Depuis que Marc avait décidé d’arrêter de prendre les gens pour des cons, il s’était mis a boire. A 23 ans, il avait déjà pas mal vécu : autant de drogue que la plupart de ses amis, un nombre de filles acceptable en deçà de l’abus, l’amour, deux fois. Il ne s’estimait pas à plaindre. Mais la grande rencontre dans la vie de Marc avait eu lieu le jour de ses 15 ans, quand ses lèvres avaient effleuré sa première bouteille de bière. Malade toute la nuit puis une bonne partie de la journée, son père s’était moqué de lui et lui avait offert son premier disque de Jimi Hendrix pour célébrer son état de mort en sursis. C’était, après tout, l’état dans lequel il était depuis.

La boisson avait équilibré ses humeurs : elle lui permettait d’avoir une sorte de bienveillance pour autrui ; désormais il plaignait les gens au lieu de les moquer. Et à vrai dire, il était le premier à bénéficier de cet état. Tous ses soucis avaient pris des proportions bien plus importantes, le moindre obstacle prenant des allures disproportionnées. Bien malgré lui, il avait pris la mauvaise habitude de pleurer sur ses chemins nocturne, au retour d’une maison qui n’était pas vraiment la sienne. Marc le savait : depuis ses 17 ans, il n’avait plus d’autre famille que les personnes qui acceptaient de partager sa vie. Et ce qui partageait sa vie aujourd’hui, c’était un doux poison qui prenait une deuxième voix. C’est que tout semblait l’avoir abandonné : ses envies, son inspiration… et surtout sa génération. Enfin, en admettant qu’un outsider complet puisse jamais compter sur sa génération.

Que fait-on le jour où une jeune fille bien sous tous rapports vous dit qu’elle ne pourra jamais vous aimer ? La prescription est à la cuite. Marc s’était donc plié à la tradition… Non sans malice. Pour s’assurer la présence bienveillante de ses amis dans une étape de débauche égoïste, il leur avait monté un piège en épingle : proposer le concert que personne ne pouvait refuser sans une bonne raison. Et pour ne pas inquiéter l’oeil amical qui tend le cil, il avait bu avant. Personne ne pourrait lui reprocher sa déchéance car ils n’en verraient que le résultat et non l’action.
A la fin de notre année 2010, lorsque l’on est une jeune personne qui connaît la musique en réel amateur, on ne refuse pas un concert de Mustang. Bizarrerie à sa manière, ce groupe plaît tout particulièrement à Marc car il fait danser les filles. Faire danser les filles, quand on vient de Clermont-Ferrand, fait de vous quelqu’un de recommandable aux yeux de Marc. Surtout si vous le faites avec un rock & roll léger, une version light d’un Elvis n’ayant encore jamais mis les pieds en Europe. Marc aime donc Mustang sans trop savoir pourquoi. Il est content quand le râle dans la voix de Jean se fait plus présent, quand la rage lui fait battre les tempes. Il aime aussi voir tous ces nouveaux jeunes gens, regardant ce groupe comme la fierté de leur génération. D’ailleurs, les Mustang le leur rendent bien, à ces jeunes gens : ils ont su cristalliser toute leur esthétique et leurs envies. Raccorder les boîtes à rythme avec les guitares et les synthétiseurs, le tout dans la légèreté et le cabotinage qui semblent inhérents à l’adolescence. Au final, Marc voit les Mustang comme des francs-tireurs qui auraient bénéficié du recul provincial nécessaire pour mettre dans le mille de la cible que leurs cousins parisiens avait érigé il y a maintenant sept ans.

Marc avait donc bu avant de venir. Boisson solitaire pour mieux profiter de l’ivresse commune, il arriva à la Flèche d’Or déjà assez attaqué. Enfin, juste ce qu’il fallait pour ne pas trop pester sur la nouvelle politique de la salle en matière de prix, tout ayant augmenté dans ce lieu. C’était à son sens oublier que l’on est plus pauvre a vingt ans qu’à seize…
A l’intérieur, que des nouvelles têtes : pour la plupart des jeunes provinciaux nés pendant la chute du mur de Berlin, fraîchement débarqués dans la capitale pour y tenter leur chance. Comme le dit la chanson des Stones : il faut toujours tenter sa chance et jeter les dés… même s’ils sont pipés. Selon son habitude, Marc appréciait sa solitude notable dans cet ensemble de corps. Il essaya de deviner lesquels étaient venus pour les Shades, sans trop de succès. Car aux premières notes des Clermontois, c’est l’ensemble du public qui semblait être à la messe. Texture numérique, texte coulant, beat discret aux thématiques tout en surface ; il n’y avait rien de désagréable là-dedans. Rien à voir avec les brûlots électriques scandés 4 ans auparavant par les petits frères du rock fougueux et branleur. Le regard de Marc croisa les hanches d’une fille qui se trémoussait. La danse du discret (la vraie danse engage des pas et des mouvements de bras). Le baromètre était donc au plus bas pour ce concert. En effet, pour tous ceux qui n’ont pas oublié que le rock & roll est d’abord une musique de danse, les mouvements des brunes en Repetto disent tout sur la qualité d’un concert.

– Hey Marc, tu sais que les Brats se sont séparés ? Et les Violett aussi… Enfin, c’est ce que j’ai entendu dire.
– Ouais… Que veux- tu, c’est l’automne : la saison où ceux qui ne devaient pas tenir tombent de l’arbre.
– Enfin, c’est carrément symptomatique. De chez eux, il reste quoi ? BB Brune ! Plastiscines ?
– Ouais… Et les Shades… Enfin, ce qu’il en reste.
– Putain, tout le monde s’est barré pendant leur set de ce soir… Ca veut dire quoi ?
– Je sais pas… En tout cas ça me rend triste pour eux.

A 2,6 km d’ici (source Google Map inc.), loin de la descente aux Enfers de Marc dans des méandre alcooliques qui le pousseront à pleurer toute la nuit, se tient un conseil de guerre d’un autre genre. A la Cantine de Belleville s’est retrouvé un gang tout particulier. Ils font partie de cette jeune génération de provinciaux dont Marc délectait les jeunes filles tout à l’heure. Leur jeunesse n’à d’égale qu’une attitude jusqu’au-boutiste. Extrémistes d’un nouveau genre, ils se retrouvent en groupes si variés que leur énumération complète serait fastidieuse. Citons tout de même Les Jolis, Doliprane, Zyklon Beach, Catholic Spray et d’autres « combos » aux sonorités tout aussi inquiétantes. Ils jouent de ce garage lo-fi qui panique toute personne sachant accorder une guitare. Ils maltraitent aussi bien le français que la langue de Johnny Knoxville, sont quasiment tous d’anciens skateurs. Ils regardent les rockeurs comme des dinosaures, ce qui les transforme en gardiens du Jurassic Park. Ce soir, ils jouent entre eux, pour les leurs, dans une cave comme une zone de non-droit.

Texto de Jesse vers le portable de Marc : « Hey Dude, k’es ke tu fou? Amén toi a Belvil »

A 20 ans, Jesse a toute la vie devant elle. Elle a quitté la Provence parce qu’il y a d’autres moyens plus amusants de s’enterrer dans le monde. Elle joue avec sa beauté comme d’autres avec des cadavres de rats : la maquillant, la rendant monstrueuse dans son déclin. Le mascara de ses yeux accentue des nuits passées sous codéïne, son fond de teint couvre un grain de peau transformé en champ de bataille par l’ingestion de poudre gardant le corps debout. Jesse fait partie de la bande. Elle vient à tous les concert, échange les garçons avec ses copines et a une préoccupation primordiale : où va-t-elle pouvoir danser toute la nuit ? Ce qu’elle a trouvé chez ces gens, c’est la promesse de souvenirs immortels de sa jeunesse. Alors qu’ils ont passé leur adolescence à se battre pour créer un quelconque remous, ici ils sont rois par leur condition. Ne demandant les restes de personne, ils ont su créer à coups de culot quelque chose d’exceptionnel : vivre comme ils l’entendaient. Jonglant entre l’uniforme de fast food et une robe Chanel vintage, l’électricité lui permet de s’habiller de lumière quand bon lui semble. Jesse avait elle-même fondé un groupe de filles : Fools Period, qui avait connu la gloire incontestée des mini-jupes portées sans culotte. Et ce qu’elle aimait par-dessus tout, c’était qu’il n’y avait besoin de se soucier de rien. La chance semblait leur sourire a chaque coucher de soleil. Le tout avec cet incomparable goût de cendres que connaissent toutes les personnes qui se trouvent là où ils ne devraient pas être.

Texto de Marc vers le portable de Jesse : « Je suis à la Flèche d’Or. Concert de Mustang. Passation de pouvoir et fin de l’époque que tu n’as jamais connue. Je me déporte vers une soirée organisée par des Colombiens. Embrassade ».

Une canette de bière passa par-dessus la tête de Jesse. Marotte à côté d’elle volait des cigarettes à un jeune homme imprudent. Le chanteur des Artic Bear clamait ne pas avoir utilisé de capote depuis ses 14 ans. Tout était normal dans leur univers. Mais pour combien de temps ? Cette question, c’est Marc qui se la posait. A 23 ans, après deux amours et un nombre de fille en deçà de l’abus, il avait remarqué quelque chose : c’est que la jeunesse s’effrite trop vite. Avec les années, l’excitation ne rencontrait que trop souvent la déception. Ce qu’il croyait être une croisade n’était en fait qu’un moulin tournant grâce au seul souffle d’une génération qui finissait toujours en sacrifice. Il était très heureux que les Catholic Spray emmerdent le monde en sortant leur premier EP en K7 audio. Mais il ne connaissait que trop le piège : la résignation. La fougue de lèvres parfaites, qui un jour ne seraient que trop sujettes à prononcer ces mots : « je vais partir, je cherche du travail, on a splitté, j’arrête la musique ». Un jour ou l’autre, les jeunes filles arrêtent de danser. Car elle arrêtent d’être jeunes. Et Marc vieillit a chaque déhanché de moins.

Texto de Marc vers mon portable : « Il suffirait pourtant de peu pour tomber dans l’oubli / Alors levons ce verre de trop / A nos tristes amis. »

http://www.myspace.com/legroupemustang

22 commentaires

  1. « Mais la grande rencontre dans la vie de Marc avait eu lieu le jour de ses 15 ans, quand ses lèvres avaient effleuré sa première bouteille de bière. »
    « Ils maltraitent aussi bien le français que la langue de Johnny Knoxville. »
    Pour le reste, je suis d’accord avec mkesdn.

  2. Pourrait on connaitre l’age de Little Johnny Jet ? Ca a son importance …

    Est ce un jeune branleur blasé en descente de coke après un WE chargé, ou un trentenaire / quarantenaire qui parle avec le recul de l’experience ?

    J’ai 28 ans, et je commence effectivement à regarder mes années passées de la sorte …

    Olivier

  3. @Olivier : Je suis un jeune branleur qui parle avec le recul de l’expérience.
    Mais vous, quelle âge avez vous pour dire que cette génération est perdue dans son nihilisme et son cynisme?

    Merci

  4. Il ne faut pas se méprendre, je n’accable par cette génération à laquelle j’appartiens encore.

    Je pense juste que Jim Morrison flipperait devant une génération qui consomme plus de dope que toutes les 70 et 80ies réunies, que leur nihilisme ferait flipper Cioran, que la jeunesse actuelle n’a d’autre idéal que celui de l’autodestruction, que les jeunes français sont statistiquement les plus désespérés de la planète et qu’ils s’en foutent car ils ont abandonnés depuis longtemps la politique.

    Le clubbing des années 2000 est autrement plus radical que par le passé. Les drogues ont changé. Fini le LSD et dans une moindre mesure le MD (Même si des tonnes débarquent en ce moment à Paris). Inutile de se cacher, la coke et l’héro (en forte recrudescence, ravages à attendre dans moins de 12 mois) les ont remplacées.

    Tout ça m’amène à dire que lorsque je sors à la nuit à Paris, j’ai plus l’impression de côtoyer le Velvet et « Moi, Christiane F… » qu’une génération porteuse d’idéaux ambitieux et viables pour l’avenir.

    Peut-être suis-je trop cynique et caricatural ?

    Bien à vous
    Olivier

  5. putain, Olivier, t as trouve le velvet et ca te convient pas???
    Que les jeunes realisent que rien n’a de sens de nos jours; et qu’ils essayent de remplir leur vie comme ils peuvent,au risque de se bruler aux drogues, c est pas du cynisme; c est de la lucidite, de la survie.vive la postmodernite!

  6. C’est étonnant : nous parlons de jeunesse, de mouvement, de rock & roll; et vous y apposé immédiatement le grand fantasme : la drogue. (Alors que je n’en parle quasiment pas dans cet article)

    Alors nous pouvons en parler.

    En effet, en 5 ans de vie parisienne, je n’ai jamais eu autant de confrontation à l’héroïne que ces 8 derniers mois. Et donc… que peut on en dire? Oui, l’héroïne isole toujours autant les gens. Voilà une constante. Les jeunes la sniff. Très bien. C’est apparemment une came de mauvaise qualitée. D’accord.

    Mais la réalité, c’est que cet aspect n’est pas très intéressant. La drogue d’une manière générale n’est pas très intéressante. Elle n’est qu’une figurante des envies des gens. La drogue sans envie, c’est l’errance. Et que l’on est un truc dans le nez ou pas ne change rien. Quand on erre, on est un mort en sursit. Voilà le vrai drame que raconte Marc.

    L’important, c’est l’envie, le projet. La musique donc ici. Avoir un groupe devrai être obligatoire entre 15 et 20 ans. Comme disait le chanteur des Mantis : le groupe est une arme. Et la jeunesse doit prendre le droit et même se faire un devoir de combattre et d’emmerder le monde.

    Je pense que la peur que tu exprime Olivier ou la « lucidité » de Peikaji ne sont qu’une confrontation envers ce grand fantasme. Je pense qu’il faut démystifier la « came ». Ce n’est qu’une donnée de société. Tout comme l’augmentation des MST chez les jeunes. Penser qu’il y a un grand mouvement de « junky » chez « nos jeunes », c’est voire le doigt quand on montre la lune. C’est aussi faux que de penser qu’il existe des « scènes musicales ». Non; en fait ce ne sont que des petites histoires individuelles qui se juxtapose et donnent une impression de mouvance.

    Voilà ma croyance fondamentale : l’énergie et l’envie; soit la libido de vie; sont les seuls moteurs… l’élan vital. Et la consommation (de sexe, d’alcool, d’art, de nourriture, de camaraderie) ne sont que le reflet de cet élan. Ainsi, je pense que quiconque peut vivre comme il l’entend. A condition qu’il ne se mentent pas. Car il est facile de se résigner, de penser que la consommation est l’action. Alors que l’action n’existe qu’en nous.

    Enfin…

  7. Il est vrai que ton texte ne porte pas sur la drogue mais puisqu’on parle…
    Sans vouloir faire de disours alarmistes et passeistes, notre societe ne produit plus et ne produira plus de mouvements, que ce soit artistiques, politiques ou pour la defonce. Donc comme le dit Johnny ce n’est que un ensemble d’experiences individuelles sans fond commun, sans liant et sans but.Cela n’est pas negatif, juste la continuite des choses.

  8. Individualisme, manque de liant, de commun, de scène.

    Baisse de la consommation de LSD et de MDMA au profit des sucres blanc et roux.

    Vous voyez pas le lien ?

  9. D’accord avec vous pour l’ensemble d’experiences individuelles sans fond commun mais cela est valable pour tous les « collectivismes »

    La conscience collective de classe, on le sait, n’a jamais existé à proprement parler.

    Sans vouloir (mal) paraphraser Marx, Il s’agit seulemement d’interets individuels poursuivants un objectif, une passion ou un idéal commun.

    Une fois la revolution gagnée, les dominants prennent la place des dominés, et on recommence à zero…

  10. oh c’est fini les vieux cons !!
    ok pour ce qui est de la drogue, c’est clair que je vois des petits qui consomment n’importe comment mais faut pas non plus se la raconter avec les violons qui chialent, j’ai 33 ans et pourtant je ne vois pas de différence flagrante avec mon expérience personnelle et ma génération, seuls les produits changent un peu mais je peux vous assurer qu’il y en a qui sont restés au bord de la route sans drogue dure.
    En province il n’y avait rien et surtout peu de personnes avec qui partager ce vide adolescent intersidéral (j’imagine que c’est toujours la même rengaine)
    là on parle d’un microcosme quand même et jet tu le décris avec brio, mais bordel moi je reste pantois devant cette génération capable d’intégrer des codes à la vitesse de la lumière et la chance de voir des choses bouger autour d’eux.
    certains sont fake, d’autres y resteront plus ou moins par manque de lucidité mais franchement il y a quelque chose derrière. un mouvement ce n’est pas un parti, tout le monde n’avance pas en ordre de marche et la majorité rejette souvent l’appartenance à une quelconque mouvance qui pourrait être sujet à enfermement …, rien de neuf sous le soleil et pas de quoi non plus se sentir comme une génération de sacrifiés, c’est de la pure flagellation

  11. Que les fans de Mustang se rassurent, ai entendu l’instru qui débute leur album dans la bande son d’accompagnement d' »un diner presque parfait » Ah ah ah ah ah ! C’est la gloire !! C’est la honte aussi pour moi mais bon j’assume ma beaufitude télégastronomique … enfin presque.

  12. Salut, ça fait quand-même des classes d’âge très très réduites : Marc déprime que sa génération de 23 ans ait raté ce que la génération du dessous (22 ans…) semble être en train de réussir. Enfin, j’ai l’âge de Marc et je suis plus souvent à la Cantine qu’à un concert de Mustang. Et dans aucun des deux cas je me dis que « quelque chose » est en train de se passer.

    Comme vous le dites, on voit simplement des jeunes se préparer des souvenirs pour plus tard. J’ai d’ailleurs assisté à la création de ce genre de souvenirs quand un ami s’est fait virer de la cave car jugé trop violent. Au bout de deux minutes, j’entendais « Mec, t’as raté la baston », ça fera un truc à raconter à l’école. Mais j’aime ces gars. Tout ça est confus. Mais si nous (les jeunes de 23 ans) on arrêtait un peu d’être nostalgiques de notre jeunesse et qu’on continuait à s’amuser, je pense que ce serait beaucoup plus drôle pour tout le monde.

  13. « Mais si nous (les jeunes de 23 ans) on arrêtait un peu d’être nostalgiques de notre jeunesse et qu’on continuait à s’amuser, je pense que ce serait beaucoup plus drôle pour tout le monde. »

    Tout à fait d’accord. Ce soir au Gambetta alors?

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