Cinquante deux ans, un physique sec comme une bouteille de Jack Daniels passée à tabac, une discographie à combler les hauts de cheminée: quel feu peut bien encore brûler à l’intérieur de la Cave? Sur Grinderman 2, deuxième essai du groupe roulé dans la paille sèche, Nick et sa clique reviennent avec un deuxième album de chanoines ayant égrené un à un tous les classiques du western spaghetti touillé à la sauce blues calciné. Barbus ou bestiaux, sont-ils les Jesus Christ du rock ou de simples animaux en cage? Réponses en images avec une interview vidéo sur le fil du rasoir.
Un an après notre première rencontre avec Warren Ellis, Gonzaï s’acoquine dans un palace parisien (c’est dur la vie) pour rencontrer le couple d’australiens le plus glamour – et anciennement poilu – de la scène rock, les Grinderman Nick Cave et Warren Ellis. Pour la sortie de leur 2e album, sobrement intitulé Grinderman 2, le petit groupe qui monte – ils ont également fait les premières parties de l’immense groupe Nick Cave & The Bad Seeds – évoque Mickey Mouse, les westerns, leurs vacances. Entre une petite « English Lesson », un quiproquo littéraire et un claquement d’Inrocks, les deux rockers font valoir le silence comme règle d’or. Interview en traversée du bush, sèche et étouffante. « C’est fini ? » s’interroge Nick Cave. Non, ça commence ! Et c’est par ici !
Grinderman 2 déjà disponible en écoute intégrale sur le Myspace du groupe:
http://www.myspace.com/grinderman
Grinderman // Grinderman 2 // Mute (Naïve)
Réalisation vidéo: Julien Perrin.
Illustration originale: http://danyka.files.wordpress.com/2008/06/nick-cave.jpg
27 commentaires
Géniale cette interview, je me suis bien marrée. Vous assurez un max les gars, sur ce coup là, pour la groupie qui sommeille en moi. Mention spéciale à « Palaces of Montezuma », du grand grand Cave en pleine forme.
une leçon de chemise en tout cas.
Bester doit être jaloux.
Trois ans pour rencontrer Nick Cave, tout autant pour que le public reconnaisse mon gout pour les chemises à fleur; autant dire qu’une partie du boulot est fait, merci.
Faut avoir de la merde dans les yeux pour mettre trois ans à remarquer que tu as un certain dress code. Et désolé si je m’éloigne du sujet iNicktial. J’y reviendrai plus tard.
On s’aplatit bien bas devant la fille qui a approché les énoooooormes Grinderman et devant le type qui a fait une réal de très, très, très grande qualité (Julien is God)). Parce que, quand même, ça n’a pas dû être facile de faire son travail face à deux vieux briscards rodés aux itvs et qui ont pour habitude de déstabiliser les journalistes… (et que je baille ostensiblement, et que je demande si c’est fini, et que je fais référence à Mickey…). Bravo, les copains, c’était très plaisant de voir ces deux géants…
Serait-il malpoli de dire qu’après The good son, la discographie de Nick Cave a tout de l’attrape nigaud ? (Ok Abattoir blues tenait la route).
Oui, ça le serait ! Mince, qui a-t-il de nigaud dans The Boatman’s Call et No More Shall We Apart, deux disques piano à la beauté neigeuse ? Et qui a-t-il de nigaud a aimé ces disques ?
(Pardon pour la faute de conjugaison : l’émotion, sans doute !)
Chapeau vous deux d’avoir mouillé le maillot mais pardon on parle peu de Grinderman là dedans, et on parle peu tout court. Y a pas que Nick qui baille. Cela ressemble à ces horribles itw où tu voudrais gifler le gars, le scotcher à sa chaise au ducktape et lui tordre le cartilage de l’oreille en lui gueulant « TU ES A MOI pour les 15 prochaines minutes, tu m’entends SALOPARD !! »
Enfin moi souvent cela me fait ça.
The boatman call… je pense que même Léonard Cohen n’en voudrait pas dans ses toilettes, pourtant fort encombrées. Il parait que John Cale s’en sert comme patins à roulettes, le soir.
Essai de théorie : après Birthday party, Nick cave trouve le rythme : sauvage mais plus structuré. Il affine jusqu’au sommet Tender Prey puis,un peu vidé, tente un crochet crooner avec The good son. Surprise : tout le monde adore, encensé le Cave. On peut même lire « rédemption et grand disque crépusculaire ». La timable. Il se repose quelques minutes et se dit : je vais tranquillement tirer les bénéfices de mon image « wild » tout en proposant une musique de plus en plus assoupie. Il faudra peut-être citer Jésus plus que de raison dans les textes mais ca peut marcher. Je vais faire croire que ça continue comme avant. Et quand je n’aurai plus rien à dire du tout, je ferai du piano solo, du grand disque intimiste avec des chansons sans aucun charpente.
Parce que tout le monde n’est pas Flaubert et n’a pas du talent à vie. Après The good son, Nick Cave avait tout dit. C’était déjà énorme mais c’état fini.
Pardon Syd mais j’ai l’impression que là tu te plantes un peu – c’est assez rare pour le noter. Tu vois la carrière de Cave avec le recul de celui qui a connu ses débuts, son apogée, c’est un fait et ce n’est pas un tacle à ton âge, non.
Pour un gamin qui serait tombé sur « Abattoir Blues/The Lyre of Orpheus », je peux te garantir qu’il y a encore déflagration sonore, bien trois paliers au dessus du rock actuel. Il faut parfois savoir être moins dur vis à vis de son présent, je trouve.
Il faut savoir être intraitable vis-à-vis d’une oeuvre et ne pas se soucier « d’éducation ». Critique et assitante sociale sont des professions toutes deux respectables mais qui ont peu en commun.
Bon, j’avoue que je suis d’une humeur de chien aujourd’hui. QUi a dit vieux con ?
Grinderman 1 est l’un des albums les plus jouissifs de Nick Cave toutes époques et tous groupes confondus… Mais From Her to Eternity aussi !
alors pourquoi parler d’apogée, ça n’a pas de sens, on ne connaît pas la fin de la courbe.
Johnny Cash a par exemple connu plusieurs apogées dont une posthume qui dure encore (les American Recordings). Fuck les apogées, ça n’existe pas chez tout le monde (sauf JJ Goldman qui avait tout dit après Positif, paraît-il), vive les carrières sinusoïdales !
En guise d’ouverture (du débat ? des cuisses ?) je dirais ceci : après l’amour je tremble sur No More Shall We Part ; pendant, je met Grinderman 1.
J’ouvre une autre voie : Les American recordings de Cash… hormis les deux premiers… ce n’est pas si bon que ça. Nappes de claviers, effets appuyés sur le crépuscule de la légende… ca permet de belel scritiques et de beaux livrets mais ce ne sont pas des disques aussi grands que ce que les articles qui y sont consacrés. Un peu comme Cave qui n’a jamais été aussi bon qu’on voulait nous le faire croire. (CQFD)
HP : pas de sexe sur de la musique de blanc. « A quoi ça sert la frite si t’as pas les moules » pour citer un auteur, un vrai et sans aucun doute l’apogée de Bashung.
@ Syd C :
– NON ! je ne peux pas croire que vous n’aimiez pas autant les A.R. de Johnny Cash n° 3 et 4 qui me bouleversent, c’est à en déchirer ses vêtements avant de se rouler par terre…
– par ailleurs ce n’est pas du tout le sujet à commenter (bien essayé) quoique, on pourrait disserter sur la reprise par Johnny Cash de « The Mercy Seat » (de Nick Cave bien sûr…)
– je suis en train de devenir nul en calcul mental depuis que Gonzai ne me propose plus ses petits calculs rigolos.
– si vous connaissez quelqu’un qui a une place pour le concert de Grinderman en octobre à Paris ET que vous n’aimez pas, je le tuerai gratuitement si vous me dites simplement où il cache son billet chez lui, merci. (rien de personnel bien sûr).
Merde, j’ai signé Syd C (désolé), il fallait lire Philippe
Syd, merci de ne pas confondre ton apogée émotionnelle avec celle, « créatrice » et éventuellement « à rebondissements » de Nick Cave !
Avoir un entretien avec Nick Cave et être incapable de l’interviewer…
Quel gâchis !
Philippe : j’avoue, je change d’avis régulièrement sur le cas des American recordings… mais je crois tout de même que la production de Rick Rubin va se fletrir. ELle fait dépouillée, elle ne l’est pas tant que ça. Ceci dit, des titres sublimes évidemments. Et même une reprise de Dépêche mode, les Charlots de la new wave (qui a vu Dépeche Mode au régiment ou Dépeche Mode contre Dracula ?)
Sylvain : si on ne confond pas ces deux aspects… Oui, il reste les critiques de disques du Nouvel obs, c’est vrai. Objectivité et information. Mais je vais jeter une pierre dans mon jardin particulièrement rempli, je le reconnais : Abattoir blues est un bon disque. (The Lyre of Orpheus en revanche fait amèrement regretter Bob Seeger, non ?)
@Lukke : Je te trouve un peu dur avec ton » être incapable de l’interviewer »…
Installé dans un sofa d’un hôtel 5 étoiles, Nick Cave montre qu’il a plus envie de faire la sieste que de s’enquiller une journée de promo !… alors réveiller la bête pour l’interview du siècle, je veux bien, mais difficile d’y croire.
Et puis c’est un entretien en anglais, bordel ! T’en connais beaucoup, toi, des bilingues en anglais chez Gonzaï ???
Très sympa comme interview, merci.
@ The Good son & The Boatman’s call :
Ces albums contiennent quelques classiques (e.g. Weeping song, Brompton Oratory) mais il est délicat d’en faire des références dans la carrière des Bad Seeds.
En revanche, les albums qui les précèdent immédiatement – Tender Prey et surtout Murder Ballads – ont percé auprès du grand public.
Hypothèse : si la « critique » a encensé The Boatman’s call lors de sa sortie, la raison est peut-être à chercher dans les Murder Ballads.
@ Au-delà de ça :
Il est un peu injuste de réduire les Bad Seeds ou The Birthday party à Nick Cave ou encore Nick Cave à sa seule musique.
Peace,
TWD66.
Alors, en tant qu’assez bon fan, qu’est-ce qu’il y a de bon dans cette interview?! Le montage. Mais je ne veux pas parler de Gonzaï.
Alors QUOI? Et bien rien! On apprend rien d’intéressant. À part que Nick arrête une interview quand il veut et qu’il casse cette fille comme il veut.
Warren parle et c’est bien…
Donc COUPEZ!
Faut vraiment être un sacré trou du cul doublé d’un beau mongolien pour ne pas voir la beauté d’un Let Love In ou d’un Henry’s Dream. Crier au sell-out comme une pucelle de l’underground n’a aucun sens ici. Pas plus que de parler de Nick Cave sans parler de Blixa Bargeld ou Mick Harvey.
Syd Charlot ou la bêtise à front de taureau d’une certaine presse rock à la française éprise de pose et de distinction à peu de frais qui passe toujours à côté des plus grands.