Il était une fois un mec simple qui jouait dans un groupe de folk dont la seule prétention était de poser les bases d’un naturalisme décontracté sans velléité de révolution, tellement honnête qu’il en deviendrait universel. Un truc entre le Middle East automnale à la REM et les grands lacs ouverts sur les plaines ayant bercé Neil Young. Ce mec, c’est John McCauley, cerveau en action au sein des Deer Tick, à la voix aussi rauque qu’un sac de blé avalé cul-sec.

DiamondRugsBandpPicOrigine : Providence, destination : Nashville. Ville d’élection du crooner amateur de blues comme de country qui y rencontre Steve Berlin de Los Lobos – vous vous rappelez La Bamba, sisi – véritable touche-à-tout, producteur, saxophoniste et clavier, musicien live pour de bonnes pointures comme les Crash Test Dummies, John Lee Hooker, Faith No More, R.E.M. , The Replacements ou encore les Dandy Warhols pour ne citer que les plus connus.
Des hommes aux multiples projets et influences, pleins d’admiration mutuelle qui s’unissent pour donner naissance à un supergroupe faisant vibrer le son du pays, comme pour donner un témoignage de ce qu’est vraiment la terre de Tom Sawyer et des kermesses texanes, un grand seau de pop-corn où sautillent d’autres pièces rapportées de choix, chinées dans une brocante aux couleurs de la Star-Spangled banner :  le compère Robbie Crowell des Deer Tick, Ian Saint Pé des Black Lips, Hardy Morris des Dead Confederate et Bryan Dufresne des Six Finger Satellite.

Une belle bande de bras cassés en somme, dont l’alliance improbable mais cohérente donne naissance aux Diamond Rugs, puisant leurs influences tantôt dans le garage négligent et bluesy des uns, tantôt dans la country et les influences latinos des autres pour faire revivre l’âme américaine dans une ambiance melting pot bon enfant.

Et la mayonnaise prend aussi bien dans des chansons comme Out on my own, far-away song chaloupée par les perpétuels va-et-vient du roman amoureux, des morceaux dégénérés comme Country Mile, des escapades solitaires faisant revivre un Elvis loner qui aurait digéré l’intégrale de Virgile avec Totally Lonely, des rocks paysans aux mélodies ciselées et bucoliques à base de steel guitars et de saxos festifs dans Gimme a Beer ou de tambourins latinos dans I took note. De blues taquinant la pop mettant une droite amicalement placée aux Black Keys dans 100 Sheets ou de rock’n’roll pur jus dans Hungover and Horny.

Après une écoute complète de cet album éponyme, on ne cesse de penser à cet esprit si américain qu’est le culte du populaire et on devine que les révolutions à venir ne seront pas autant faites de krach boursiers que de grands barbecues en famille à base de concours de pintes et de danses païennes autour du feu toujours ardent qu’est le rock’n’roll US.

Clap de fin, say yes to Diamond Rugs.

Diamond Rugs // Diamond Rugs // Partisan Records
http://diamondrugs.net/

3 commentaires

  1. Merci Matt pour le coup de projo sur ce groupe (deertick est également à explorer). Pour une fois que la définition d’un groupe est si évidente : Diamond Rugs c’est du rock. Point Barre. Pas la peine de lui adjoindre mille qualificatifs comme (flower punk, skate core, noise ou shoegaze, ou sixtie,….). Comme disait Hubert R.  »le talent réside dans la simplicité ». Diamond Rugs le met en musique parfaitement.

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