« The only thing a gambler needs is a suitcase and a trunk ».

On me faisait remarquer, il y a peu de temps, que lorsque l’on n’aimait pas quelque chose, on n’en parlait pas. Mais pourquoi ? Car comme dit le capitaine Ed Murphy dans l’Arme Fatale 2: « J’ai pas d’ulcère parce que je sais dire « j’en ai rien à foutre » quand j’en ai rien à foutre ». Une hygiène de vie conseillée par tous les plus grands sages. Laver son esprit de tous les parasites, principe socratique de base.

Quelque chose qui est très bien accepté dans la critique cinématographique. Quand un nanar se fait descendre, qui est étonné ? Fait-on un drame quand le dernier Scorcese est taxé de remake sans génie ? Alors vous me direz “mais dans le cinéma, ils sont costauds, ils peuvent soutenir le poids d’une critique, se relever etc…”

Bah non !! Enfin bref…

Et je peux vous le dire, il y a beaucoup de choses qui me déplaisent dans ce monde. Comme le foutage de gueule à outrance, le manque de respect ou les disques mercantiles Kleenex qui de toute manière ne marcheraient pas.

Comprenez-moi, déjà qu’une relation suivie avec un groupe comme le Pink Floyd est compliquée ; alors rajouter un tribut féminin à la chose… une merde dans le style « top of the lounge » ; trop mauvaise pour passer dans le bar d’un Sofitel de la côte ouest française… Avec un nom à rallonge en plus : A Tribute to Pink Floyd Redux Ladies Only … allez comprendre.

Le tribute a toujours été le pire des actes désespérés de la part des maisons de disque. Vendre de nouveaux artistes en se servant du terreau de vieux fans. C’est une manière de pomper un peu plus dans le catalogue.

Et puis c’est toujours raté de toute manière.

Déjà, avoir l’idée de reprendre Learning To Fly, certainement la pire chanson du Floyd (sortie l’année de ma naissance, c’est dire le mauvais millésime), pour en faire un sous-groove Basse/Rhodes chanté par la nouvelle Alicia Keys atteinte d’une laryngite. Il faut être agité du bocal. Et quand les producteurs s’appellent Bob & Bill et qu’ils viennent du jeu vidéo… On a déjà mis 2 balles de plus dans le barillet.

Voilà, vous l’avez compris, c’est de la soupe. Pas de la musique, de l’émotion ou de la volonté créatrice. C’est juste de la soupe, bien pisseuse. Parce qu’ils ne peuvent pas nous lâcher, arrêter de nous faire boire le bouillon. De la musique de flux pour continuer à remplir nos oreilles de crasse. Le besoin de sortir toujours de nouveaux disques, pour couvrir tous les segments de clientèle… nous habituer au goût et à l’odeur.

Si l’on se plonge dans l’interview de Jean-François Cécillon (PDG de EMI Music International), donnée au Figaro en préliminaire du MIDEM (et au licenciement des « quelques » 2000 employés de la major), on peu en tirer cette phrase terrifiante: « La piraterie est la première cause de la chute du marché du disque. Or, si les consommateurs piratent, c’est que la musique est bonne. La créativité n’est donc pas en cause. » Réflexion tellement bancale que l’on peut la retourner dans tous les sens. Une annonce comme un mauvais présage : l’on risque d’en voir passé des daubes dans nos boîtes aux lettres. Et tout l’alcool gratuit du monde ne pourra rien y changer… à part nous aider à oublier.

Et après, on me dira «vous êtes bien Snob chez Gonzaï !! C’est agréable à écouter après tout. Et cela ne fait de mal à personne». Je ne sais pas. Que préférez vous ? Que l’on file tout ce fric a deux bidouilleurs pour faire de la musique de singe, ou que l’on signe The Meek, que l’on envoie les Shades tourner aux USA et que l’on paye enfin les jeunes artistes signés ?

Car si vous préférez cela, c’est que vous voulez de l’Entertaiment. Et non de l’art. Il vous faudra donc accepter les critiques négatives.

Comme le fait le cinéma.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*
*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

partages