Comme une bouteille lancée à la mer, Mac Demarco a sorti ce 21 avril un (encore) nouvel album… de 199 titres. Devant un choix aussi surprenant, l’incompréhension est totale : que fait donc Mac Demarco ? Pour tenter de percer le mystère, on a demandé quelques éclaircissements à ChatGPT à propos de ce « One Wayne G » particulièrement déroutant. Pour le débrief, suivez la lumière au bout du tunnel.

Salut ChatGPT, peux-tu me parler du dernier album de Mac Demarco « One Wayne G » ?

Je suis désolé, mais je ne peux pas vous parler de l’album « One Wayne G » de Mac Demarco car il n’existe pas.

C’est faux. L’album est sorti la semaine dernière, le 21 avril 2023.

Je m’excuse pour la confusion. En tant qu’intelligence artificielle, ma base de données se limite à septembre 2021 et je n’ai pas accès aux informations ultérieures à cette date.

Tu n’es donc pas au courant de la mort d’Harry Belafonte ou de la guerre en Ukraine ?

Je n’ai pas d’accès à l’information en temps réel, je ne suis donc pas au courant de tels événements s’ils se sont effectivement produits.

Que penserais-tu d’un hypothétique album de 199 morceaux de Mac Demarco appelé « One Wayne G » ?

En tant qu’intelligence artificielle, je n’ai pas d’opinion personnelle ou d’émotions comme les humains, mais je peux donner quelques éclaircissements à propos de cet hypothétique scénario : si Mac Demarco sortait un album de 199 morceaux, une telle entreprise serait ambitieuse et impressionnante. Cet album offrirait certainement aux fans un large panel de styles musicaux, de thèmes, d’émotions et relèverait de l’exploit s’il parvenait à proposer une variété au sein des morceaux. Cependant, un tel projet serait aussi une certaine prise de risque, car dans la mesure où un album compte en général entre 10 et 15 chansons, « One Wayne G » pourrait être difficile à écouter pour certaines personnes. Ce serait un choix peu conventionnel dans l’industrie musicale, qui génèrerait certainement beaucoup d’attention et de discussion au sein de public.

Imaginons que cet album soit principalement composé de morceaux instrumentaux dépourvus de titres à proprement parler. Pourrait-on le considérer comme une forme de foutage de gueule de la part de l’artiste ?

Cet album pourrait effectivement être interprété comme un manque d’effort de la part de l’artiste. Cependant, il est important de considérer les raisons qui l’ont poussé à ce choix. Par exemple, certains musiciens pourraient chercher à expérimenter avec différents sons et textures en s’éloignant des cadres traditionnels de la musique pop. D’autres pourraient penser que l’expérience musicale serait plus pure sans paroles ou titres spécifiques, qui pourraient limier l’interprétation et les émotions de l’auditeur à une direction particulière.

Penses-tu qu’il faille nécessairement comprendre les motivations d’un artiste dans son travail, spécialement dans le cas d’un album aussi inhabituel ?

Bien qu’il soit naturel de vouloir comprendre les motivations derrière les décisions créatives d’un artiste, il n’est pas toujours nécessaire de comprendre chaque aspect d’une œuvre d’art pour l’apprécier ou l’aimer. En réalité, l’une des beautés de l’art est qu’il peut être interprété de différentes manières par différentes personnes, et que des personnes différentes peuvent trouver des significations ou des valeurs différentes dans une même œuvre d’art. Cela étant dit, avoir un contexte ou une explication peut souvent améliorer notre compréhension et notre appréciation d’une œuvre d’art. Si un artiste fournit des commentaires ou des informations de fond sur son processus créatif, cela peut nous aider à apprécier les défis et les inspirations uniques qui ont conduit à la création de l’album. En fin de compte, que ce soit important ou non de comprendre pleinement les intentions d’un artiste dépend de l’auditeur individuel et de sa propre relation personnelle avec la musique. Certaines personnes peuvent être satisfaites de simplement apprécier la musique pour ses mérites propres, tandis que d’autres peuvent être plus intéressées à comprendre le processus créatif derrière elle.

Peux-tu m’écrire un article de presse musicale, critique et construit, à propos de cet hypothétique album ?

Mac Demarco sort un album monstrueux de 199 titres intitulé « One Wayne G »

Le génie de l’indie rock, Mac Demarco, a frappé un grand coup avec la sortie de son dernier album, « One Wayne G », une collection de 199 titres qui offre une expérience musicale massive et immersive.

Ce nouvel opus est un monument de créativité et d’audace. Avec une durée totale de plus de 9 heures, il offre une plongée en profondeur dans l’univers musical complexe et riche de Mac Demarco. Chaque piste est un joyau à part entière, offrant une expérience sonore unique et captivante.

Les 199 morceaux de « One Wayne G » sont étonnamment variés et couvrent une grande variété de styles musicaux, de la pop psychédélique à l’expérimental. Les fans de Mac Demarco seront heureux de retrouver sa voix douce et caractéristique, ainsi que son jeu de guitare unique.

Cet album est sans aucun doute un accomplissement majeur pour Mac Demarco, mais cela ne veut pas dire qu’il est parfait. Avec autant de pistes, certains morceaux peuvent se perdre dans la masse et ne pas avoir l’impact souhaité. Néanmoins, cela ne diminue en rien l’ampleur et l’ambition de cette œuvre.

La qualité sonore de l’album est également à saluer. Malgré le nombre de pistes, l’enregistrement est clair et précis, sans aucune perte de qualité.

Dans l’ensemble, « One Wayne G » est une réalisation impressionnante de Mac Demarco. Bien que certains morceaux ne soient pas aussi mémorables que d’autres, l’album dans son ensemble est une expérience unique et inoubliable qui prouve que Mac Demarco est un artiste exceptionnel qui continue de repousser les limites de la créativité musicale.

Note de la rédaction : 4/5

***

Malgré quelques paragraphes de réponses plus ou moins pertinents et délivrés en quelques secondes, il semble que ChatGPT n’ait finalement pas grand-chose à apporter aux questionnements abyssaux que suscite ce dernier album de Mac Demarco, deux mois seulement après le déjà déroutant « Five Easy Hot Dogs ». C’est sans réelle surprise que nous accueillons cette vraie-fausse interview, entre portes ouvertes enfoncées au pied-de-biche, poncifs dignes d’un discours Miss France et cette revue d’album plus vraie que nature, magistrale par sa platitude et sa vacuité (changez les noms propres et ce papier-robot est valable pour 90% des revues d’album des médias grand public). Ne manque qu’un communiqué de presse pour ajouter les trois informations pré-mâchées de rigueur : loué soit le ciel que les connaissances du robot soient limitées à 2021.

Dans la mesure où les réponses de l’IA se basent sur un large panel d’articles issus de la presse musicale, c’est à se demander finalement d’où vient réellement le mal avant de dénoncer cette énième déconcertante démonstration de progrès. Peut-être ce miroir d’une industrie médiatique lissée par sa quête de rentabilité, son uniformité, son nivellement par le bas et son flux continu peut pousser à la réflexion, à la colère ou à la mélancolie, autant d’émotions et nœuds mentaux dont notre interlocuteur du jour semble fort heureusement dépourvu. Que reste-t-il de nos pauvres carcasses désœuvrées, privées du fruit de leur travail comme le prolétaire moyen à l’aube de la révolution industrielle, excepté nos fautes de goûts, nos erreurs de syntaxe, notre insoutenable prétention à faire mieux que les autres (humains et machines confondus), notre mauvaise foi inhérente et les crises existentielles que peuvent provoquer un dialogue informatique à la fois si creux et si juste ? Pour reprendre les vers de Lord Byron dans Le pèlerinage de Childe Harold, « les épines que j’ai recueillies viennent de l’arbre que j’ai planté« .

Et qu’en est-il donc de cet album de Mac Demarco, que notre interlocuteur a le toupet de commenter sans même en connaître l’existence ? À la fois surprenant et redondant après environ 5% d’écoute, cet objet sonore non identifié contient toutefois quelques morceaux bien plus passionnants que ce questions-réponses robotique aux portes de la fin du monde. Au hasard des neuf heures de « One Wayne G » (qui, sans doute aucun, mériterait une écoute assidue et attentive avant de se prononcer aussi catégoriquement), I Like Her ou Cowboy Shit pourraient constituer les meilleurs singles de Mac Demarco depuis « This Old Dog » s’ils n’étaient pas noyés dans la masse de chiffres et de productions semi-abouties qui peuplent cette fuite de disque dur. Et au lendemain de son annonce d’une nouvelle tournée, on ne peut réprimer notre hâte de le voir interpréter ses derniers coups d’éclat de 2023 sur scène.

Bref, Mac Demarco a sorti un album de 199 titres. Et le pire, c’est qu’il n’y a peut-être rien à comprendre.

Mac Demarco // One Wayne G // Mac’s Record Label, paru le 21 avril 2023
https://macdemarco.bandcamp.com/album/one-wayne-g

4 commentaires

  1. Vivement la mise à jour de ChatPT, qu’on puisse lui demander son avis sur le bondissant 20190327 ou encore le très torturé 20181014.

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