Qu’est ce qu’on va faire une fois que Patrick Eudeline sera mort ? Est-ce qu’on aura dix minutes de silence comme pour Lennon ? Des kids s’habilleront en noir comme pour Cobain ? Verra-t-on fleurir quelques mausolées dont le buste sera régulièrement dérobé ? Ou son visage recouvrira-t-il les T-shirts des futurs groupes à guitares ?
Gravé les traits de sa coupe de cheveux Ronnie Woods dans des zippo, c’est encore le plus probable.
Une chose est certaine, une jeunesse sera déchirée, attristée, révoltée de n’avoir pu l’approcher de plus près. D’autant que faire partie de ses 3948 amis sur Facebook ne signifie plus grand chose, et qu’à moins d’un mètre il ne vous reconnaît pas.
Polly Magoo has turn into… Mister Magoo !
Ça n’a l’air de rien comme ça, mais Patrick Eudeline a su devenir un monument du rock. Quelque chose entre le Rock’N’Roll Hall Of Fame Museum de Cleveland et l’échelle de bibliothèque dont Keith Richard est tombé il y a une dizaine d’années.
Pour ceux que cela intéresserait, l’échelle incriminée est à vendre sur eBay sur le compte de Magoo822.
Posons-nous un instant. Qui se souvient réellement de Boxeur Sonné ? Qui écoute encore Asphalt Jungle ? Ce n’est donc pas le musicien (qui comme tous les punks de la promo 76 était moins un compositeur qu’un performeur, un coup de pied salvateur dans des dents trop serrées et entretenues au Steradent) qui marque les esprits. Non c’est l’auteur. Evitons le débat sur le terme rock critic qui va si mal à la France et que le concerné réfute de toute façon. Non, je vous le dis, c’est l’écrivain qui touche au coeur.
A ceux qui auraient déserté les librairies à la mort de Pacadis, pour noël 86, il est bon de savoir que dix ans après, on a publié coup sur coup Houellebecq (94 : Extension du domaine de la lutte), Despentes (96 : Baise moi) et Eudeline (97 : Ce siècle aura ta peau). Cela n’a l’air de rien comme ça, mais dix ans (encore) plus tard, cela fait toute la différence. La révolution est digérée, les humeurs ravalées, l’anticipation sociale dépasse enfin le cadre étriqué de la (science) fiction. Le cri des guitares, à toutes les pages.
Les mots « gode » et « barrette » font leur apparition dans des histoires de sentiments humains qui n’auraient pas déplu à Flaubert si on lui avait fait précédemment écouté Jefferson Airplane en suçotant une planche de Marianne.
Flaubert parlons-en. Parce que si Eudeline est vénéré par des lycéens, c’est justement parce qu’il incarne tout ce que n’est pas un auteur. Un auteur c’est chiant, endormant, habillé sobre, pour ne pas être remarqué, ça vit reclus, enfermé, à boire du thé et certains soirs de la liqueur. Là, sous leurs yeux, il y a un type qui a connu cette odeur de chiottes de gymnase qu’ont les backstage, qui sait le goût d’une ceinture dans laquelle on mord, et qui peut changer une corde sur une Fender. Qui défend des principes simples (qui a dit lieux communs ?) facile à répéter : le rock’n’roll c’est du rythm & blues, le disco et la techno c’est kif-kif, que le rock c’est un truc qu’il n’aime pas puisque cela inclut Metallica et U2. Ad nauseam.
Un homme de son temps. Le nôtre, bien sûr, puisque c’est un nostalgique et collectionneur compulsif. Qu’est-ce que le net sinon du passé en streaming ?
La vraie question est pourquoi s’intéresser à sa disparition ? L’homme n’est pas mourant aux dernières nouvelles (avis aux infirmiers de l’hôpital Bichat : écrire au journal qui transmettra par twitter). Et bien parce que c’est pile le sens de son dernier bouquin : Rue des Martyrs (Grasset). Ne nous y trompons pas, quand il décrit année par année la carrière d’un jeune minet – Drugstore, zippo et toute la panoplie décrite étiquette par étiquette (ne manquent que les indications de lavage en machine et la température de repassage) comme chez Bret E. Ellis – c’est bien une autre vie qu’il a en tête.
Tout y est. Le coeur qui bat devant un jukebox ou la vitrine du White House de Renoma. Le front bas de porter le cheveu long, et le nihilisme d’une cravate ficelle face au jabot.
La difficulté de célébrer une musique en trois accords sur le territoire de tante Yvonne, la nausée du disco plus forte qu’après un trip champi. Les envies de changer le monde pour ne pas s’avouer qu’on voudrait changer de vie. Ou de CSP. Le regret de n’avoir eu aucun regret. Ni de môme. Ou de cause – pauvre martyr que celui-là. Oui, tout.
Tout ce que vous avez déjà lu depuis dix ans dans les pages de Ungemuth ou de lui-même. Mais en mieux.
Parce que nous raconter que les sixties c’était beau – même en France – et qu’après, tout n’est qu’abomination, marchands du temple s’accouplant en numérique, ça on nous l’avait déjà joué. Mais à l’instar de Jimi amplifiant les Watchtowers de Dylan, Patrick Eudeline le dit avec passion. Comme un petit peak du VU. Le plaisir : rythme haché, images passées au polish, je ne vais pas vous le re-raconter, on lui ressemble tous trop. Le propos est aussi novateur qu’un album de Lou Reed après New York, et si rien ne reste sur le palais on se surprend à avoir descendu la bouteille, seul, en si peu de temps. Prévoir quand même un mal de tête lors des paragraphes sur le grand Satan internet. Mais reconnaissons lui que tout du long, on s’y sent plus présent qu’en traversant le musée Grévin. Le même plaisir idiot qui fait ré-écouter en boucle toujours les mêmes disques.
Alors pourquoi irais-je poignarder un de ceux qui fait que je fais ce que je fais ? Même s’il ne fait que synthétiser (comme un labo de Medellin) à longueur de pages ce à quoi nous carburons tous : la nostalgie.
Patrick Eudeline // Rue des martyrs // Grasset (313 pages)
22 commentaires
Bonjour a tout les survivants de ma génération, la génération punk de 1975 a 1978, ma jeunesse en France, Paris, Lyon, Mètal Urbain,Mont de Marsan,Pacadis, le Gibus,etc..En mars 2009 je suis en Inde dans un coin perdu pour un reportage, je suis photographe pour un magazine , je loge chez un francais qui habite ici depuis des années ,les gens ici nomment ALAN. après quelques jours je sympatise avec lui, on discute de la France et on a vite remarqué des points communs concernant notre passé et notre culture. Il connait bien le rock des années 60 et 70, les yés yés, le glam et le punk rock. Il me raconte qu il a été chanteur dans sa jeunesse. Vu le vocabulaire et les manières du personnage, je me dit qu il devait étre un chanteur du style cabaret. Le lendemain il me montre ses scultures et ses instruments de musique qu il bricole avec du matériel de récuperation , je le questionne a nouveau sur son passé et il me dit que son nom en France était Alain Kan. Bientot 20 ans qu il a disparus, et je tombe sur lui dans ce bled paumé. De retour en France depuis dix jours , je lis Rue des Matyrs en une nuit et je me dit que les survivants de ma générations sont les derniers témoins de cette folie ROCK N ROLL.
Cher Michel,
quand vous aurez Ala(i)n au téléphone, vous pourrez lui dire de me rendre les S.A.S. que je lui avais prêté pour le trajet (de mémoire : Arnaque à Brunei, Les Canons de Bagdad, et L’inconnu de Leningrad).
Merci à vous
Patrick Eudeline ne Travaille qu a L elaboration d un VASTE mensonge Il ne sait Ni jouer NI chanter (meme sicertains ont pourtant reussit en france)
Il travaille pour Son personnage depuis longyemps deja et on laisse faire
C est AUSSI un REVISIONNISTE
Lorsqu il dit avoir organisé des concerts au gibus en 77 c est FAUX et Arcgifaux Il trainait labas autour d alain khan
Monsieur Taieb lui parlait comme a UN CHIEN! allez patrick va t en degage de là putain!
Il s est TOUJOURS servi des autres pour gravir des echellons dans sa pauvre vie Souvenez vous de gilles riberolles qui l a soutenu fait travailler a BEST puis a rock n folk !! ce petit monsieur ne lui a JAMAIS renvoyé l ascenseur et s il etait une femme vous le traiteriez de PUTE
car autant FUCKER utile apres avoir passé du temps avec Laurence Romance qui avait l emission m6 xpress et aussi canal + baisons utile mais oui Lorsqu il est fasciné par Virginie despenstes aussi voila il le sait il va ecrire et aussi il va jouer dans son film
Changer Son passé Mais oui lorsque l on est JUGE et PARTIE quoi de plus simple ? C est lui qui decrit des faits et des choses n ayant hamais existées
Tous les vieux sont morts ils ne vont pas revenir pour lui peter la gueule (tous non sauf un comme dirait goscinny et uderzo et je ne vais pas m en priver)
Alors Coincidence tous ces gens ces noms sur sa route ?
Et son cote Antisemite ? Vous en avez parlé Vous ne voyez pas qu il noie le poisson ? Chouraqui ?
Il tient des propos INSULTANTS a des gens qui le font travailler vous aimez ce style ?
En fait ce livre voudrait etre une bombe a retardement genre la fille du rer
Patrick eudeline Aimerait ADORERAIT que dis je etre poursuivi en justice pour ce livre
Seulement VOILA il s attaquent a des gens intelligents et des gens de pouvoir
pour certains grands noms de la production il y a dans ce livre de quoi aller au penal sans problemes Mais ces gens REFLECHISSENT EUX
Comparer noeud de ligne a thompson ? lui un Gonzo ? Un trouillard tout au plus
« Alors pourquoi irais-je poignarder un de ceux qui fait que je fais ce que je fais ? »
BEn le voila LE VRAI PROBLEME
Trop de gens Laissent Dire comme son redacteur en chef
Article sur The Boat that Rocked me
Il est censé faire la critique du film mais il ne parle QUE DE LUI !!!
Et un homme de notre epoque ?
Vous ne vous souvenez pas de sa periode Ordinateur et protools etc ? Il a TENTé de faire des concerts qui etaient une cacophonie totale Monsieur ne comprenait pas qu il falait ou accorder les samples ou jouer dans le ton des samples !!! Bon s il se reclamait de Boulez cela aurait pu etre DROLE mais NON
Peu de temps apres nous voila Dans le déni de l electro des ordinateurs et au pays des baby rockers ceux qui ont la cervelle molle et prennent un pantin en chemise a jabot pour le marquis de sade Himself
Exit des baby rockers aussi
« CE Singe ne pense qua sa peau » serait le titre de son futur roman
J aime les falsificateurs les arnaqueurs de genie Malcom mc laren spaggiari mesrine kobain sid vicious
Mais pas les MICKEYS MADE IN FRANCE
j espere que son masque va tomber et là vous repenserez a TOUT CELA
Hey! « un vrai témoin de l’époque », quand on dit des trucs pareils — aussi accusateurs — on ne le fait pas sous pseudo sinon on n’est pas crédible. La délation c’est pas terrible hein — et même si c’était vrai ça resterait de la délation, d’ailleurs, alors sous publication en nom de corbeau c’est pas fameux… Y en plus d’un qui savait pas accorder sa guitare ni ses samples dans les groupes punk (justement qui ne sortaient pas du conservatoire mais s’autorisaient à jouer parce qu’ils étaient des punks et comme les punks étaient des iconoclastes y compris de la musique…) Quant aux mots d’oiseaux, révisionnisme, antisémitisme, etc. à revoir dans le texte SVP. De là quand on mélange tout pour affirmer sa haine, en la scellant sous de tels mots, on a comme vaguement l’air de mauvaise foi. (J’ai pas lu les choses dites, mais je réserve toute opinion sur la crédibilité de vos déclarations, vu les moyens auxquels vous recourez).
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Je sais pas quoi penser de ce monsieur…il m’agace autant qu’il me fascine…mais je vois qu’il fait débat … et ça ne m’étonne pas .
Pour moi il restera le mec qui a répondu à un mail que je lui avais envoyé pour en savoir un peu plus sur le métier de journaliste lorsque j’avais 15 ans….
Et malheureusement aussi beaucoup plus tard le mec qui me posera 2 lapins sans raisons et sans excuses lorsque j’étais animateur sur OUI FM pour une émission sur Gainsbourg…
J ‘ai tres bien connu Eudeline.Tu dis certaines « petites » vérités mais tu mélanges un peu tout.
Tu simplifies.
Ce n ‘est pas Riberolles qui a fait rentrer Eudeline à BEST …
J’ai connu Eudeline quand il etait semi clochard,et je peux t ‘assurer qu ‘il était très respecté dans la rue,notamment par des punks hardcore de la fontaine des innocents.
Fallaitt avoir de l audace pour s entourer de gens aussi allumés que ses « amis » d ‘Asphalt..
Plus tard, des mecs comme Laurent Sinclair vantait ses talents.
IL est autant respecté par Tai Luc,D.Wampas,Jean William thoury,Despentes,tony Truand,Richard Pinhas etc…le spectre est large.
message adressé au soi disant « vrai temoin de l ‘epoque.