On en a vu passer des sites qui annonçaient monts et merveilles et promesses d’un web ‘décalé’ et qui pensaient, manifeste sur le cœur, terrasser la logique mercantile des médias de masse avec trois gif animés. Mais qui se souvient de BeHype, FluoKids et de tous ces sites qui ont vu leurs fondateurs émigrer vers les agences de com’ au premier coup de mou ? Avec bientôt six ans au compteur, la bande du site Hartzine reste avec quelques rares téméraires l’antithèse du LOL journalisme qui semble avoir phagocyté les rédactions du web. Une interview avec l’un des principaux activistes permet de mesurer la distance entre faux clic et vraie claque.

journaliste_avec_cameraJadis, en des temps reculés que seuls les plus de 25 ans peuvent connaître, lancer un site musical avait tout du sacerdoce. Les réseaux sociaux n’avaient pas comme aujourd’hui pris tout l’espace, on n’en était pas encore à devoir se coltiner des décalcomanies périmées de La Page Pute de Brain Magazine ; le monde était pour ainsi dire coupé en deux, d’un coté les sites pour branchés rigolards affichant fièrement Teki Latex avec un RedBull à la main, et de l’autre les artisans issus de la culture fanzine pour qui la musique était un plaisir, certes bénévole, mais ancré dans les gênes, week-end et jours fériés compris. En bien des points, ce monde était plus simple à comprendre. Choisir son camp s’avérait plus facile que de savoir si le dernier album de David Bowie méritait le bac à shampoing ou la consécration. Dans ce monde pré 2.0, la notoriété s’acquérait littéralement à la sueur du poignet et le premier trou du cul venu ne venait pas polluer votre timeline Facebook avec des avis sur tout et rien, comme si donner son avis sur la pop culture de l’instant était devenu nécessité première et qu’il fallait être le premier à pérorer sur les frasques de Kayne West ou tout autre saltimbanque de la cour des miraculés.

Puis subitement, s’émouvoir instantanément de tout pour ne s’occuper durablement de rien est devenu le maitre étalon du web culturel, et à fortiori musical. On commença à voir pulluler les sites de news directement traduits des sites anglo-saxons – et ça se comprend, c’est beaucoup plus rapide à publier qu’un texte vraiment écrit. Certains comprirent qu’écrire le soir après la dure journée de boulot ne ramènerait jamais un kopeck, et que ces 10 pauvres likes sur cet artiste indie aux chansons plombantes vaudraient toujours peau de zob face à une énième polémique sur le succès grandissant de Fauve – après tout c’est la loi du nombre, le point Godwin arithmétique appliqué à la pop culture : écrire sur des groupes populaires engendre des papiers populaires. Plus récemment, certains sites français générant de gros trafics décidèrent de fermer – ou de reléguer dans un coin poussiéreux, là, derrière le placard à trombones – leurs services musique, visiblement plus rentables car ne générant pas assez de clics. La musique ne faisant plus vendre, le web se tourna dès lors vers la facilité, toujours aguichante. Certains eurent l’ambition de devenir un Pitchfork à la française – Dum Dum, dit Hum Hum pour les intimes – quant d’autres comme Konbini avaient les yeux plus gros que le ventre et souhaitaient détrôner le très médiatique Buzzfeed avec ce concept filandreux de listes pop, des chauves les plus célèbres de la pop culture aux 25 films les plus piratés de 2013. Malaise. Pourtant les chiffres, encore eux, parlent pour eux. 50 millions de serial cliqueurs can’t be wrong. Toi mon con, avec ton blog élitiste qui fait moins de vues en un mois qu’eux en une heure, t’es noyé dans la masse, tu es invisible, t’as perdu. GAME OVER. Mathématique, encore.

De la même façon que les radios libres furent récupérées par le grand capital –  on ne répètera jamais assez qu’NRJ, avant d’être ce robinet d’eau sale, commença dans une chambre de bonne – le web actuel est donc à la croisée des chemins, entre amateurisme éclairé mais pas rentable et professionnalisme hasardeux. Hasardeux, car il faut un certain courage pour retourner sa veste et affadir son contenu dans l’espoir de capter un plus large public (et donc empocher de meilleures recettes publicitaires, nerf de toute guerre médiatique) alors que tous vos voisins semblent avoir décidé de faire la même chose. Imaginez la confrérie des garagistes décidant subitement de monter ses tarifs pour des prestations identiques dans le but de ratisser plus large, c’est peu ou prou l’état du web français actuel. Gavé comme une oie de news insipides traduites à la hâte, saturé d’informations inutiles qu’on retrouve clonées d’un site à l’autre, préférant la catchphrase à la réflexion exigeante et la blague facilement comestible aux papiers de fond, le web culturel hésite à se remettre en question. Ce serait du temps de perdu, du temps sans clic, du temps pour rien ; disons le, un autre temps pour rien.

Ce préambule destiné à remettre les pendules à leur place étant terminé, le cas du site Hartzine est l’un des rares qui ne souffrent d’aucune compromission. A l’instar de The Drone, une seule visite hebdomadaire, voire plus, suffit à dépayser celui qui pensait avoir tout vu, tout lu, tout entendu. Artistes inconnus au bataillon (Robedoor, Rangleklods, Jef Barbara, The Oscillation, …), labels obscurs (Hands in the Dark), peu de chances de lire ici ce que vous subissez ailleurs. Le vrai luxe disait l’autre, c’est le temps. Eux l’ont bien compris. C’est un exemple parmi tant d’autres, mais Hartzine est un exemple qui fait sens. Pas forcément un modèle de style, nullement une voie à suivre si vous désirez faire fortune dans le divertissement, mais un exemple tout de même. Comme aurait dit Guitry : « un vrai site de contre-culture, tout contre ». Afin de mieux comprendre pourquoi ceux là sont du bon coté de la ligne Maginot, et pour bien choisir son camp, Thibault [1] a accepté de répondre à quelques questions sur la genèse d’Hartzine, et sur les motivations de ces joyeux drilles qui ne se revendiquent d’aucune école, d’aucune chapelle. Evidemment, les réponses ne font pas 160 signes. LOL.

Comment l’aventure Hartzine a-t-elle commencé ? D’où est venue l’envie de perdre du temps bénévole à monter un site au contenu ‘original’ ?

Aussi étrange que cela puisse paraître, l’aventure Hartzine initiée par Benoît a débuté en 2007 à Besançon. C’est une histoire de copains, vite devenue une aventure 2.0. L’équipe de départ ne ressemble en rien à celle d’aujourd’hui, Nicolas, l’un des derniers historiques avec Fabrice ayant décidé de se consacrer pleinement à son projet house Geena. Pour ma part, j’ai rejoint la famille en 2009 après être tombé sur le site au hasard de quelques divagations noctambules. Le design était sobre, l’esthétique musicale recherchée, j’ai tout de suite accroché. Après avoir contacté Benoît, qui lâchait peu à peu le rythme de publication, tout s’est par la suite emballé. Des blogueurs nous ont rejoints, Émeline, Jean-Baptiste et Pat en tête et nos boîtes mails ont commencé à exploser : pendant presque deux ans, on n’a pas cessé d’accueillir et de voir partir du monde – souvent à regret, parfois avec soulagement (pour les intimes, Bitos et Carlos). Avec l’arrivée d’Hélène et David, on a commencé à monter une vraie division photo, puis vidéo. Rayon chroniques, Éric et Sylvain sont venus étoffer l’équipe, avec un regard nouveau, plus sensible. Guilhem et Thomas écrivent de temps à autres pour nous tandis que d’autres arrivent encore. Cet intérêt pour intégrer l’équipe motive ceux déjà en place.
On a très vite pris conscience qu’en s’organisant un minimum et en mettant en commun nos contacts, on pouvait faire tout ce qu’on désirait en termes d’interviews, de reports et de chroniques. Je ne sais par quel miracle, sans doute le relatif désintérêt des médias traditionnels pour la musique indépendante, mais personne – mis à part quelques tourneurs – ne nous a pris de haut. Du moins c’est le sentiment que l’on a. La motivation est sans doute venue en partie de là. Pour l’autre part, d’une agrégation de volontés personnelles au sein d’une dynamique de groupe : exister, faire quelque chose avec nos moyens, et par ce biais faire exister les projets musicaux que l’on défend. Et ce sans jamais se prendre la tête : on est une famille virtuelle recomposée. Dans le prolongement de cette logique est né Hartzine Events, incorporant Alex et Sarah, l’agence de booking sans doute la plus à l’arrach’ de tout Paris mais qui par envie et engagement a squatté un certain nombre de lieux pour faire jouer des groupes nous correspondant – de l’acte fondateur à la Gare aux Gorilles au Garage MU à la Goutte d’Or en passant par l’Espace B, le Petit Bain, un ring de boxe dans le 18e, des appartements, la Mécanique Ondulatoire, la Flèche d’Or, l’International ou encore le Point Éphémère.

« On fonce sans trop se demander pourquoi, dans quel but et avec qui. Nos proches ne comprennent pas non plus. »

Qui gère le bateau, et quelles sont les chevilles ouvrières qui permettent au site de continuer au quotidien ? 

Malgré les apparences, on a une organisation rodée. Le rédacteur en chef, c’est Benoît. Il publie après relecture d’Émeline, notre seule et unique grammar nazi. On n’a pas vraiment de comité d’édition, ni même de comité de rédaction : le feeling et l’envie de chacun président à la ligne éditoriale. Il n’y a pas d’articles de commande, aucune réelle contrainte quant à l’implication de chacun. C’est comme à l’église, chacun donne ce qu’il peut sans qu’il y ait aucune différence significative de traitement. L’esthétique musicale défendue dépend ainsi beaucoup des plus actifs en terme rédactionnel. Mais ce qui permet avant tout au site de continuer au quotidien – en plus d’une curiosité sans cesse partagée via nos boîtes mails – c’est une insouciance et une fraîcheur trouvant ses origines dans un constat très simple : personne – ou si peu d’entre nous – ne travaille au quotidien dans le milieu. D’ailleurs, quand on se réunit, on se retrouve plus pour s’enquiller des godets que pour débattre sans fin de notre avenir sur un ton péremptoire. Celui qui un soir a commencé de la sorte a failli se retrouver enfermé dans une cave.

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L’une des choses qui m’attire chez vous, c’est la volonté de sortir de l’écran, de se bouger le cul en organisant des soirées, en soutenant une scène musicale assez précise. Y a-t-il des jours où vous avez envie de tout plaquer ?

Pas une seule fois, non. Notre travail éditorial est assis sur deux exigences : la subjectivité et l’indépendance. L’idée de prolonger celui-ci par l’organisation de concerts et de soirées tient à une troisième volonté, à savoir celle de vouloir transcender l’écrit par l’acte. En gros, ce n’est ni plus ni moins que matérialiser notre proximité avec des milieux artistiques par la tenue d’événements à notre image, à la fois iconoclastes et accessibles, bordéliques et pas chers. Bien sûr on s’est pris des gifles en terme d’affluence ainsi que des dégelées financières – des treize pékins à avoir payé leur entrée lors de notre premier concert à l’Espace B à la thune gaspillée le soir de notre cinquième anniversaire. Mais, à part la prise de recul pour tirer les bilans et voir comment faire autrement, on n’a jamais été plus longtemps démoralisé que pendant une bonne vieille gueule de bois.

Et à l’inverse, qu’est-ce qui vous fait tenir sur votre position de multi-activistes ?

Tout simplement les retours des artistes, des personnes gérant les lieux qu’on investit et ceux, évidemment, du public. Je te donne deux exemples, un très ancien – presque fondateur de notre activité de booking -, et un autre tout frais. Le 7 mars 2011, avec nos amis de La Station Radar, on a organisé à l’International une date réunissant Ela Orleans, Terror Bird et Holy Strays. Mise à part la GAG, c’était notre premier concert et Ela Orleans venait de New York spécialement pour la date. Enfin presque, puisqu’elle allait accepter la bague d’un Carl – du label Clan Destine – venu de Londres exprès pour la lui passer au doigt. Le concert fut affreux, l’ingé-son étant plus préoccupé à finir son paquet de clopes qu’à aider la Polonaise à régler ses problèmes de larsens, mais le moment fut inoubliable. Tous font partie pour un bon moment encore de nos amis et irriguent continuellement nos pages de leurs projets musicaux. Si organiser des concerts est un prolongement de notre travail éditorial, assurément celui-ci s’en nourrit par la nature des liens créés. Dans la musique indépendante contemporaine, une multitude de labels sont l’œuvre de musiciens. Si les chroniqueurs – dont je fais partie – restent de foutues merdes de musiciens ratés, ces micro-labels sont eux impulsés par des gens ayant eux-mêmes une foultitude de projets musicaux. Si tu fais jouer un de ces mecs, tu t’ouvres vingt portes d’un coup. J’en viens à mon second exemple. Le 25 octobre, avec le collectif MU, on a accueilli Robedoor. Outre le fait que les mecs ont fait vibrer tous les murs que compte la Goutte d’Or par leur drone psyché-noise, que le public en redemandait et que les MU étaient aux anges, Brit de Robedoor a pris le soin, une fois rentré au pays, de balancer une newsletter de son label – Not Not Fun – précisant que la date parisienne fut démente. On s’en contente largement pour continuer sur cette voie.

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Que pensez-vous du procès d’intention qui peut vous être fait de « Parisiens bobo-branchés » soutenant des groupes inconnus ? C’est assumé, vous vous en carrez la nouille ?

Assumé, si on veut, oui. Disons qu’on ne fait pas les choses en se demandant comment elles vont être traduites et ressenties. On n’a pas de positionnement éditorial étudié pour plaire à quiconque. Et puis il y a sans doute une part de vrai : les groupes dont on parle ou qu’on fait jouer – surtout ces derniers d’ailleurs – ne sont pas les plus connus tandis que notre terrain de jeu favori reste Paris, vu qu’on y habite presque tous. On essaye de suivre ce qui se fait à Marseille – avec Nuits d’Hiver, le Grim, l’Embobineuse -, à Lyon – avec Grrrnd Zero, François Virot et consorts, Perspective Parallèle et Joli Fantôme -, à Bordeaux – l’association Allez les Filles -, à Nantes avec Super Drackar, le SOY -, à Toulouse avec les Siestes Électroniques -, à Rennes, Angers, Lille et quelques autres endroits. Mais comme on est dans la démerde, le plus simple reste quand même de couvrir ce qui se passe au plus près de nous, c’est-à-dire Paris. Sinon, c’est pas cool d’être bobo-branché ?

« On n’a pas de positionnement éditorial étudié pour plaire à quiconque. »

Que pensez-vous de l’évolution actuelle des sites musicaux français, et de cette tendance au besoin d’exister à tout prix en moins de 160 signes ?

Cette tendance ne se réduit pas uniquement à la presse musicale française en ligne : c’est un signe des temps que d’appauvrir le discours et l’argumentation sur l’autel des réseaux sociaux. Au-delà d’un nivellement par le bas généralisé, on touche du doigt une logique consumériste, notamment poussée à l’extrême dans la presse. Dans ce brouhaha indigeste, la presse musicale cherche à être connectée coûte que coûte, tentant de coller au maximum au calendrier de sorties de chaque label ou distributeur. D’ailleurs tu sais aussi bien que moi comment cela se passe en sous-main : les agences promo te harcèlent pour placer leurs artistes dans ta to do list, que ce soit pour une chronique ou une interview. En réponse, la plupart des stagiaires et journalistes contraints ne s’embarrassent pas du superflu pour présenter des mecs qu’ils oublieront sitôt leur bafouille postée. Nous on n’a aucune pression par rapport à ça. N’ayant de compte à rendre à personne et n’étant pas de véritables journalistes accrédités, notre vision est plus romantique, guidée à la fois par notre sélectivité et notre subjectivité. Plutôt que de paraphraser des communiqués de presse à la minute de leur réception, on prend notre temps pour maturer nos opinions – d’où parfois, ce côté à la remorque de nos chroniques. Histoire d’introduire une forme d’immédiateté, on a créé depuis deux ans une partie blog permettant à chaque rédacteur de publier de façon plus spontanée ses pérégrinations musicales.

« Le boss sans cigare d’un label indé parisien m’a un jour dit qu’on pourrait prétendre à devenir une sorte de Pitchfork français. »

Pour exister et se démarquer dans ce bocal plein de poissons crevés, il faut une certaine foi, une croyance. Quelle est la vôtre ? 

Ça fait plus de cinq ans que l’on fonce sans trop se demander pourquoi, dans quel but et avec qui. Nos proches ne comprennent pas non plus. On fait les choses sur le moment parce qu’on a envie de le faire et aussi et surtout parce qu’Hartzine est notre exutoire commun. Mon boulot peut m’emmerder, pas Hartzine, sinon à quoi bon. Hartzine étant un espace non-normatif, la démarcation se fait a posteriori : on ne cherche pas à être superficiellement différent, ni même à créer de fausses polémiques. On existe sans trop vraiment se préoccuper des autres – quand bien même on apprécie certains de nos cousins du web comme Gonzaï. Et si certains d’entre nous croient dur comme fer que l’aventure se concrétisera à l’avenir par quelque chose de moins immatériel et volatile, il est hors de question d’imposer cette croyance aux autres. Le boss sans cigare d’un label indé parisien m’a un jour dit qu’on pourrait prétendre à devenir une sorte de Pitchfork français. Le jour où l’on aura cette prétention, l’aventure sera finie. Toutes nos rubriques – des Who are You? aux Re(flux), en passant par les mixtapes mensuelles de la rédaction – ont été créées sur le tas : il n’y a pas de réelle ambition autre que d’identifier clairement un contenu. On ne noircit pas des cases uniquement pour revendiquer le fait qu’elles soient noircies.

Et enfin, pour faire un parallèle avec la presse contre-culturelle / fanzine des 70’s, quelle est selon vous la raison d’exister d’un site ‘indie’ en 2013 ?

S’il s’agissait de pomper dans le sens du dard ce qu’on appelle de plus en plus sans ambages l’industrie musicale, aucun. Pour dire que le dernier Acarde Fire est immense ou tirer un bilan annuel avec les cent meilleurs albums sortis, pas moins, y’a Les Inrocks pour ça. Ce qui est commercial n’est pas par définition forcément mauvais, mais, néanmoins, cela reste – en termes d’accès et de diffusion – assez formaté. On ne s’interdit pas d’aborder des lieux communs, comme le si fameux « Random Access Memories » des Daft Punk, mais notre raison d’exister réside ailleurs, en contre-feu des battages médiatiques. Plutôt qu’une perspective contre-culturelle, on tente d’insuffler une optique additionnelle aux médias traditionnels. Une optique nourrie de nos choix et de l’acharnement d’une kyrielle de groupes et de labels bravant la modestie de leurs moyens pour sortir leur musique. Longtemps, on a répété à satiété qu’on voulait faire de place à ceux qui en manquent. Résultat, une chiée d’artistes ou pseudo-imitateurs nous ont cru suffisamment cons pour publier leurs merdes ignorées à juste titre par les autres médias. Non. Notre objectif est de faire de la place à ceux qui ne méritent pas d’en manquer. Nuance. Et tout de suite, le cercle se restreint sans pour autant être fermé.

http://www.hartzine.com

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[1] A ceux qui soupçonneraient une connivence journalistique, on précisera que Thibault s’est fait l’écho du lancement de Gonzaï mag via une interview parue cette année : http://www.hartzine.com/gonzai-papier-bester-lang-lintervew/. En dépit de nombreuses tentatives, on ne s’est à ce jour toujours pas rencontré dans ce qu’on appelle la vraie vie.

14 commentaires

  1. je voulais réagir par rapport à l’introduction
    il existe en quelques webzines et blogs artisanaux qui ne font pas les putes aux clics
    et je nous (requiem pour un twister) de ceux là
    on a certes un nombre de VU probablement faible par rapport à beaucoup de sites mais je crois qu’on propose une vraie ligne éditoriale et des choix originaux, et ceux malgré que nous soyons que deux depuis 2007 à maintenir la chose

    enfin sinon je suis largement ok sur l’article et hartzine fait un très beau taff

    1. Cher Alex,

      le propos n’était pas de dire qu’il n’y avait plus rien en France,
      simplement qu’on assistait à une mutation du système fanzine en système de production industrielle de l’info. Heureusement qu’il reste encore des blogs, des sites intéressants. Sinon on se pend tous et on fait un top 5 des meilleurs suicides de LOLcats.

      1. cette mutation est permanente, il y a clairement eu un effet de génération avec l’arrivée des webzines puis des blogs et enfin de nouveau des webzines

        de la même manière que certains fanzines sont devenus des vrais titres de presse (Magic et on peut aussi en citer dans le monde anglosaxons) certains sites artisanaux et bricolés sont devenus d’énorme de machines

        on a un peu le même circuit pour les groupes ou les labels
        d’ailleurs ce n’est pas rare que des groupes perdent de leur substance en essayant de toucher un public plus large (j’ai encore eu plusieurs fois l’occasion de le constater cette année)
        il y a toujours une espèce de contradiction entre chercher à toucher plus de gens et défendre une ligne éditoriale passionnée

        certains arrivent à faire les deux, mais d’autres (la majorité) perdent leur sens en route

        enfin j’ai peut être une vision un peu trop romantique et amateur des choses, je suis forcément partial sur ses questions !

        il y a quelques bons blogs et webzine en France , j’en profite pour citer les potes de Bong Magazine qui ont vraiment une ligne cool !

  2. Excellent papelard. Bonnes questions (ça aussi ça change des itw habituelles) et réponses qui emboîtent. J’aime beaucoup Gonzaï, je lis plus rarement Hartzine mais au moins une fois par semaine j’y vais et en effet ils savent où ils vont en ne choisissant justement pas de destination!
    ça fait du bien, et c’est une bien triste vérité d’assister au copié-collé de presskit. ça me fait d’autant plus rire quand on reçoit les mêmes et qu’on voit certains articles réussir à y glisser des fautes.
    Beaucoup de webzines, et une majorité de mags sont devenus en fait des agents de presse placés dans des rédactions, flattant leurs annonceurs.
    La « critique musicale » c’est comme la politique, y’a de passion qu’au volontariat de toute façon

  3. Muy bien. Mais hé ho les fondateurs de FluoKids ils ont pas émigré vers une agence de com’ au premier coup de mou, ils ont juste fondé un des meilleurs labels de musiques électroniques contemporaines en France, avec une ligne ultra-ascétique et profondément intègre : In Paradisum.

  4. Putain mais ce papier déboîte tout. Et pourtant, j’ai les yeux en choux fleur. Je n’avais lu que leur hilarante chronique de DP, je vais y retourner, du coup. Bravo, les mecs (je distribue pas les bons points, je suis enthousiaste, hein).

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