Contre culture. Je ne crois pas qu’on ait prononcé le mot de toute la soirée : on nageait tellement en plein dedans que j’en ai oublié mon questionnaire qui lui en était bourré, de ce drôle de (gros) mot. « On » ? Moi, le photographe et l’équipe de l’Embobineuse : Chantal, Félix, Olivier et Philippe. On a donc plutôt parlé de cocktails molotov, d’Arts et de Terrorisme, de disjoncteur qui saute en plein spectacle, de voisinage, de Costes, du Dernier cri, de sites web à 80 000 € et de la cuisson des merguez. La contre-culture, le saviez-vous, ça s’organise aussi autour d’un barbecue.
Assez rapidement, vous vous êtes fédérés autour de cette idée : monter un lieu où il peut tout se passer, mais avec une grosse partie musique, non ?
Un peu tout le monde à la fois : La musique, c’est l’activité principale, c’est ce qui fait tourner la salle. Mais c’est aussi dû au nombre de groupes qui nous contactent.
C’est à dire ?
Nous on booke presque personne, ça fonctionne en réseau, tu fais venir un groupe, qui va en parler à un autre groupe, etc etc…
Les artistes qui vous sollicitent pour jouer chez vous, ça va à contre-courant des autres salles, non ?
Olivier : C’est vrai que d’habitude, il y a un système qui mélange gros groupes, jeu des tourneurs, salles. Mais plus tu descends dans le réseau alternatif plus c’est simplement les artistes qui tournent. Du coup, il y a des groupes pas forcément connus qu’on aurait envie d’avoir mais on est obligé d’attendre, c’est pas évident. C’est ce qui s’est passé ici en quatre ans : la programmation était pas aussi radicale qu’aujourd’hui.
Costes, premier spectacle organisé à l’étage. Mais dans la salle du bas, où tout se passe actuellement, ça a commencé comment ?
Félix : La salle du bas, on l’a accaparé dans l’été 2004. Et en novembre, on y a reçu la foire du livre. Ca n’en finissait pas, on ouvrait toujours pas : ça nous a mis une échéance. En face de nous, de l’autre côté de la rue, à l’époque c’était la zone, tout était en friche (la coutume marseillaise, NDR) : on y a récupéré du matos : les petis rideaux, les installations au plafond, le bar, ça date de cette époque. D’ailleurs c’est marrant mais les gens de cette foire du livre, on les a retrouvé plus tard… C’est aussi l’époque de la voisine, qui était la copine du fils du propriétaire, qui habitait l’appart au dessus et qui était branché sur le même disjoncteur que nous : elle le faisait sauter à chaque fois qu’il y avait trop de bruit, dès fois, c’était dix fois pendant le spectacle.
Un « ah la salope » fuse dans l’assistance, mais avec cette intonation des mauvais souvenirs transformés en bon vieux temps : la voisine n’est plus là, eux, si.
Félix: Je me rappelle, c’était le 10 mai 2005, avec Melted Men sur scène, une des premières soirées qui cartonnent, les gens à fond dans la salle qui dansent et là, elle coupe ! Les Melted continuent à jouer en gueulant : « we don’t need electricity ! ».
Bon alors, L’Embob c’est quoi ?
Chantal : Un hopital psychatrique ! (rires)
F : Une plate-forme de diffusion d’ovnis déviants.
C’est quelque chose de politique ?
F : Ouais, au sens super large. On se rejoint sur quelque chose d’assez pragmatique, qui est de vivre au jour le jour en faisant ce qu’on aime. Et ce qu’on aime, c’est large.
C : On se complète : costumes, comédiens, écriture, c’est vraiment un projet de vie.
O : On est pas spécialement amis, d’ailleurs. On s’engueule, on aime bien ça. Là on est cool, mais quand vous serez partis, on va s’engueuler !
J’abandonne définitivement l’idée de prendre des notes, je pense aux quelques nuits que je vais passer à tout dérusher et je choppe ça au vol : « On est bien gentils, mais quand on sent qu’on nous prend pour des cons, ça nous fait sortir de nos gonds »
Vous êtes pas des baba cool, donc…
P : Bah non y a des impératifs, y a un loyer à payer, c’est pas un squatt.
Vous vous en sortez comment, justement ?
P : Pour l’instant, on a des contrats aidés, mais c’est super précaire.
F : En janvier / février, c’était super tendu. Le truc, c’est qu’on peut fermer sur un problème de trésorerie.
C : ça marche vachement avec le bénévolat, on bosse tous à côté. Ca marche avec la bonne volonté des gens.
Vous êtes quand même une salle pas comme les autres, non ?
Olivier : Bah tu tisses des affinités avec les gens… mais je pense qu’il en existe d’autres dans le même style en France.
Mais à Marseille, vous êtes uniques
F : On nous étiquette Scato thrash, parce qu’on est amis avec Costes, parce que tu te balades à poil dans la salle…
P : On est pas des libertaires bla bla bla, mais cette liberté, ce désir est revendiqué, assumé : notre travail, c’est la liberté et ça demande beaucoup de travail, beaucoup de rigueur.
L’image trash, vous vivez ça comment ?
C : Ca nous dessert un peu, maintenant.
F : Dans 10 ans, quand on sera mort, les gens nous diront « c’était génial »
C : La ville nous emmerde pas, mais nous aide pas vraiment. On est tous des galériens au départ.
Vous avez des échos de cette image ?
C : Oui, c’est vrai, parfois, on programme un truc, il devrait y avoir du monde et non : des potes de potes qui te disent c’est dégueulasse, va y avoir de la merde partout. Oui c’est des préjugés.
P : Le trash qu’on propose, moi je trouve ça vachement gentillet, dans cette société de violence dédramatisée…
…Philippe, ou l’art de temporiser. Radicalement…
F : Y a eu un cheminement depuis le début.
C : C’est notre adolescence !
F : L’idée, c’est qu’on sait jamais ce qui va se passer : il y a un doute qui plane sur cette salle où quand tu passes le seuil, tout peut arriver. Mais on a un contrat avec les gens qui ont payé leur place : ils sont jamais sortis en se disant « ils m’ont vraiment agressé », « ils se sont foutu de ma gueule »
O : « Foutu de ma gueule », si, ça c’est déjà arrivé (rires)
F : Oui, parfois y a eu des concerts ratés, quand t’en fais cinq dans la semaine, que t’as pas beaucoup dormi, il y a un moment où tu t’essoufles.
Récemment, l’équipe du Dépanneur a fait venir Kid Congo, ça été un carton. Ca fait du bien, non ?
Un peu tout le monde à la fois, vous commencez à être habitué : Carrément. C’était un bon coup. Avec un bon public.
Philippe, qui était à l’entrée ce soir là, prend la main : C’était le premier concert où, avec la file d’attente sur le trottoir, y en a pas un qui m’ait cassé les couilles ou essayé de gratter quoi que ce soit, ils avaient le sourire : en quatre ans d’entrée, c’était la première fois ! Mais ceci dit, entre 20h et 21h30, pour moi, c’était vraiment pas cool !!!
En parlant de première fois, celle où j’ai entendu parlé de vous, c’était à propos du Festival Arts et terrorisme. C’est quoi , exactement ?
F : Alors… L’écologisme, c’est le mouvement des écolos, le socialisme, c’est les mouvements sociaux, le capitalisme c’est le mouvement des capitaux et le terrorisme c’est le mouvement de la terreur. Et la terreur c’est quoi sinon l’extrême intensité de la peur : une expérience qu’on a tous eu au moins une fois dans la vie : donc on envisage la peur et la terreur comme dénominateur commun à tous, comme un pont qu’on à traverser ou à rester sur place, à stagner. Donc on parle pas des barbus qui montent dans des avions pour faire péter les tours, plutôt de tout ce qu’il faut affronter dans la vie pour aller vers l’autre, pour aller vers l’amour.
P : Tu parles toujours d’amour, c’est d’une niaiserie…
C’est à fond dans la provoc aussi, non ?
C : Oui mais c’est des trucs débiles aussi : on a rejoué France-Allemagne 82 en zombies sous stroboscope.
Félix, l’homme du théâtre à l’Embobineuse, se lance dans les explications : L’équipe de France, c’était que des filles et l’Allemagne, que des garçons. On était maquillé d’argile, Philippe faisait Thierry Roland… Ca s’inscrivait dans la ligne de spectacles / performances : ce qu’on a appelé les sports spectacles. On a fait l’Hippodrome de Bouès (bouès c’est le nom de la rue). Le Décor c’était Wall Street et la City refaits en carton, quelques bottes de paille, le tout sponsorisé par la Cotorep : on était trois performers, plus trois pris dans le public : un genre d’Interville mais en plus populaire, plus humain. Les gens pouvaient parier, sur Mégot du matin, Petit poney, après on rentrait dans le décor, comme des quilles : la City était en carton ok, mais ça fait plaisir. On a fait du catch dans la boue, Ultimate survivor : tous les 5000 ans à l’Embobineuse, les champions filles et garçons s’affrontent pour savoir qui va régner sur le bassin méditérannéen pour les 5000 ans à venir.
Quand on entend ça, on se demande quel est votre rapport aux institutions, aux subventions ?
C : Quasi aucun mis à part la DGAC (Direction Générale des Affaires Culturelles), qui nous donne 5000 € par an pour le théâtre. C’est une forme de reconnaissance, sinon, Philippe est un peu en relation avec le CG. On essaye d’obtenir un écho mais pour l’instant, non.
O : Aujourd’hui, il existe deux possibilités d’obtenir de l’argent : la culture et l’écomonie sociale et solidaire. En culture, pour l’instant, on est pas convaincant, mais c’est tant mieux, on a développé une autre économie : nous on est autonome à 80% sur le budget. Du coup, on peut faire valoir ce réseau d’économie solidaire. Par exemple, à la prochaine fête de la confédération paysanne, c’est nous qui posons le son et qui assurons la programmation musicale. On aimerait développer un partenariat avec d’autres salles, comme la Cimenterie à Forcalquier. On est dans la transversalité des activités. Le tissu solidaire existe depuis 30 ans, les institutions veulent savoir comment fonctionnent ces réseaux. le CR voit qu’il y a de plus en plus d’emplois qui se créent là-dedans, en dehors des logiques marchandes.
Pourtant, au bout de quatre ans, vous devriez avoir une légitimité artistique, non ?
C : Bah non, on est catalogué salle extrêmiste.
O : C’est juste une question de point de vue : c’est la logique commerciale qui change le point de vue. Mais on peut l’inverser. Par exemple, la logique de la musique dénaturée par le système marchand, ça n’est pas obligatoire.
P : Et oui, « c’est pas le locataire du 6e qui est anti-fasciste, c’est le fasciste qui est anti locataire du 6e. ».
Donc pour vous votre façon de travailler, être stigmatisé comme un acteur en marge, c’est la norme ?
P : Ca devrait être le minimum syndical, qu’on devrait trouver partout.
C : On essaye de faire ça avec beaucoup de bon sens.
O : Encore une fois, ce qui nous pousse, c’est le concept de liberté : les musiques qui passent chez nous véhiculent cette liberté, par la diversité de ce qui est fait, comparé à la norme du milieu commercial : c’est cette pluralité qu’il faut défendre.
J’en viens au côté pointu de leur programmation, des genres qu’ils ne font pas, alors forcément comme on est à Marseille, on parle obligatoirement de reggae, pas franchement joué chez eux, comme d’autres genres pas estampillé Embob. Qui reste quand même largement open. La preuve avec Chantal, qui a le dernier mot : « un groupe de zouk core, pas d’problème ! ». Olivier, tout en nonchalance, enfonce tranquille le clou par un « On est un peu moins hippie qu’on pourrait le croire », Félix enchaine sur une comparaison entre Chantal et le Cartman de South Park, tout ça part un peu en cacahuètes et il faut trouver de quoi rebondir:
L’Embob, c’est la chose la plus aboutie, par rapport à ce que vous aviez envie de vivre ?
C : Carrément. En même temps, on est pas vieux…
F : Je pourrais dire, tel spectacle, tel texte est le truc le plus abouti pour moi mais l’Embob, c’est mon fils et ma fille, mon père et ma mère, qu’on a couvé et qui nous a couvé, qui nous a fait naitre et qui nous a fait grandir, on est tous autodidactes, faut faire-ci faut faire-ça, on le fait, passer la serpillère à 6h du mat… La vie fait que si t’es ouvert, y aura toujours des gens qui vont t’aider. Par exemple, le mec qui nous fait le site sur Paris, c’est un ami d’enfance : ce modèle, il l’a vendu super cher à une ONG et à nous il l’offre, il m’a dit que ça vallait 80 000 €…
D’ailleurs, vous vous en servez pour gérer la programmation, non ?
C : Oui, on a en moyenne 100 propositions de concerts par mois. Par mail on leur dit : inscris toi sur tel page, et nous ensuite on recoupe…
O : C’est à flux tendu, c’est clair… Mais pour en revenir au site, c’est une architecture super innovante, c’est du cloud / soft computing, c’est super élaboré. Les gens le savent pas mais bon…
C: Dave, qui nous fait le graphisme, c’est pareil : il bosse pour Kenzo, Chrysler…
P : C’est ça le kiff aussi de faire tout ça, la sincérité et l’énergie que tous ces gens mettent là-dedans : Du coup, les gens que tu draines via l’Embob, c’est des gens bien, pas des boulets…
O : Dans tous les pays, y a des salles comme nous, on le constate par notre réseau, par les gens qui passent chez nous…
F : Il y a aussi Paquito, du Dernier Cri: il est mondialement connu, c’est notre premier ambassadeur, c’est un des ateliers de sérigraphie les plus connus au monde, quand les gens viennent chez nous et qu’ils voient les siennes, derrière le bar, ils nous demandent où ils peuvent trouver ça, l’acheter…
F : C’est un vrai parrain du lieu, moi je le considère un peu comme un mentor…
Vous faites des résidences ?
F : On le fait un peu, de manière informelle. Des spectacles sont montés ici par d’autres mais vu la programmation à flux tendu, on peut pas trop se le permettre, le pateau est presque toujours occupé.
C : Faudrait rationnaliser l’espace en haut…
C’est la punchline de la soirée ! (L’étage est une incarnation magnifique de l’expression « bordel organisé »)
F : Là-haut, c’est viable six mois dans l’année. Faudrait faire une boîte dans une boîte, isoler. On essaye de chopper un peu de subventions et des coups de mains, d’ailleurs si ça vous intéresse…
O : Plein de gens s’y sont installés, au gré des passages, pour faire du son, y a eu de la peinture…
Là encore, ça fait de vous une salle atypique.
O : On est pas les seuls, Y a 20 ans, le 102 à Grenoble, les mêmes que nous, le Brise Glace a tenu 12 ans : plein de trucs sont sortis de là : des labels, du ciné expérimental. Le Pezner, la Générale à Paris, on est pas non plus un ovni, les Instants chavirés à Paris a fait passer toute la scène expé depuis 20 ans. On est aussi un maillon dans la chaine qui permet à des groupes américains de venir jouer et faire des tournées… Le tout basé sur une économie de fous furieux, c’est à dire qui coûte peanuts…
Votre rapport au public ?
C : On a un public d’habitué, un noyau dur, mais y en a un en rock, un autre en electro, y en a aussi qui viennent pour tout. Y a un truc un peu collectif : parfois, il nous fait des propositions, on a déjà booké des dates comme ça. C’est aussi parfois des musiciens, y a des gens qui sont devenus proches, tu commences à faire confiance.
Des conneries que vous ne ferez plus ?
F : Commencer les balances au moment du concert ! Faire trop de dates !
F : Ca nous est arrivé d’avoir une heure de retard sur un spectacle… Après, c’est le cercle vicieux, les gens se disent, ils vont commencer tard, alors ils arrivent tard et toi tu attends qu’il y ait du monde pour commencer…
L’identité de la salle passe vachement par la déco, qui s’y colle ?
F : On a pas mal de trucs du Dernier cri. Paquito a des d’artistes en résidence, ils viennent ici, ils dessinent sur les murs, à mains lévée, Dave a fait celle du bar à main levée, dans les chiottes. Tous les objets un peu bizarres c’est moi et Chantal qui les récupèront, depuis 6 ans, d’où notre musée de l’horreur de l’Embobineuse : en face, avant qu’ils ne construisent l’immeuble, il y a trois ans, c’était la quincaillerie ! Le mec avec son bulldozer, on lui demandait s’il pouvait pas nous chopper tel ou tel truc, il nous le déposait devant… C’est aussi l’époque où on s’est mangé des cocktail molotov sur la facade !
Des cocktails molotov !? Mais qui vous envoyait ça ?
F : Les mecs d’en face, là, tu vois, cet immeuble, le vieux, pas le tout neuf…
Pas le genre de mec à appeler la police…
C : Non, on a jamais eu les flics, ils sont déjà passés devant mais ils sont jamais rentrés… Félix s’est fait défoncer, on a eu les 4 pneus crevés de nos voitures…
F : Moi je me suis fait courser par un mec qui me promettait une césarienne au couteau… la Belle de mai, quoi !
Du coup, le rapport au quartier, c’est quoi ?
F : On s’est choppé des grafs sur la facade… C’était une période où on faisait trop de concerts, on l’a repeinte depuis (elle était bourré de dessins bien borderline, notes de votre serviteur), on a capté que c’était insupportable pour les voisins qui avaient ça sous les yeux… On veut pas être des boulets.
Le flux tendu, ça revient tout le temps, non ?
F : Ouais, y a toujours un truc à faire ici, tu pourrais ne jamais en sortir, c’est assez équilibriste, c’est pas toujours facile. On a eu l’année zéro en 2003, la première en bas en 2004, en 2005 / 2006 le premier festival Arts et Terrorisme, qui était en fait un prétexte à programmation… ça s’arrête jamais.
Vous avez déjà fait un truc trop borderline ?
C : Non, on a raté des soirées mais un truc trop extrême pour nous, non, jamais. Il y a eu cette lecture d’Alain Soral, c’était trop pour nous, on l’a pas fait. On a annulé. On a déjà assez de problèmes avec le voisinage.
F : C’est pas notre réalité, cette émulation n’est pas la nôtre… Déjà, on s’occupe de la vie avec le voisinage : l’année dernière, on a fait l’anniversaire de la gamine des voisins commoriens, tu vois l’immeuble juste un peu plus bas dans la rue… Elle fêtait ses 17 ans, y avait 100 blacks dans la salle, ça dansait… Et même si on avait pas la même culture, ils sentaient bien la vibe qu’il y avait chez nous… On se prend pas que des cocktails molotov…
Ce mardi soir, Jean et moi, on a rencontré des gens qui, s’ils ne vivent pas sur la même planète ( La vie en quasi communauté, très peu pour moi), parlent au moins la même langue. Et on a beau dire, ça fait du bien de se sentir moins seul.
Crédits Photos : Jean de Pena // Collectif à-vifs.org
1 commentaire
vous êtes excellents les mômes!!! merci. marif