Si vous allez sur leur Myspace, vous n'entendrez qu'un larsen de 9 minutes. Neuf minutes criant merde aux

Si vous allez sur leur Myspace, vous n’entendrez qu’un larsen de 9 minutes. Neuf minutes criant merde aux diktats de la communication; va te faire foutre à l’auditeur trop impatient; 540 secondes d’un geste à interpréter ainsi : on en a rien à foutre de vos préoccupations modernes; on joue et c’est déjà bien suffisant.

Je ne tomberai pas dans ce piège: faire de la musique n’est pas toujours suffisant. Mais pour les Telescopes, si. Formés l’année maudite de ma naissance (1987: le comble du vide), The Telescopes fait parti des pionniers de ce qu’il est de bon ton d’appeler le Shoegaze. Soit l’équation pour débile : noise + pop = rock. En 1991, ces gars du centre de l’Angleterre vont faire la différence… avec un album inconnu. Mais c’est cela qui fait la différence après tout. Sortir des pépites cachées dans le gris du granit pour mieux les déterrer 15 ans plus tard. Voilà un petit aperçu de ce que pourrait être une « vie au périscope ».

L’amour Humide. Félicitons tous ces groupes ayant réussit à déculotter U2 sur leurs propres terrains. Tuer le favori avec ses armes, c’est là une idée de l’héroïsme. Et c’est exactement ce qui a pu ce passer à l’aube des années 90 lorsque Spaceman 3, les Valentines et les Telescopes ont su injecter la dose de bruit et de mélodie qui manquait à l’infâme U2. Les Telescopes ont été bruitiste. Sur Untitled Second, ils sont précieux. Des chansons en vagues continus venant caresser les tympans pour mieux inonder l’âme. Encore une technique de sous-marinier. Ou de caïman. Allez savoir.

Alors parler de cette musique, c’est surtout rendre hommage à ce son qui fera des ravages par la suite. Le premier Coldplay n’était qu’une pale copie d’Untitled Second. Acoustique, dilué, avec juste ce qu’il faut de chaleur et d’humanité pour un crépuscule urbain. Mais ici, c’est surtout l’authenticité qui permet de ne jamais sombrer dans le ridicule. Une hygiène de vie si simple que tant ont oublié de l’appliquer.

C’est pourtant LA question primordiale. Celle qui fait ce retourner l’estomac du petit leader débutant : comment être ceci, comment faire cela ? Sois la phase de connerie mégalo qu’il faut vite oublier lorsqu’on monte un groupe. Avoir sa ligne de conduite, c’est cela qui mène la bête. Et après, il ne faut plus jamais en démordre. Abandonner sa ligne de conduite, c’est flirter avec l’élégance du brigand. Un art qui n’est pas donné qu’à une poignée d’élu.

The Telescopes a cette chose rare des enfants qui n’en font pas trop. Sur Untitled Second, ils rêvent, étirent les notes et la beauté sur treize chansons. Voilà un groupe qui mériterait son culte: être une référence sur les blogs tenus par notre lie culturelle ; le diamant scintillant dans l’esprit des disquaires de nos FNAC révolues.

Un groupe à évoquer avec arme a l’oeil… façon sniper.

http://www.myspace.com/thetelescopes

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