Le 28 août prochain, c'est reparti pour une Carte Blanche à Gonzaï au Glazart à l'occasion du festival « La Plage ». Une carte de cœur avec, au programme, trois groupes pas piochés au hasard : Advent Nivid, Middle Class et Rituel. Et toujours, bien évidemment : du sable chaud, des transats en transe, le ciel qui vire au rosé, des crêpes et des parties de beach volley improvisées.

Souviens-toi l’été dernier, Blackmail, Arun Tazzief et DJ Sam Ramon assuraient le spectacle ; on ne prend pas les mêmes mais on recommence, avec le même objectif : tirer deux formations souterraines vers le plein air – l’underground aussi a le droit de bronzer – et un DJ set en guise de digestif une fois la lune tombée. Petite astérisque (toutes les infos sur la soirée en cliquant ici) avant d’entamer les hostilités et les présentations.

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Tout comme nos Blackmail cuvée 2012 (composé de deux Bosco, des vieux de la vieille), Rituel a beau être un nouveau projet, notre binôme n’est pas né de la dernière pluie puisqu’il est composé de Christophe Monier (des Micronauts, pionniers de la French Touch) et Thomas Regnault (Dew Town Mayor). Leur EP « Deux » porte bien son chiffre ; il défonce toute intention de manichéisme – et de cloisonnement : à la fois deuxième du nom de Rituel et l’énième projet de nos deux têtes dansantes ; à la fois en langue « ancienne » (il y a du sanskrit) et en langage neuf dans la House (il y a du sanskrit, donc) ; à la fois nostalgique parce qu’érudit et progressiste parce qu’imaginatif et plein de relief. Un chaudron shamagnétique désaltérant.

Christophe Monier de Rituel était notre invité du « Gonzaï Show » sur la House et, quand on a parlé de la French Touch et de son lot d’artistes qui possèdent un nom à particule, il nous a précisé ceci : « Non non, moi, je suis de la middle class ! ». Et c’est, justement, notre « tête d’affiche », Middle Class, un groupe en prise directe avec la France moderne en crise et l’esprit crevard des petits groupes indie de l’Angleterre middle 80’s post-Smiths. Pas de discours plombant sur la lutte des classes ou sur la fonte des glaces mais un disque court (7 titres) qui enchaîne autant de jolies pop songs qu’on enchaîne les stages et les CDI dans cette époque maudite. La bio développe le manifeste : « Les brûlots pop de Middle Class seraient la bande-son idéale d’un remake 2012 de Trainspotting : Ta vie est merdique ? T’as qu’à la foutre en l’air, et ça ira mieux. Sexe, drogues, et chômage sont la sainte trinité des jours de crise, et le cocktail idéal pour un trip aérien, puissant et mélodique. » Composition du groupe : un tiers Pendentif – les responsables du hit pop Embrasse-moi – les deux autres tiers Minitel Rose – le hit pop Caresse-toi (non, je plaisante). Signés sur le label bordelais Animal Factory, les gars se retrouvent alors voisins de sacrés bestiaux comme Rhume ou Petit Fantôme (pour en savoir plus sur ce dernier, se procurer le « Gonzaï Magazine » n°3). Et sur l’arbre généalogique français contemporain, à placer quelque part entre Beat Mark (en moins alambiqués) et Little Brain Attack (la version couleur) – comme si ces derniers troquaient leurs blousons de cuir contre des glaces à l’eau. Grandeur petite nature.

Quant à Advent Nivid, on ne sait pas grand chose sur eux, si ce n’est qu’ils sont « 2 mecs avec un 4 pistes K7 ». Personnellement, j’en sais d’autant moins vu que je ne suis pas responsable de ce choix ; c’est ce bon vieux Matt Oï qui les a découvert à L’International et qui m’a dit qu’il fallait les faire jouer autrement, je cite, « je te parle plus ». Micro tendu au défenseur : « C’est du garage énergique, décomplexé, mélodique, dans la veine de Ty Segall avec un côté revival 90’s dans le type de mélodie et les sons, style Kurt Vile, White Fence… Après, quand tu écoutes leur soundcloud, le son est un peu crado dans la veine de tous ces branleurs à la Catholic Spray, Black Bug, Pierre et Bastien, La Secte du Futur…La différence, c’est qu’ils sont plus jeunes en terme d’existence et moins produits. ». Okay, je fais confiance à Matt et j’avance la chose suivante : après avoir percé les tympans du public le 28 août prochain, espérons qu’ils… percent tout court. Pour paraphraser leur label : Inch’Allah (records).

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