Il y a des records qui ne seront jamais battus. Comme celui de la plus grosse pyramide du monde, par exemple. Plus personne ne fait de pyramides de nos jours, les gens leur préférant des pierres tombales, jugées plus discrètes. Ce qui se justifie par le prix du foncier : dans le désert, on peut se permettre de voir large. À Paris, c'est différent. Et avec ses travées de caveaux haussmanniens néo-gothiques grecs bien tassés, le cimetière du Père Lachaise est plein depuis si longtemps qu'il n'y a plus de place pour nos cadavres à nous. Ni même pour celui de Fleetwood Mac, récemment déterré grâce à un Tribute aux airs d'épitaphe.

De la même manière qu’on ne construit plus de pyramides, on n’achète plus de disques. Problème d’espace, là encore : au prix du mètre carré, la caisse de vinyles posée dans l’appartement c’est pas donné, et c’est autant d’espace qui pourrait servir pour le dressing de Madame. Voire pour un gosse. Le message, c’est moins de CD et plus de musique dématérialisée. Quant à Fleetwood Mac, il a vendu 50 millions d’exemplaires de « Rumours », il est dans le top 10 des meilleurs ventes d’albums, et maintenant on sait que plus jamais personne ne viendra l’en déloger.

D’ailleurs, comment un album peut-il se vendre à ce point ? Selon la légende, chaque foyer américain disposerait d’au moins un album du Mac. Cette légende, c’est Georges Lang qui, en France, la raconte depuis 20 ans dans son émission Saga, sur RTL. Avec le générique de l’émission, c’est l’assurance d’une route tranquille qui s’annonce : une route de bon père de famille, sans embardées violentes ni drift endiablé. Ça serait un peu chiant, mais c’est normal, cela fait juste partie de la difficulté. Bien tenir le volant, garder le regard fixé à l’horizon, gérer les enfants qui se jettent des gâteaux à l’arrière ou le doudou cheval tombé par terre. Faire la conversation à sa femme. Et pour le reste, Fleetwood Mac s’occupe de tout.

Or la première écoute est décevante. Quiconque pose sur sa platine l’un des dix albums les plus vendus de tous les temps s’attend à être halluciné. Ce n’est pas le cas. Rien n’accroche l’oreille. Aucun riff, aucun hook, aucune mélodie. Le Mac évolue en deçà de ça. Car le Mac voit loin, il pense long terme. Une jolie mélodie, c’est quelque chose qui se dégueule à la dixième écoute. Un son inouï se dissèque en quelques écoutes, puis lasse.

En abolissant toute surprise dans sa musique car en sachant le charme périssable, Fleetwood Mac vise l’éternité.

Une route californienne sous le soleil, des palmiers se balançant au vent et le moteur qui ronronne sous le capot de la décapotable. Rien de plus. La route est vaguement courbe, mélancolique. Les palmiers sont plantés à des intervalles aussi réguliers que le battement métronomique de Mick Fleetwood. Vous écoutez Dreams, deuxième titre de la face A, qui débute par un petit break de batterie punchy comme un Renault Scenic au démarrage, rythme de croisière minimale, le riff de basse occupe désormais tout l’espace tandis que les enfants sont hypnotisés par les échos de guitare slide qui tournent dans l’habitacle. « Et maintenant nous allez écoutez Dreams, de Fleetwood Mac, de la sublime Stevie » — ça c’est la voix de Georges Lang qui parle sur l’intro, la grande classe — hum, la sublime Stevie ? Ah oui, le Mac c’est pas évident, la fille s’appelle Stevie et le mec Lindsey. La voix est pleine et évolue dans un espace immense, loin du standard compressé autotuné actuel — on pense surtout à Beyoncé ou Katy Perry. Le groove de la basse résonne dans la voix de Stevie tandis que le grain de celle-ci se perd dans les chœurs annonçant le chorus. Tout est luxe, calme et volupté dans la voiture. Bulle d’harmonie et de sérénité face au rude monde extérieur, bref, l’idéal du bonheur familial mis en partition.

Mais tout ceci est fragile, la bulle pouvant éclater aussi bien sous l’effet d’un choc extérieur, d’un gros crash routier ou de tensions intérieures. « Now here you go again / You say you want your freedom ». Ça c’est le thunder dont il est question dans le refrain, annoncé par un crash de cymbales justement — rassurez vous, rien de trop violent — après une montée d’angoisse jouant sur un riff de guitare frénétique (une note par temps). Dreams pourrait très bien être la bande-son de l’idéologie bourgeoise, c’est-à-dire la disposition d’un esprit qui cherche à s’assurer contre tous les risques de la vie — cancer, suicide, dépression etc. — en misant sur un développement sûr et raisonnable. Et qui, donc, a en d’autant plus conscience, en permanence.

Le morceau suivant change totalement de registre : cette fois-ci, c’est Lindsey qui chante, c’est Never going back again. Sa voix est étrange, alien, sans pour autant que l’on puisse définir pourquoi, à cause de quelle particularité. Trop aiguë pour crooner, trop androgyne pour la séduction, sans arrogance ni maniérisme en dehors de ses décrochés en fin de phrases, elle ne correspond à rien de connu, plutôt à l’altérité totale, quelque chose entre le garçon vacher californien et le surfeur de Guéthary. Le morceau parvient pourtant à assumer une puissance phénoménale dans le dénuement acoustique, avec une simple guitare picking sonnant comme un carillon d’enfant.

Le Mac sait aussi rocker quand il le faut.

À sa manière. Quand il s’agit d’envoyer le bois, beaucoup optent pour un bon power chord bien balancé au détriment de la lisibilité du rythme. Rien de tout cela ici : le boulot est tenu par la section rythmique, basse syncopée, batterie minimaliste, accompagnée d’un piano bastringue pour faire swinguer l’ensemble. La guitare est cantonnée dans un rôle accessoire, un slide par-ci, une descente d’accords par-là : c’est Don’t Stop, qui fut la chanson de la première campagne de Bill Clinton, avec son refrain en apparence optimiste, « Don’t stop thinking about tomorrow« . Moins si l’on songe au sens initial du titre — Yesterday’s gone — qui parle d’un amour dont on s’étonne qu’il ait pu s’évanouir ainsi. Surtout lorsqu’on sait qu’il a été écrit par Christine McVie, clavier du groupe, qui divorcera de son mari,  le bassiste John McVie, quelques mois après l’enregistrement de « Rumours ».

Aussi, Don’t stop peut aisément être qualifiée de pire chanson rock au monde. Mais il faut reconnaître qu’une fois ces avertissements mis de côté, c’est assez entraînant. On pourra me rétorquer qu’il s’agit là d’un snobisme de troisième degré manifeste. Explications : imaginons que je sois un jeune adolescent qui découvre le disque dans la collection de son père ; écouter ostensiblement FM me permet de démarquer de mes camarades, qui sont plutôt eurodance pour le moment. Vient ensuite le moment où je remarque qu’un nombre trop important de personnes autour de moi ont fini par se mettre au rock, et plus ou moins au blues de Fleetwood Mac. J’ai alors tendance à dénigrer ostensiblement le groupe, à évoquer une « musique de merde », voire à me retrancher sur les premiers albums, plus authentiquement blues — la période anglaise —, dénonçant le côté commercial de leur musique ultérieure. Vient le moment où, changeant de milieu, je finis par évoluer parmi des fans de blues au goût pointu, tous branchés Black Magic Woman ou Albatross. Ne me restera plus qu’à retourner vers l’ultra-mainstream « Rumours »que je les accuse de snober par haine du peuple. Et c’est là que, ayant fini par faire le vide autour de moi à cause de mon comportement hautain et méprisant, je finis par n’être plus entouré que de pervers absolus pour qui Don’t Stop est la chanson la plus belle jamais écrite. Je soupçonne la part de jeu ironique dans l’affirmation, et surtout une improbable tentative de me snober. Dans l’unique intention de les vexer, je réponds par l’affirmative, en surenchérissant sur ses qualités qui m’évoquent par ailleurs les meilleurs titres de Rihanna. Et nous écoutons tous Don’t Stop ensemble, en dodelinant de la tête comme des débiles.

Je plaisante, bien sûr, tout ceci est une fiction.

Mes goûts ne se sont pas construits autour de représentations sociales, mais bien sur les critères objectifs du bon goût tel que la qualité de la texture sonore du snare drum, la souplesse d’exécution des solos ou encore la variété des différentes ambiances créées par le groupe. Et c’est pourquoi je suis maintenant en mesure d’affirmer que Don’t Stop, tout comme son pendant Go your own way, sont de bonnes chansons. Dont les refrains sont une invitation à lâcher les chevaux sur l’autoroute grâce aux 115 chevaux du moteur 1.8 TdCi du Ford CMax — le seul de la gamme qui soit 100 % américain — lancé furieusement sur les routes des Yvelines, n’ayant pas peur de rouler vers le bord du monde avec ses lotissements en cours de constructions cernés par les zones commerciales. Une 4 voies, un échangeur et un Mc Drive : Go your own way, c’est un peu tout ça.
Et c’est par des titres comme celui-ci que, l’air de rien, Fleetwood Mac s’impose dans la catégorie musicale reine, à savoir la playlist de bagnole, aux côtés de Shine on you crazy diamond — de préférence à l’aube sur une autoroute déserte — mais aussi de la B.O. de Virgin Suicides — dans les tunnels de la porte Maillot tard dans la nuit — ou encore du What’s going on de Marvin Gaye — à écouter partout, tout le temps et en boucle. Les mains sur le volant, le son à fond dans l’habitacle et la musique résonnant dans le ciel.

La face B de « Rumours » est, il faut bien le reconnaître, plus présentable.

S’ouvrant sur The Chain et s’achevant par l’indien Gold Dust Woman, c’est parfait de bout en bout. Gold Dust Woman, aussi crépusculaire que The End, sonne la fin de la chevauchée vers l’Ouest. Les gimmicks country se superposent aux accords saturés, emmenant le Mac très loin, et que de chemin parcouru depuis le Second Hand News ouvrant l’album ! Son ton guilleret et ses couplets bancales, son impression de mobylette en surrégime… Difficile à appréhender avec ses duos de voix, ses « na na na », jusqu’à ce qu’éclate enfin, après moult hésitations, son refrain inchantable avec son crescendo qui coupe le souffle, ouf. Dreams remet un peu de sérénité dans la voiture et vient rappeler que Fleetwood Mac est un groupe au minimum bicéphale, n’ayant aucun souci de cohérence et osant le grand écart entre la ballade au piano, la scie country et le piano ragtime.
Pas étonnant si l’on considère qu’à l’époque le Mac ne compte pas moins de trois chanteurs (Lindsay, Stevie et Christine), tout comme auparavant il y a eu trois guitaristes dans le même groupe. Ce qui fait de Fleetwood Mac l’un des groupes les plus difficiles à suivre au niveau du line-up. Créé par un certain Peter Green à Londres à la fin des années 60, dans le sillage de John Mayall and the Bluesbreakers, il a ressuscité après moult péripéties en Californie autour du couple Lindsay Buckingham et Stevie Nicks au milieu des années 70. Péripéties comprenant la mise sur la touche de Green pour délires psychotiques — il faut dire que l’ami a croisé en chemin le Grateful Dead —, le départ pour une secte de son second guitariste, Jeremy Spencer, tandis que le troisième a préféré quitter le groupe pour se consacrer pleinement à l’alcoolisme. Et qui reste-t-il sur le bateau, une fois la moitié du staff tombée à l’eau ? La section rythmique : Mick Fleetwood et son pote John McVie. Une histoire de faux Fleetwood Mac plus loin, lancé sur une tournée américaine par un manager véreux avec une bande de requins de studios embauchés pour l’occasion… voici les survivants du groupe qui déménagent subitement en Amérique, avec le résultat que l’on sait.

Si le Mac a eu autant de succès, c’est qu’il s’adresse à tous, qu’il s’adresse à toi, et, plus précisément, qu’en tant que Mac il est toi s’adressant à tous tes amours manqués, déçus, trahis.

C’est toujours « Don’t say that you love me », le refrain frisson frisson de Tusk sur l’album éponyme, ou encore « And if you don’t love me now / you will never love me again / I can still hear you saying you would never break the chain » sur le premier titre de la face B de « Rumours ». Arpèges de cordes frisantes sur une vieille guitare folk, écho électrique du côté droit et scansion d’un gros kick lugubre. Encore une fois, voilà une magistrale utilisation des chœurs sur des paroles simples et évocatrices : « Listen to the wind blows / watch the sun rise. » Un homme est assis dans le désert, il a été trahi, une parole a été rompue et c’est tout ce qui est dit et redit tandis que le kick basse envoie les pelletées de terre sur l’amour trahi. C’est à regretter de ne pouvoir être quitté, histoire de profiter pleinement du potentiel cathartique de cette chanson. J’en ai parlé à ma dulcinée, elle m’a dit que ça pourrait éventuellement s’arranger.

Tout n’est pas aussi noir, heureusement. Enfin, plutôt, bien évidemment. Car, comme le chantaient les Residents depuis leur sagesse post-mortem, nous comprenons finalement que tout ce qui nous donne du plaisir nous donne aussi la douleur afin que nous puissions le mesurer. Et si certaines illusions sont capables de nous entraîner dans les gouffres, c’est bien entendu aussi que le roller coaster en valait la chandelle. Et c’est Christine McVie qui le chante dans You make loving fun.

Entre ses schizophrènes, ses alcooliques et ses divorces, le Mac a donc tout d’une vraie famille comme on les aime.

Une entité improbable et mouvante dont on tente de maintenir la cohésion à travers les âges. Et c’est aussi pour ça que Fleetwood Mac est entré dans le cœur de tant de foyers avec ses chansons simples qui parlent de séparations et d’amour déçus. Sans oublier bien entendu les caisses de drogues diverses qui permettent de supporter tout ça. À vieillir aussi bien et à se rabibocher tant bien que mal avec les pochettes de disques en guise d’album photos, il est probable que le Mac entraînera tous ses fans dans sa tombe ; le renouvellement des générations ne s’étant depuis pas vraiment fait, même si on peut ressentir comme un frémissement ces derniers mois, de Miley Cyrus reprenant Landslide à quelques grands noms de la pop tels MGMT ou Tame Impala. Et, au cas où l’on serait frappé par un improbable retour de hype sur le Mac, j’ai néanmoins préparé une porte de sortie : me lancer dans la réhabilitation de Genesis période Phil Collins. Ça va saigner.

A Tribute to Fleetwood Mac // « Just Tell Me That You Want Me » //  Concord Records (Universal)
Sortie le 3 septembre 2012

13 commentaires

  1. Rumours est le pivot immuable de ta quête tourbillonnante du son parfait, ne résiste plus, rejoint l’oeil du cyclone et trouve enfin la paix (NB : le Mac est une sorte de secte)

  2. J’ai bien aimé, Sigmund, le concept de la playlist de bagnole.
    A titre personnel (et je suis sûr que cela va en intéresser plus d’un), ma caisse est tellement old school et bruyante, que j’ai toujours l’impression d’entendre Psychocandy.. Et même si c’est What’s going on? dans l’autoradio.
    Je sais, je suis un gros ouf.

    Poutoux

    Guitou

  3. incroyable une réference a god in 3 persons perdue au milieux d’un article sur fleetwood mac.
    la pitchfork nation évidement s’en contrefout des inaudibles de san fransico trop occupé a réhabilité des horreurs multi-platines.
    bravo et pourvu que ça dure.

  4. Bien vu Gatsby

    Guitou, comme d’hab c’est tjrs toi qui a raison, mais n’écorche pas mon prénom, c’est Sigismund. Je valide ta validation, et puisqu’on parle de bagnole, j’aimerai parler de la sono sur ma première caisse avant que j’installe un boomer dans le coffre avec mon cousin décédé depuis, figure toi que c’était une volvo 460, il n’y avait qu’un putain de hp qui fonctionnait, et c’était un radio cassette. Bon c’est pas très folichon comme anecdote, mais ce putain d’hp avant gauche m’a donné les plus grandes impressions musicales de toute ma vie. Face A What’s going on, Face B Wish you were here.
    Je dis ça pour bien que Bester comprenne que j’ai biffé des gros morceaux dans l’article, notamment l’histoire où mon démarreur m’a lâché alors que j’étais dans le putain de tunnel qui relie l’A6 B au périph. Ok j’avais calé.

  5. « par un certain Peter Green » … Cette étrange formulation met presque à terre l’ensemble de cet article trés amusant. Fleetwood Mac sans Peter Green, c’est un peu, disons, comme les beach boys sans aucun frère Wilson : c’est pas pareil. Du coup, Rumours…non franchement j’ai pas compris.

  6. « (…) en tant que Mac il est toi s’adressant à tous tes amours manqués, déçus, trahis. » Put*** mais c’est exactement ça.
    « Rumours » est un album surprenant, vraiment étrange, même s’il sent la cocaïne à plein nez. Je l’ai acheté après avoir lu un article de Chuck Klosterman qui racontait le contexte dans lequel cet album avait été enregistré (Lindsay Buckingham et Stevie Nicks en train de se séparer, et les McVie en plein divorce, qui ne s’adressaient plus la parole… Et Mick Fleetwood qui se préparait à séduire Christine McVie), parce que cette situation me fascinait. Ironiquement, cet album m’a accompagnée quand je suis allée à Brest enregistrer mon premier album, dans des circonstances vraiment bizarres. L’effet cathartique fonctionne… du tonnerre, héhé.

  7. Très bel article.
    J’ai aimé Fleetwood Mac passionnément et sans gêne aucune toute ma vie, et ces dernières années, particulièrement cette année, d’ailleurs, j’ai remarqué un regain d’intérêt pour le groupe sans pareil. Tous ces groupes de jeunes qui le référencent comme influence majeure (je pense à Fleet Foxes, Tame Impala, The Ting Tings, The XX, MGMT et puis au final tous ceux figurant sur « Just tell me that you want me »), qui trouvent probablement l’inspiration dans « Rumours » pour certains, la période blues pour d’autres, ou encore « Tusk » (mon chouchou), et même pour certains l’affreux « Tango in the night » (le groupe californien HAIM le cite comme leur préféré…). Et puis, Fleetwood Mac se retrouve dans les magazines musique français. Fleetwood Mac suscite l’intérêt « hipster ».
    Fleetwood Mac, j’en mets ma main à couper, va vendre bien plus de billets, et en tout cas bien plus rapidement, que lors de sa tournée de 2009 en 2013.

    Mais Fleetwood Mac sort une énième réédition de « Rumours », et ça, oui ça, ce n’est pas hype.

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