Il ne s’agit pas de se prendre pour Lester Bangs (ni même Bester Langs) à chaque fois que l’on se met à table pour taper sa pige Gonzo. Quoique… Quand vous avez un live report des Kid Bombardos (aka les Frères Martinelli) à rédiger et que celui-ci se double du lancement du livre de leur oncle, Olivier Martinelli (dont l’histoire est celle d’un groupe de petits popeux nommés… les Kid Bombardos ! ça va, l’égotrip familial, les mecs ?!), il ne s’agit pas de prendre la plume pour se chatouiller l’oreille avec. Dont acte.

On ne va pas tourner autour du pot : j’aime la pop. Pour beaucoup, POP = PIPI DE CHAT. Mon premier concert de POP, j’avoue, c’était Stereophonics (la hchouma on me). Dans une ferme retapée en salle de concert… La Vendée, les vacances d’été. J’avais 13 ans et je trouvais que chaque son qui sortait d’une guitare était comme un anniversaire. Une dizaine d’années et quelques plus tard, je vais encore voir des groupes POP en concert. Bref, une dizaine d’années plus tard, j’aime toujours autant le pipi de chat. Je vous rassure : à part se surprendre quelques fois à dire à voix haute (« Hum, c’est tout de même pas dégueu, le pipi de chat ! »), écouter de la pop ne prête pas à conséquences. Je crois être plutôt sain d’esprit. Un peu bébête mais sain d’esprit. Et ouvert, et même respectueux des Anciens, puisque je suis toujours les conseils avisés d’Oncle Alembert dans le Discours préliminaire de l’Encyclopédie : « Après avoir fait un art d’apprendre la musique, on devrait bien en faire un de l’écouter. »

Prenez trois frangins mal dégrossis : l’un se met à la gratte, l’autre à la basse, reste plus qu’à imposer au cadet de faire poum tchack sinon il aura pas son Savane et sa brick de lait chocolaté au goûter, et hop le band est monté, à même le garage. Là-dessus, tu rajoutes un pote d’enfance et la mayo se doit de prendre. Je parlais d’oncle tout à l’heure, c’était pas anodin, mon con. Dans la famille Bombardos, je demande d’abord le grand-père. Boxeur de son état, et muse des trois petits-fils. Maintenant, dans la famille Bombardos, je demande l’oncle. Olivier de son prénom n’ayant d’autres danseuses que les trois loustics qui lui servent de neveux. Vous avez compris, chez les Bombardos, tout se passe en famille : littérature, musique, sport. Reste que la littérature et la musique sont des sports de combat. Et le sport peut être littérature, quand Antoine Blondin en parle, et musique, quand les Kids porteront des shortys (ah, en régie, on me dit que ça viendrait de se faire : http://www.lesinrocks.com/inrockstv/inrockstv-article/t/64790/date/2011-05-09/article/exclusif-le-clip-de-sunday-de-kid-bombardos/).

Littérature d’abord. Olivier Martinelli publie La nuit ne dure pas chez 13e Note Editions. Bon, à vrai dire, je fais assez confiance à son éditeur (qui publie du lourd : Jerry Stahl, J.R.Helton, et Dan Fante -le fils de- et William Burroughs Jr -le fils de-) pour ne pas ne pas prêter ultérieurement attention à ce livre dont je n’ai entendu, pour l’instant, que des passages lus à la librairie MK2 Quai de Loire. En gros, affaire à suivre… sur Gonzaï, of course.

Musique ensuite. Entre les kids et moi, c’est une longue histoire. Je les ai connus y’a déjà une paille. Le 19 novembre 2008, j’écrivais ceci à leur propos : « Ces temps-ci, je m’accorde régulièrement une réflexion avec les Kid Bombardos pour sujet. Ont-ils sorti le meilleur single depuis Smells like teen spirit ? I round the bend est-il le gimmick que tout guitariste rêve de tirer de sa Télécaster, certain avec d’une retraite sous les Tropiques. Il n’y aura peut-être pas d’après-I round the bend. Je me demande souvent si l’on se sent coupable de commettre un tel morceau, et si l’on peut ressortir indemne d’une chanson qui écrase toutes les autres, celles des autres d’une part, mais aussi, malheureusement, les vôtres, je veux dire les leurs, à ces kids touchés par la grâce, par la pureté des premières créations qui racontent déjà tout de vous… » Et faisais un parallèle avec Nadia Comaneci (ça vaut ce que ça vaut, hein) : « On ne permettra jamais à Nadia Comaneci de grandir. Quelques rotations aériennes plus tard, son image était cristallisée. Agée de quatorze ans toute sa vie.» (tiré de La beauté du diable des Kid Bombardos). Le 22 mai 2009, je rajoutais cela : « Il était une fois… Samuel Fuller (Cahiers du Cinéma). J’y apprends qu’il y a une loi aux USA selon laquelle les poings d’un boxeur sont considérés comme une arme mortelle, d’où les boxeurs seraient condamnés à ne pas répondre à la violence verbale par la violence physique. Ça me fait penser aux kids tiens, c’te histoire, je veux dire aux Kid Bombardos. Leur clip en noir et blanc, hommage à leur grand-père boxeur, aurait mérité une copie cradingue des 50’s, ouais, ressortir des images d’un autre kid, quoi : Kid Chocolate ! Vous vous souvenez : Nous avons gagné ce soir de Robert Wise. Enfin, c’est blood sweat & tears tout de même ce I round the bend : le sang qui gicle, la sueur qui perle et les larmes de Kid Crocodile. Ah, les Kid Bombardos ! » (extrait de Once upon a time… Kid Bombardos, http://tableaudechasse.hautetfort.com/tag/nous+avons+gagn%C3%A9+ce+soir).

Depuis, l’eau a passé sous les ponts. Du temps, surtout du temps a passé. Les trois kids ont peut-être eux aussi déjà trois enfants chacun, qui sait ?

Et, en ce lundi 9 mai 2011, au Point Ephémère, on s’en va fêter un EP, Sundays, le deuxième. Même pas un album, non, juste cinq malheureux titres. Je vous épargnerai le couplet sur la crise du disque, ou tout ce qui serait aussi aigu sinistrosement… Bref. Sundays sort un Monday, why why why ? Parce que les « sundays are sad », dixit la chanson. But are mondays gays ? Pas de mauvais jeu de mots, même si la terrasse à hipsters du « . FMR » porte droit ses regards vers les pompiers en débardeur, voisins décoratifs l’été uniquement.

20H30 : ouverture des portes. Des filles à la cheville fine, des je-m’appelle-Louise-j’ai-20 ans-le 16-mai ; grains de beauté saupoudrés comme du parmesan, culs comme des lunes rousses. Des musiciens de groupes folk, pop, pop-folk, folk-pop… pofolk même, parfois. Des barbus ébouriffés (traduisez : tour-managers en mode renard), des pas-barbus dépenaillés (comprenez : post-ados ayant quitté leur train électrique il y a de ça quelques minutes). Des badauds aussi. Bref, qui tombera à l’eau le premier ? 20H49 : le concert commence. Les pocket cams se lèvent. Je fais des pointes pour apercevoir un bout de frette du bassiste une fois, une mèche de cheveux du chanteur deux fois. Bonne idée de commencer par I round the bend (si je peux me permettre).  Enchaînement, non, enchaînage direct avec Running for time. 20H50-21H20 : et vas-y les « oh, baby » en vocabalises sur Goodbye Babe, les moulinets comme des trèfles à hélices sur Sundays, les colères marteau-piquées sur Wake up ; j’écoute le son sans me préoccuper du sens ; j’écoute aussi le sens (péché mignon) ; la voix s’est ajustée par rapport aux gigs précédents, les drums cognent toujours autant, et toujours plus que tous les tambours du Bronx réunis ; la basse groove sa mère, la rythmique overdrive ton père. 21H31 : dans le cagnard d’une salle bouillonnante, The son that I’ve never had. Hanté par le fantôme des Buzzcocks. 21H35 : un Pig Sty de l’ordre de l’énorme. 21H39: Train of love, aussi langoureux qu’un patin sur une chaise longue. 21H43 : The night, the light (référence à Electric Light Orchestra ?) 21H45 : feu d’artifice I’m gonna try. Récupérez-moi, j’ai fondu. 03H36 : article bouclé. Toujours la fièvre. Et, en bouche, ce goût inimitable de pipi de chat qui, comme vous le savez, est bon signe chez moi. Signé Kid Oswaldos.

Kid Bombardos // EP Sundays // Sober & Gentle
http://www.myspace.com/kidbombardos

« The Son I Never Had »-Kid Bombardos

3 commentaires

  1. Cher anonyme,

    merci pour votre égo-trip promotionnel qui permettra je l’espère à 4, voire 5, lecteurs, de cliquer sur votre papier qui se désespère ne ne point être lu. Le jour où vous serez prêt à faire le saut de nous envoyer un papier plutôt que de jalouser dans l’ombre, faites moi signe.

    Cordial bisou, hein,
    B

  2. moi je l’ai lu, au deuxième degré il est drôle. mais comme il repique tout sur son blog pour se faire mousser devant sa glace, hein … j’te dis Bester, j’aime pas les « blogs », c’est comme se trifouiller devant le catalogue des 3 suisses, pfffffffff

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