Crédit : Astrid Karoual

Ils ne sont pas si nombreux, les dessinateurs français à avoir propulsé la bande dessinée dans une stratosphère où cohabiteraient Pilote, Métal hurlant, Jimi Hendrix et George Lucas. En fait, il n’y en a qu’un. Philippe Druillet est son nom, qui claque comme une référence dans le monde entier. Interview grand format, à la (dé)mesure de l’artiste.

Philippe Druillet parle comme il dessine : à 360 degrés toute, digressant avec faconde dans des envolées lyriques et agitées, avant de revenir (ou pas, d’ailleurs) au sujet initial. Le créateur de La Nuit, de Délirius et de Salammbô reçoit dans son atelier parnassien, attablé devant deux bouteilles de chablis plus que consentantes. Un antre bigarré en forme de cabinet de curiosités, où les œuvres protéiformes de l’artiste se bousculent et où les gamins qui osent parfois s’y aventurer ne manquent pas à chaque fois de constater ce qui crève les yeux : “Ici, c’est comme dans Star Wars !” Sauf que Druillet n’a pas attendu son ami George Lucas pour, dès 1966, anticiper l’anticipation et révolutionner la bande dessinée en explosant les cases et en l’introduisant sans préliminaire dans un monde adulte violent et épique. Mégalo mais pas trop, plus célèbre que riche – même s’il a vendu plus d’un million d’albums dans le monde –, Druillet alterne les bonnes et les mauvaises passes comme il jongle successivement avec l’encre de Chine, le pinceau, la sculpture et les animations numériques. À l’image de Lone Sloane, son double fictionnel qui hante son œuvre, l’homme a vécu plusieurs vies de bruit et de fureur, des années Pilote aux années Métal hurlant – le magazine de science-fiction fondé par Dionnet, Moebius et Druillet en 1974 – en passant par les années poudre, et croisé dans le même temps le gratin international de la pop culture. Les spécialistes estiment qu’il existe un “avant” et un “après” Druillet dans l’histoire de la bande dessinée … Quoi qu’il en soit, c’est ici et maintenant, dans les colonnes de Gonzaï, que Monsieur Druillet se lâche.

Crédit : Astrid Karoual
Crédit : Astrid Karoual


Comment un fils de concierge d’origine espagnole devient-il dessinateur?

Philippe Druillet : Tout seul! Je suis un complet autodidacte. Dans la loge où nous habitions à Bobigny, il n’y avait rien, à part moi et ma mère, réfugiée franquiste et fasciste condamnée à mort par contumace. Pas d’argent, peu d’éducation scolaire, pas de culture hormis le magazineNous deux, sur lequel il est difficile d’exercer une quelconque activité intellectuelle ou masturbatoire. heureusement, dans le domaine, il y eut ensuite Paris-Hollywood et surtout Lui grâce auquel j’ai compris un jour que les femmes pouvaient avoir des poils…Bref, en 1952, j’ai 8 ans quand je tombe sur l’école belge : Hergé, Franquin… ils m’ont ouvert les yeux et, vers 12 ou 13ans, je dessinais déjà des cow-boys et des Indiens.J’avais une soif de connaissance insatiable, j’allais au Louvre, dans les expositions, à la Cinémathèque, et aux puces où je fouinais chez mes amis brocanteurs. L’attrait pour le fantastique est venu avec Lovecraft, que j’ai découvert à l’âge de 15ans, puis avec Michael Moorcock, l’auteur deElric le nécro-mancien. Je n’avais pas assez d’argent pour manger, mais j’achetais quand même des bouquins… J’étais multiculture! Je me suis d’abord essayé à la photographie, qui m’a appris le cadre et la lumière, j’ai fréquenté sans succès une vague école d’ébénisterie, j’ai même fait l’acteur au Théâtre du soleil d’ariane Mnouchkine. Au bout de deux ans, elle m’a demandé de choisir entre les planches théâtrales et les planches dessinées. Bien trop traqueur, j’ai évidemment préféré le dessin. L’art m’a permis d’éviter l’usine, voire la prison ou l’asile. C’est une thérapie et un gagne-pain.

Pourtant, ce n’était pas gagné : en 1964, René Goscinny, rédacteur en chef de Pilote, refuse vos premiers travaux…

Il ne fut pas le seul. À la différence que Goscinny était un pur génie visionnaire. Quand je lui montre mes planches déjantées, il me dit cette phrase admirable:“Je ne comprends pas ce que vous faites, mais je sais que c’est bon. Venez me voir plus tard.” En fait, il préparait déjà dans sa tête une nouvelle for – mule de Pilote, plus adulte, et m’a finalement “accepté” en 1969. Entre-temps, j’ai fait mes armes et publié Le Mystère des abîmes en 1966 chez Losfeld, un voyou merveilleux, un aristocrate de l’arnaque qui ne m’a jamais versé un seul kopek. Cela dit, sa maison d’édition était plutôt bien fréquentée : Guy Peellaert avec Jodelle et Pravda la survireuse, et surtout Barbarella de Jean-Claude Forest, un grand ami et le précurseur de la bande dessinée moderne. Quand j’ai lu Barbarella, je me suis dit : “Voilà le chemin, voici la vérité.” Mais il y avait un danger : Losfeld tirait à 5 000 exemplaires pour l’intelligentsia parisienne et enfermait la bande dessinée du futur dans un ghetto. Je voulais entreprendre une révolution culturelle à travers un support populaire. C’est ce que nous avons réalisé dans Pilote, puis dans Métal hurlant.

En fait, nous vivions, nous baisions, nous nous défoncions et nous nous disputions comme un groupe de rock.

Comment êtes-vous passé de Pilote à Métal Hurlant, dont vous êtes l’un des fondateurs ?

À Pilote, bien avant Métal, j’ai inventé, grâce à la confiance de Goscinny, un nouveau système de lecture qui cassait tous les codes narratifs de la BD classique. Nous avions un potentiel de liberté absolue dans les colonnes du journal, mais il y avait des thèmes que nous ne pouvions pas aborder : je comptais pous – ser le bouchon encore plus loin dans la déconstruction, Marcel Gotlib , lui, souhaitait s’orienter vers le scato, et ce n’était pas du tout la came de René. Tout comme L’Écho des savanes, Métal Hurlant est né de cette frustration, et je souhaiterais rendre ici hommage à Nikita Mandryka, qui en a créé le concept. On ne le sait pas assez, mais l’inventeur de Métal Hurlant et de la presse moderne, c’est lui ! Son principal investisseur s’étant barré avec la caisse, nous avons récupéré le bébé en 1975 avec Moebius et Jean-Pierre Dionnet, que j’avais fait entrer chez Pilote auparavant. Ensuite, Dionnet a pris les choses en main et a vite compris que le monde du fantastique est un arbre à multiples branches et qu’il fallait appliquer à Métal les mêmes recettes que celle de Pilote, qui mélangeait sans complexe le western, le policier et l’humour. Il ne faut pas se tromper, les Margerin, Sire, Tramber, Clerc et autres Jano, c’est Jean-Pierre qui les a dénichés tel un Goscinny moderne. Trop réservé, Moebius n’était pas un découvreur de talents, et moi, j’étais à moitié fou car je venais de perdre ma femme. Je suis parti de Métal et revenu … trois fois ! Quant au quatrième larron, Bernard Farkas, censé s’occuper des finances, il n’a jamais été capable de faire quoi que ce soit, si ce n’est deman – der au bout de six mois une voiture et un chauffeur, alors que toute l’équipe s’entassait dans un trois-pièces pourri …

La faillite de Métal Hurlant et la dope m’ont coûté une baraque, mais je ne regrette rien.

Pourquoi Métal est-il devenu l’objet d’un culte qui perdure, et qui se développe même au fil des générations ?

Oui, Métal Hurlant est aujourd’hui une légende, malgré les faillites, malgré les changements incessants de photograveurs, malgré les vols à la Poste qui faisaient que près d’un lecteur sur deux ne recevait pas le magazine. Je pense que l’on peut parler aujourd’hui d’un mouvement pérenne Métal Hurlant, d’une esthétique graphique et intellectuelle, au même titre que Cobra, les surréalistes ou Dada. Et pourtant, c’était un bordel intégral où tout le monde s’étripait et piquait dans la caisse pour aller chez le coiffeur ou aux puces. Nous bossions jour et nuit comme des zombies, tous défoncés sauf Moebius. Personnellement, j’ai tout essayé, à part l’acide que je jugeais trop incontrôlable. À l’époque, je dépensais 2000 francs par jour en héroïne, une véritable saloperie que je sniffais, jamais de piquouze. Je me suis évidemment calmé depuis, mais je dois avouer que la cocaïne me manque parfois. J’ai d’ailleurs conservé ce tic qui consiste à renifler sans raison apparente. Les rares fois où j’ai encore l’occasion d’en consommer, je teste sur un centimètre et si mon cœur ne bat pas trop la chamade, je continue … La faillite de Métal Hurlant et la dope m’ont coûté une baraque, mais je ne regrette rien. Franchement, il fallait nous voir, Moebius était tout de blanc vêtu tandis que je ne quittais par mon cuir noir. En fait, nous vivions, nous baisions, nous nous défoncions et nous nous disputions comme un groupe de rock.

Crédit : Astrid Karoual
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Quel est votre rapport à la musique ?

Capital ! Jeune, j’ai commencé avec Elvis Presley et The Platters, avant de tomber dans le New Orleans et le blues : Duke Ellington, John Lee Hooker, Fats Navarro … Il faut dire qu’en France, il n’y avait rien ou plutôt si, il y avait Johnny que je n’ai jamais pu encadrer. Quand les Beatles, les Rolling Stones et les Doors ont débarqué, j’ai compris que la musique de ma génération était exceptionnelle et qu’il faudrait longtemps avant de comp – ter autant de groupes de qualité sur une période aussi réduite. D’ailleurs, j’attends toujours. J’étais très porté sur la guitare électrique, mais mes oreilles trainaient partout : groupes obscurs et psychédéliques, opéras, disques ethniques et même du gagaku, une musique de cour japonaise du XII e siècle que je laissais tourner sur la platine pendant des heures. Je travaille beaucoup en musique. L’album La Nuit est en fait une partition musicale qui a été créée durant mes nuits blanches en écoutant le Requiem de Verdi, Led Zep et les Rolling Stones.

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Quelle est l’histoire du célèbre dessin de Hendrix à la mitraillette ?

En 1975, Alain Marouani, le bras droit d’Eddie Barclay, me commande cinq dessins pour les pochettes des rééditions françaises du catalogue Hendrix. Je suis mégalo de mon boulot, certes, mais j’aime aussi celui des autres et, plutôt que de tout faire moi-même, je lui suggère de demander également à d’autres dessinateurs, comme Moebius et Solé. Je pense que c’est mon dessin le plus piraté dans le monde. Je l’ai vu sur des tee-shirts aux États-Unis et même sur un immense panneau dans un train fantôme anglais. J’ai offert l’original à Philippe Koechlin, co-rédacteur en chef de Rock & Folk où a été prépubliée La Nuit et avec qui je déjeunais régulièrement, rue Chaptal. À l’époque, cet homme merveilleux dont je regrette chaque jour la disparition me disait sans arrêt : “Lis Salammbô de Flaubert, c’est pour toi.” Un jour, sachant que j’allais le voir et qu’il allait encore me prendre la tête avec ce bouquin, je l’achète, je lis trois pages … et je comprends tout de suite ! Salammbô, c’est grâce à lui.

Crédit : Astrid Karoual
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… Ou à cause de lui, se plaindront certains, car après Salammbô, que beaucoup considèrent comme votre chef d’œuvre, vous arrêtez la bande dessinée.

Je voulais explorer d’autres domaines. J’ai passé six ans à travailler pour le cinéma, les spectacles, la télévision. J’ai même créé 250 pièces de mobilier pour Benjamin de Rothschild. Toute ma vie, j’ai été critiqué car je ne faisais pas assez de BD. Quand vous êtes dans le circuit, il faut sortir un album tous les trois ans au minimum. Et quand enfin je m’y remettais, les personnes et les collectionneurs qui affectionnent mes originaux et ma peinture sur toile s’impatientaient à leur tour. J’ai toujours fonctionné à l’instinct et selon l’humeur du moment. Au point de louper quelques gros coups. En 1975, après la mort de ma femme, j’ai 30 ans, je suis dans un état lamentable, complètement obnubilé par mon travail sur La Nuit. Le producteur du groupe Yes m’appelle et me commande un dessin pour la pochette de leur prochain disque. Je ne comprends pas bien l’anglais, je leur demande un traducteur … et je refuse ! Le gars n’en revenait pas, à l’époque Yes vendait des disques par camions, mais je n’étais tout simplement pas en état. J’ai appris ultérieurement que le traducteur n’était autre que Roger Dean, le célèbre graphiste attitré du groupe. La même année, Hollywood me propose la réalisation des décors de Buck Rogers. Je dis niet ! Un an après, je visite les studios Warner, je rencontre les mecs qui bossent sur les décors du film et je découvre des pages découpées de mes albums collées au mur, qui servaient de modèle. À leur demande, je les ai dédicacés ! Pour moi, achever La Nuit était une priorité absolue, un exutoire. Cet album porte d’ailleurs un mystère. Les ventes ont décollé seulement au bout de six mois, sans que je sache jamais pourquoi. Cela ne s’est pas arrêté, car j’en ai écoulé 400 000 exemplaires depuis, un succès cher payé.

Crédit : Astrid Karoual
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En plus de quarante ans de carrière, vous avez croisé beaucoup de personnalités, dont Michael Moorcock, que vous avez bien connu. Fait-il partie de vos influences majeures ?

Michael est une référence absolue. Quand mon ami l’écrivain Maxim Jakubowski m’a lu Elric le nécromancien dans le texte, les Twin Towers me sont tombées dessus. C’est l’un des plus grands, sinon le plus grand auteur d’heroic fantasy, mais pas seulement. Il a également écrit des paroles pour de nombreux groupes de rock, dont Blue Öyster Cult et Hawkwind. Je l’ai bien connu dans les années 60, où nous passions des nuits arrosées rue Saint-Denis, au milieu des putes. Vers quatre heures du matin, on voyait débarquer les michetons un peu spéciaux, ceux qui aimaient se taper des freaks, des filles avec un seul bras, ce genre-là. Michael et moi ne parlions pas la même langue, mais au bout de la deuxième bouteille de whisky, une sorte d’esperanto se créait et nous devisions de Kurosawa jusqu’à l’aube. aujourd’hui, il est devenu un ayatollah des cinq fruits et légumes quotidiens, antitabac, mais il reste pour moi un auteur mythique et extraordinaire.

On vous a souvent prêté une relation conflictuelle, voire concurrentielle, avec Moebius. Qu’en était-il vraiment ?

Nous nous sommes connus en 1969, nous nous voyions tout le temps car nous étions voisins. Nous éprouvions une admiration commune l’un pour l’autre, mais nous passions notre temps à nous disputer assez violemment. En fait, j’ai emmerdé Jean toute sa vie. Il venait de l’école belge, de Jijé, et moi j’arrivais de nulle part comme un fou. Nous étions deux pacsés du graphisme et, comme dans tous les couples, il y a parfois du grabuge, des assiettes qui volent, mais aussi des moments inoubliables. Un soir qu’il avait plu toute la journée, il débarque chez moi trempé de la tête aux pieds et me sort de but en blanc : “Je ne comprends pas ce qui se passe aujourd’hui, tous les gens m’ont craché dessus.”

Il est évident que certains des décors de la trilogie originelle de George Lucas possèdent un air de famille avec ma production. Mais il a puisé partout.

Comment avez-vous réussi à obtenir une préface de George Lucas pour votre album Les Univers de Druillet ?

En 1980, je sors Les Univers de Druillet aux Humanos et je dis à Dionnet que je souhaiterais une belle préface signée par un auteur velu. Ray Bradbury est d’accord mais demande 100 000 francs. Je pense à George Lucas, Dionnet et [Philippe] Manœuvre n’y croient pas et estiment que je me la pète grave. Je récupère le numéro du studio où Lucas supervise le tour – nage de Star Wars 2 et, ne parlant pas anglais, demande à Stan Barets de téléphoner : “Bonjour, j’appelle de la part du magazine Métal Hurlant et de Philippe Druillet, je souhaiterais parler à George Lucas.” Au bout du fil, une personne le prie de ne pas quitter … et, trois minutes plus tard : “Ici George Lucas … ” Dionnet et Manœuvre chient dans leurs frocs, je fais des grands gestes, Barets devient blanc et commence à bafouiller : “Philippe Druillet souhaiterait une préface de votre part … ” “Pas de problème, répond Lucas, vous l’aurez dans quinze jours.” Fin de la conversation. Évidemment, tout le monde se fout de ma gueule et n’y croit pas une seule seconde. Quinze jours plus tard, la préface arrive ! Je l’ai rapidement rencontré une fois, il m’a commandé deux peintures, dont la dernière remonte à cinq ans. C’est un grand collectionneur de BD à qui j’adresse régulièrement mes nouveautés. Il m’envoie à chaque fois un petit mot de remerciement en retour. Nous sommes sur la même longueur d’ondes, et il est évident que certains des décors de la trilogie originelle possèdent un air de famille avec ma production. Mais Lucas a puisé partout. Les soldats blancs de l’armée impériale de Darth Vador sont, par exemple, très largement inspirés d’un jouet japonais datant de 1972.

Crédit : Astrid Karoual
Crédit : Astrid Karoual


Qu’est-ce qui vous fait plaisir aujourd’hui ?

D’être toujours là et d’avoir contribué à donner ses lettres de noblesse à la bande dessinée tout en la rendant populaire. Ce fut cinquante ans de combat pour passer des “dessins de débiles réalisés par des débiles pour des débiles” aux musées, galeries et salles des ventes. Je saute de joie aujourd’hui quand un adolescent découvre Salammbô et me demande : “C’est pas mal, ça vient de sortir ?” Je suis également ravi d’être l’auteur de bandes dessinées le plus tatoué au monde, même si j’ai parfois quelques surprises. Dans un festival au Québec, une très jolie fille m’a demandé de la suivre dans un recoin et a commencé à enlever son pull … pour me montrer son dos : elle s’était fait tatouer le dessin du bateau figurant sur la pochette du disque Grail, ce qui représente à mon avis six à huit mois de boulot. En revanche, là maintenant, le fait que les deux bouteilles de chablis aient rendu l’âme, cela ne me fait pas particulièrement plaisir…

Interview initialement publiée dans le Gonzaï n°4.
Druillet a récemment dessiné les images du clip Nusquam et Ubique de Zombie Zombie, à regarder ci-dessous.

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