On a beaucoup raillé U2, son guitariste aussi charismatique que François Hollande à la plage et son leader trop occupé à vouloir sauver la planète pour se rendre compte qu’il a fini par devenir le Chuck Norris du rock. Il existe pourtant, perdu au milieu de cette usine produisant des sirènes de pompier, un disque ambiant et ambitieux. Publié en 1995 sur les cendres de « Achtung Baby » et « Zooropa »,« Passengers » se laisse redécouvrir aujourd’hui avec un plaisir non dissimulé, voire carrément vicieux. Peut-être parce que, pour la première fois depuis le début de leur carrière, les Irlandais allaient laisser une autre personne prendre le volant : Brian Eno.