Trois semaines de harcèlement téléphonique pour assurer un retour qui n’en était pas vraiment un, tel fut le pari jeté au beau milieu de l’été par Gonzaï pour inviter KaS Product à venir geler les planches de la Maroquinerie. Le temps de sucer un camion entier de Mr Freeze puis de dégivrer Jessica93, The Cherry Bones et Feeling Of Love ; nous étions prêts à enfiler les moufles pour taper ce live report sous le signe du coldwave.

74fca234230a11e39b8d22000aaa0a64_7On fera ici l’impasse sur le storytelling à l’américaine, souvent d’usage pour glorifier les soirées où vous n’avez pas posé les pieds ; organiser une soirée avec KaS Product suppose son lot de patience, de pédagogie et de sang froid. Et justement ça tombait bien ; on avait pris des nouvelles du groupe de Nancy via une première interview, où le duo de plus très jeunes gens modernes apparaissait toujours aussi classe, peu frappé par le temps, en un mot comme en cent quasi inchangé depuis les débuts en 1980, pas plus que lors de sa – fausse – séparation huit ans plus tard. Evitons aussi la tentation du mythe, Mona et Spatsz abordent aujourd’hui la cinquantaine avec la gueule gravée dans l’asphalte. Nosferatu meets Catwoman.

La suite est un enchevêtrement de coups de fil, encore, et de discussions techniques visant à assurer un retour en grâce, en altitude, là où il fait froid et où les chansons de KaS Product ne ressemblent pas à celles de Patricia – comprenne qui pourra. Pour les précéder sur ce toit brulant – parce que sold-out. On a même croisé des fans à l’entrée de la salle dès 15H00 – la nouvelle promesse du label Teenage Menopause, Jessica93, ainsi que le duo surf-punk de The Cherry Bones, droit dans ses bottes pas teutonnes. Que retiendrons-nous de cette soirée, comme de l’escapade à la Lune des Pirates d’Amiens avec Feeling Of Love ? Le coup de pétard de Mona haranguant la foule comme à l’époque, la tenue de KaS Product qui n’a pas vieilli d’un poil et un étrange combat aviné au pommeau de douche dans les loges d’Amiens qu’on n’a pas conservé au montage pour ne pas effrayer les promoteurs. Pour tout le reste, il y a 24 images par seconde et ça s’appelle une vidéo. A regarder comme un cornet de glace fondant comme neige au soleil. Question de température, encore.

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