Après Paris et Hong Kong, l'exposition "Des Jeunes Gens Mödernes" est actuellement montrée à Bruxelles, à la galerie Espace Art 22. L'événement Agnès B. "növo" peut se voir, re

Après Paris et Hong Kong, l’exposition « Des Jeunes Gens Mödernes » est actuellement montrée à Bruxelles, à la galerie Espace Art 22. L’événement Agnès B. « növo » peut se voir, revoir et entendre jusqu’au dimanche 20 juin. Comme dans les autres capitales, l’accueil y est enthousiaste. Musiciens,  activistes de labels locaux de l’époque et fans parisiens se sont retrouvés au vernissage. Une lectrice amie de Gonzai y était et partage son carnet de notes…

Fidèle à sa réputation, l’exposition, est splendide. Flashback focus sur quelques groupes, personnages, graphistes, labels français -et parisiens en particulier- du début des 80’s, qui montre comment une identité, des attitudes, un air, un signe des temps se construisaient et allaient ajouter une pierre au bénéfice des années postérieures. Les nombreuses archives présentées sont là pour parler de l’urgence, l’énergie et la radicalité du moment. Les clichés de groupes en backstage, de soirées décadentes (Taxi Girl, Pacadis, Yves Adrien, Maripol…), de vidéos expérimentales « Do It Yourself », de pochettes de disques ou affiches de concerts en témoignent.

Au dessus de vitrines rassemblant de précieux souvenirs bruxellois, j’ai vu des larmes couler: flyers de Digital Dance, fanzines, tickets de concerts au Plan K, première édition de « From Brussels with Love » sur cassette… Une plongée dans des archives personnelles d’Annik Honoré, Marc Hollander ou Stephan Barbery . Et Bruxelles méritait bien qu’on inclue dans cette exposition ses « jeunes gens modernes » à elle; la ville étant devenue précisement durant ces quelques années le centre du monde musical. Au moins pour ceux qui comme moi, recherchaient dans la musique un subtile mélange de punk, musique savante, mélodies pop et expérimentations synthétiques.
Je tournais autour de l’Atomium comme un électron impatient de recevoir sa dose électrique. Minimal Compact, Tuxedomoon (A voir! L’aquarelle originale qui fit la pochette d’Half Mute), Crammed Discs, Les Disques du Crépuscule, le Plan K, Factory BeNelux, Honeymoon Killers… Même caché, l’impact fut irréversible. Un mouvement sur lequel je ne mettais pas plus de mots que « New Wave ». Naturellement invisible, la nouveauté avançait dans ma vie sur ses pattes de colombe et préparait insidieusement mes oreilles à la déferlante électronique des années à venir…mais pas seulement. Car qui sait si, plus qu’une reformation de groupes poussiéreux et frelatés, plus que des musiciens qui enverraient tout le monde voir la modernité sans y aller eux-mêmes, les archives présentes dans l’expo ne sont pas les seules à pouvoir parler de la singularité d’un moment, et qui ne pourra plus jamais se produire avec la même intensité et radicalité.  

Je garderais enfin en tête les collages de Cieslewicz, Loulou Picasso pour ses peintures qui, plutôt que d’imiter l’horreur qu’ils avaient comprises, cherchaient à l’éloigner et en atténuer les effets funestes au travers d’une esthétique post nucléaire dandy. L’heure n’est ni à la nostalgie, ni au malheur, le futur est déjà là, et il faut faire avec.

Exposition « Des Jeunes Gens Mödernes », Fond de Dotation Agnès B., jusqu’au dimanche 20 juin 2010. Galerie Espace Art 22, Bruxelles, 1050 (Ixelles), 22 rue Van Aa

http://www.espace-art22.com/agenda_Des_Jeunes_Gens_Modernes.php

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