pour la plupart, indélébilisés par un trophée doré. Quant à la production contemporaine, le peu d’attention médiatique qu’elle suscite se porte presque exclusivement sur la débauche actuelle de true crimes et sur d’immuables films animaliers, les seuls ayant droit à une exploitation décente en salle.
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Rebels, comme Philippe Chancel

A quoi ressemblait la jeunesse française des années 80, celle des années Mitterrand mais aussi celle luttant contre la montée du chômage et du FN ? Pendant 6 mois, à l’hiver 82, le photographe Philippe Chancel a suivi pour le journal Actuel une partie de ces gamins hyper lookés à mi-chemin entre James Dean et James Brown. Quarante ans plus tard, ces clichés immortels ressortent enfin dans Rebels, un pavé noir et blanc qui prouve que la France blacks, blancs, beurs existait déjà bien avant Zinedine Zidane. Pour Gonzaï, Chancel refait le point sur cette époque bénie où les goûts et les couleurs se mélangeaient sans peur du grand remplacement.
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Salò ou les 120 Journées de Sodome, le film maudit de Pasolini

Dernier long-métrage du réalisateur italien Pier Paolo Pasolini, Salò ou les 120 Journées de Sodome reste comme l’un des films les plus controversés de tous les temps. Lors de sa sortie en 1975, l’adaptation du roman le plus sulfureux du marquis de Sade fait l’effet d’une bombe. Le scandale est double : quelques jours avant la première, Pasolini a été sauvagement assassiné dans des circonstances encore aujourd’hui non élucidées. Retour sur l’un des films les plus maudits de l’histoire du cinéma.
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Dans l’Espagne transgenre de Nazario

Les éditions Misma sortent ces jours-ci Fabulosas, anthologie de bandes-dessinées dans laquelle le dessinateur Nazario revisite contes célèbres, mythes grecs ou textes religieux à la sauce X, trans et queer. L’occasion de revenir sur la carrière du fougueux Espagnol, pionnier de la BD underground et devenu une figure de la movida barcelonaise du début des années 80 avec sa faune multicolore où cohabitent gorgones menaçantes, robots sexuels, détective trans, natures mortes et des bites. Beaucoup de bites.
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Avec Feminicid, Christophe Siebert trifouille les entrailles de son pays maudit

Ça fait un moment qu’on le suit. On est là, on observe, on attend. C’est qu’avec Christophe Siebert, romancier de son état, on n’est jamais à l’abri: il y a quatre ans, il sortait Métaphysique de la Viande, ballade dans une France en mal de vivre partagée entre plongée scabreuse dans la tête d’un tueur en série et transe psychotique. Il y a deux ans, avec Images de la fin du monde, il mettait la première pierre à l’édifice d’un cycle de Dark SF. Sortie en septembre dernier, toujours aux éditions Au Diable Vauvert, le deuxième volume de ce qu’il nomme désormais Les Chroniques de Mertvecgorod, nous remets le nez dans les effluves noires de son pays de timbrés.
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Éva Ionesco : Proust en manteau panthère

Ce sera très difficile de publier un autre livre sur les années 70 après celui d’Éva Ionesco. Parce qu’il est l’un des rares qui peut se lire même si l’on se fout de cette période. Car Les Enfants de la Nuit possède bien des choses qui manquent terriblement aux «  témoignages » et autres « reconstitutions d’époque ». C’est une langue, une vision, que l’écrivaine et réalisatrice dépeint ici, sans artifices.
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Elzo Durt, l’homme à tête de chou de Bruxelles

Bruxelles : ses frites, son Atomium et son dessinateur complètement freak, Elzo Durt. A 41 ans, le graphiste-artiste le plus cinglé de la Grand-Place bénéficie enfin d’une expo plus grosse que le zizi du Manneken-Pis, et c’est l’occasion pour les novices de rentrer dans cet univers siphonné peuplé de monstres SF, d’anges divinement trépanés et de collages baroques. Et si l’héritier de Magritte sous acides, c’était lui ? 
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Rencontre avec Fabrice Epstein, l’avocat qui fait lever tous les accusés du rock

L’audience démarre comme dans un rêve, dans la salle voûtée de feu la buvette du Palais de justice de Paris. Au milieu des fantômes et de leurs vieux dossiers cachés, l’avocat Epstein (pas Brian, Fabrice) déroule son « histoire judiciaire du rock » compilée dans le livre Rock’n’Roll Justice. En un peu moins de 60 textes, il met à peu près tout le monde à poil.
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John Kennedy Toole : 40 ans de conjuration des imbéciles

C’est en 1981 que la Conjuration des Imbéciles est parvenue au public francophone, au moment où le livre remportait le prix Pulitzer aux Etats-Unis. Ecrit longtemps avant sa publication par un auteur suicidé en 1969, le livre narre les mésaventures d’un obèse de Louisiane crade et prétentieux, l’égocentrique Ignatius J. Reilly. Cette créature diablement sudiste a fasciné quelques générations de lecteurs, jusqu’à transformer le roman en ce que la presse et le marketing savent produire de plus imbécile : un classique. Voire pire : une œuvre culte.
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Les Olympiades de Jacques Audiard : bien plus qu’un film d’appartement parisien

Après sa Palme d’Or (Dheepan) et son escapade américaine (Les Frères Sisters), Jacques Audiard plante de nouveau sa caméra en France dans Les Olympiades, chronique du 13ème arrondissement et ses locataires. Avec ce décor parisien, le cinéaste semble revenir en terrain conquis, voire safe. Mais à travers ce récit choral de paumés en quête de sens, Audiard signe d’une main son plus grand film depuis De battre mon coeur s’est arrêté et de l’autre, une renaissance artistique miraculeuse. A presque soixante-dix ans, comment l’un des réalisateurs contemporains les plus étudiés (et donc prévisible) a-t-il réussi cet exploit ?
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Guy Maddin : des collages imminents

Comment faire carrière dans le cinéma expérimental, gagner un Emmy Award puis, à 65 ans, débuter une carrière dans le collage ? Reconversion absurde, mode d’emploi avec Guy Maddin, actuellement à l’honneur à la Film Gallery avec la première exposition consacrée à ses « découpés-collés » qui prouvent qu’il n’y a pas d’âge pour retomber dans les pots à crayons de l’école des couleurs primaires.
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Nicolas Rey : « À chaque fois que tu termines un livre, tu te dis : plus jamais ! ”.

Nicolas Rey publie un nouveau roman, forcément magistral, La marge d’erreur, aux éditions du Diable Vauvert. Pendant une heure, au détour de quelques piques dont une que vous pouvez lire plus haut, l’écrivain à succès, enfant chéri du germanopratisme des années 90 suscitant fascination et répulsion, a répondu de façon touchante, brillante, comme lui finalement, à mes questions de l’écrivain raté que je suis.
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