Contrairement à ses musiciens, la musique de The Pop Group ne vieillit pas, elle ne subit pas, elle dirige et s’érige à son gré, quand bon lui semble. Le retour du groupe anglais après trente longues années d’absence, s’il fera sourire certains, n’est pas une surprise. Habités par le message « punk », Mark Stewart et ses comparses se refusèrent toujours de souscrire à la forme, arrosant leur descendance d’une richesse musicale sans précédent dont des artistes comme St Vincent et Massive Attack se revendiquent encore aujourd’hui.
Plus qu’un come-back cette réédition brocarde les clichés progressistes à la mode : certaines empreintes sont indélébiles, certaines musiques façonnent le temps à leur image plus qu’elles ne sont à l’image du temps. Il était l’heure pour ces démiurges de refaire surface afin d’ébranler les derniers sceptiques et de réveiller les révoltés endimanchés à coup de « I, You, We are Time ». A la longévité, ces Anglais de Bristol ont préféré l’atemporalité, balayant ainsi plus de trente années de silence d’un battement de cils.
The Pop Group reviennent cette année avec une double sortie. Les rééditions de « We Are Time » et de « Cabinet of curiosities », une compilation de titres rares et de B-Sides, tous deux chez Kartel Bertus Music. Pas grave que leur agent anglais exige plus de 12 Smics pour les faire jouer à Paris, la musique punk est gratuite et ce qui suit ci-dessous l’est aussi.