Désormais sur le label anglais Ninja Tune, le groupe – en réalité un homme : l’hyper créatif Joseph Mount – revient avec l’EP « Posse volume 2 ».  L’occasion, après 18 ans de carrière, de regarder dans le rétro en classant les albums de Metronomy par ordre de préférence.

Chouette, un nouveau concept sur Gonzaï ? Faute avouée parfois pardonnée, tout cela n’est pas vraiment nouveau. Puisqu’il faut rendre à César ce qui était en sa possession, avouons que l’idée de demander à un groupe de classer ses albums ne vient pas de nous, mais du feu et excellent site français Noisey France, ancienne émanation de Vice. Le média n’est plus, mais cette idée lui survivra donc un peu. Après les papas du shoegazing Ride, c’est au leader de Metronomy de se prêter à cet exercice peu évident.

Crédit : Lewis Khan

 

Bonjour Joseph. Je souhaitais te proposer une interview un peu différente de celles que tu fais habituellement. Partant ?

Joseph Mount : Oui. C’est moi qui vais poser toutes les questions, c’est ça ?

Non, mais je note l’idée. Là, je vais te demander de classer les 7 albums de Metronomy du pire au meilleur selon toi et te poser une ou deux questions sur chaque album.

Joseph Mount : C’est parti.

(Je lui tends une feuille avec la liste de tous les albums de Metronomy et un stylo pour qu’il l’annote et fasse son classement. Cela prend quelques minutes)

Septième position : SUMMER 08 (2016)

Metronomy - Summer 08 review • DIY Magazine

Joseph Mount : Pas simple. Je devrais peut-être les classer dans l’ordre chronologique, parce que c’est compliqué comme exercice. Je tiens déjà à préciser que ce classement pourra changer si tu me le redemandes dans quelques années. C’est pas définitif. Logiquement, dans mon esprit, l’album le plus récent devrait être celui que j’aime le moins mais je vais jouer le jeu honnêtement.

C’est étonnant de classer « Summer 08 » en dernier. Tu avais fait ce disque tout seul, et il avait été bien accueilli par les médias. Il a par exemple un score de 74/100 sur le site Metacritics. Es-tu sensible aux critiques ?

Joseph Mount : Ca n’est pas important, mais tu ne peux pas faire comme si ça n’existait pas. Critiquer, je le fais moi-même. Et ça m’intéresse d’en lire. Le truc avec « Summer 08 », c’est que c’était la première fois que j’enregistrais un album sans faire de tournée derrière. Il est vraiment sorti de façon peu conventionnelle. J’étais vraiment en colère de ne pas pouvoir faire de concerts alors que l’accueil était bon. Pour qu’un album soit magique comme ça s’était passé avec « The English Riviera », il faut que tout se conjugue : des bonnes critiques, une bonne tournée, être excité par tout ça… Là, j’étais assez triste de ne pas pouvoir tourner. Les gens étaient « dans » l’album mais je ne pouvais pas le célébrer avec eux.

Pourquoi le classes-tu en dernier ?

Joseph Mount : Parce que je mens, aha ! Je veux dire… Est-ce vraiment celui que j’aime le moins ? Je ne sais pas. Ce qui m’a vraiment manqué avec cet album, c’est de pouvoir tourner. Ca le rend moins réel à mes yeux que les autres. Je ne connais pas si bien que ça les morceaux qui sont dessus par exemple. Si je devais le jouer aujourd’hui, je me dirais probablement « Oh, j’avais oublié ce morceau ! Je ne sais même pas si je saurais le rejouer ».

Le fait de ne pas tourner, c’était une décision du label ?

Joseph Mount : Non, c’était vraiment la mienne. J’avais deux enfants en bas âge et ça me paraissait normal de ne pas partir. C’était vraiment mon choix. Un peu plus tard, on a fini par faire quelques concerts et tourner un peu, et je me suis rendu compte que j’étais encore plus en colère car loin d’eux. C’est important, la famille.

Sixième position : SMALL WORLD (2022) 

METRONOMY - SMALL WORLD - LP - Ground Zero

C’est l’album le plus récent de Metronomy. As-tu des regrets sur cet album ?

Joseph Mount : Aucun. C’est vraiment bien. Son défaut à mes yeux, c’est sa proximité. C’est trop frais et j’ai plus de mal à avoir du recul sur mon travail récent. Il me faut 5 ans pour avoir un regard objectif sur mon travail. Quand je réécoute cet album, je suis assez surpris par sa solidité, sa robustesse. Bien sûr, il est assez différent des autres, mais pour moi, c’est vraiment un album complet.

«  J’ai 20 ans de carrière derrière moi, et j’en voudrais 20 de plus, mais pas les mêmes »

C’était votre dernier album pour Because Music. Aujourd’hui, vous êtes sur le label Ninja Tune. Pourquoi ce changement ?

Joseph Mount : Pour l’instant, c’est bien sûr le dernier album pour Because. En ce moment, je suis plus sur des sorties de EP’s avec Ninja Tune. Une fois que j’aurais terminé ces sorties d’EP, on verra où on est et vers quoi on va.

Pour ce choix de Ninja Tune, qui est historiquement un label plutôt trip-hop et électro ?

Joseph Mount : Quand j’ai fait notre tout premier LP, « Pip Payne », si Ninja Tune avait été d’accord pour nous signer, j’aurais dit oui sans hésiter une seule seconde. Cela aurait été fou. Et je pense la même chose pour « Nights Out », le suivant. Le truc, c’est que les gens ne me percevaient pas comme quelqu’un faisant de la musique électronique. Personne ne me voyait en « artiste Ninja-Tune », alors que quand j’étais gamin j’aurais été un artiste parfait pour ce label. Maintenant, je suis chez eux alors que « Nights Out » est sorti il y a 20 ans. Pour moi, c’était l’opportunité de proposer quelque chose de différent, d’excitant. Ce que ça veut aussi dire pour moi ce changement, c’est bosser avec d’autres gens, avec d’autres attachées de presse, avec d’autres façons de faire ? Et ça c’est cool. Il y a un côté doux-amer là dedans car je suis allé aussi haut que je pouvais avec Because. Cette décision de changer de label, c’est évidemment pas parce que je les hais. C’est juste une chance de faire quelque chose d’autre. Je pense qu’ils comprennent très bien, et ce changement ne signifie pas du tout que ma relation avec Because est terminée. C’est simplement bon parfois de changer un peu ton environnement.

Peut-on voir votre signature sur Ninja Tune comme une envie de retourner vers les racines de Metronomy ?

Joseph Mount : L’idée n’est pas de boucler la boucle, car ça voudrait dire mettre un terme à l’histoire de Metronomy. Je vois ce changement comme une opportunité de présenter Metronomy d’une nouvelle manière. J’ai 20 ans de carrière derrière moi, et j’en voudrais 20 de plus, mais pas les mêmes. C’est la fin d’un chapitre de ma vie, et j’en ouvre un autre. Un renouveau.

Cinquième position : LOVE LETTERS (2014)

Love Letters : Metronomy, Metronomy: Amazon.fr: CD et Vinyles}

Cet album était sorti 3 ans après le succès de « The English Riviera ». Il y avait énormément d’attente et d’espoir autour de la sortie de « Love Letters ». Aviez-vous alors une certaine pression autour de vous ?

Joseph Mount : Je savais exactement ce que je voulais faire. C’est étrange, car la pression existe seulement si tu imagines qu’elle est là, et que tu vas te faire punir si ça ne marche pas. Qu’aurais-été cet album si « The English Riviera » n’avait pas existé ? Peut-être aurait-il été totalement différent, mais peut-être pas. Personne ne peut prédire un succès, et certainement pas une maison de disques. En tout cas, personne n’avait prévu le succès de « The English Riviera ». Personne n’avait espéré qu’il soit aussi populaire. On était tous ravis, mais surpris. De mon côté, je m’étais juste dit « Super, c’est génial. Et maintenant, faisons un autre album ». Peut-être que le label se disait « Parfait, peut-être allons nous avoir un autre English Riviera ». Mais à cette période, la femme de Because avec qui je bossais en Angleterre m’a dit « Fais vraiment ce que tu veux ». Du coup je n’ai jamais ressenti aucune pression. Mon choix, c’était de faire un album qui m’excitait, pas un « English Riviera 2 ».

« Regarde Phoenix. Avec « Wolfgang Amadeus Phoenix », ils ont eu un succès phénoménal dans le monde entier. Et tout ce qu’ils ont fait après en a eu moins »

Il faut bien comprendre une chose. Quand tu viens d’avoir un gros succès, essayer d’atteindre immédiatement à nouveau ce niveau de succès ou même vouloir faire mieux, c’est très très très compliqué. Je ne vois pas qui a pu réussir ça, à part Taylor Swift, Beyoncé, Miley Cirus, Billie Eilish,… Je ne pense pas que ça arrive souvent. C’est même très rare. Regarde Phoenix. Avec « Wolfgang Amadeus Phoenix », ils ont eu un succès phénoménal dans le monde entier. Et tout ce qu’ils ont fait après en a eu moins. Ca peut vraiment arriver à n’importe qui. Avoir du succès, c’est un accident. Il y a une magie là-dedans. C’est imprévisible. Pour « Love Letters », j’avais donc arrêté de penser et fait ce que je voulais faire. Je n’ai jamais pensé qu’il aurait plus de succès qu’English Riviera !

Il y avait quand même une grande ambition. Le clip du premier single était réalisé par Michel Gondry. Vous avez toujours été attentif à cet aspect du groupe. Qu’est ce qui est le plus important pour un groupe aujourd’hui, l’image ou sa musique ?

Joseph Mount : Je crois que quand tu fais le premier clip d’un album, c’est essentiel. Aujourd’hui, les gens prennent connaissance de ces clips par Youtube, plus par la télévision. C’est vu plusieurs centaines de milliers de fois, parfois des millions. Au début de ma carrière, les vidéos avaient moins d’importance. Une chose que mon parcours m’a appris, c’est que tu peux seulement contrôler ce que tu sais contrôler. Et ce que je peux contrôler, c’est un nombre limité de choses : la musique, l’artwork – même si je ne peux pas empêcher quelqu’un de prendre des photos horribles de moi, et que je ne peux pas me rendre plus beau que je ne le suis. Pendant longtemps les vidéos étaient moins importantes car on se disait tous « Personne ne les verra de toute façon ». Pour répondre à ta question, les deux choses les plus importantes sont : l’artwork en format physique, et la musique bien sûr.

Quatrième position : THE ENGLISH RIVIERA (2011)

METRONOMY - THE ENGLISH RIVIERA - LP

Je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’il soit classé si bas. En préparant cet interview, je souhaitais même te demander si c’était le chef-d’oeuvre du groupe ? De ton point de vue, non, manifestement.

Joseph Mount : Aha ! Cela pourrait. A vrai dire, ça dépend de ta manière de classer les albums, des critères que tu retiens. Artistiquement parlant, je suis pas aussi fier de « The English Riviera » que d’autres albums. Mais il est certain que si on parle de chansons connectées aux gens, de la manière dont le public réagit à ces chansons, alors oui, c’est le plus grand album que j’ai fait. En tout cas le plus gros. Je ne peux pas le nier. C’est un fait. Aujourd’hui, il y a encore des chansons qui découvrent The Look et ne cessent d’y revenir, puis d’écouter tout l’album, et d’y revenir aussi. Dans ce cas oui – sauf votre respect – c’est mon chef-d’oeuvre.

« Je viens de la musique électronique, des bidouillages. Mon expérimentation à moi, c’était de « cleaner » les choses. Virer pop, ça n’était pas une évidence »

 Cet album avait été nominé au Mercury Prize. A ce moment-là, espérais-tu ou à l’inverse craignais-tu que le groupe ne devienne encore plus gros et ne finisse par se faire avaler par l’industrie du disque ?

Joseph Mount : Une nouvelle fois… Il y a des groupes qui veulent ce succès, qui le souhaitent, et désirent devenir de plus en plus gros. Coldplay, par exemple. Toujours plus gros, plus gros, encore plus gros. Leur vision du succès, c’est probablement de devenir les Beatles, U2 ou les Red Hot Chili Peppers quand ils étaient à leur apogée. C’est à cette échelle-là qu’ils doivent mesurer leur succès.
Si j’avais voulu grossir et grossir encore, ma discographie serait différente. Je n’aurais pas fait certains choix. Il y a quelque chose d’effrayant dans le succès, ou dans le potentiel de grossir encore et toujours. Ma question c’est « Est-ce que c’est une trajectoire que j’aime ? ». Même si j’ai fait des albums qui d’une certaine façon peuvent être considérés comme mainstream, ils étaient conçus de façon expérimentale. Il ne faut pas qu’oublier que je viens de la musique électronique et des bidouillages. Mon expérimentation à moi, c’était de « cleaner » les choses. Virer pop, ça n’était pas une évidence. D’une certaine façon, j’ai fait le chemin inverse d’un Radiohead avec « Kid A ». Pour répondre à la question, je suis très heureux du niveau auquel Metronomy est arrivé. Si j’avais voulu appuyer sur le bouton pour qu’on devienne énorme, j’aurais pu essayer, mais je ne veux pas le faire. Pas encore en tout cas.

Troisième position : METRONOMY FOREVER (2019)

Metronomy - Metronomy Forever | Vinyl Cover Art

Pourquoi ce choix ? On arrive sur le podium.

Joseph Mount : Parce que je pense que c’est vraiment un très bon album ! C’est étrange, la façon dont on perçoit un album change au fil du temps après sa sortie. La personne dont je parlais tout à l’heure – la femme de Because en Angleterre – a quitté le label à ce moment-là. Et je me suis senti un peu perdu, je n’avais plus cette personne avec laquelle parler, échanger. A tel point que j’ai fini par me dire que ça serait le fil conducteur de l’album, cette perte de repères. Je voulais arriver à un album confus, qui refléterait mon état. Cela a provoqué en moi la création de morceaux intéressants et aussi de très bonnes chansons sur cet album. Je pense que cet album n’a pas eu la reconnaissance qu’il mérite. Dans un monde différent, il aurait pu être bien plus populaire. Certains morceaux sur cet album sont parmi mes préférés de toute ma carrière.

Au fait, vous avez sorti 7 albums, mais jamais de Greatest Hits ou de Best Of. Un choix délibéré ?

Joseph Mount : On commence à en parler. Tout le catalogue est chez Because, donc on doit absolument les associer pour discuter de ça, le planifier. Franchement, sortir un Greatest Hits ou un Best of, ça serait fun. C’est un rêve, ehe.

Deuxième position : PIP PAINE (PAY THE £5000 YOU OWE) (2006)

Pip Paine (Pay The £5000 You Owe)

Le tout premier LP de Metronomy, passé sous le radar à l’époque de sa sortie puis ressorti par Because 3 ans plus tard.

Joseph Mount : Quand je l’écoute aujourd’hui, c’est une expérience très étrange. C’est un peu comme regarder une photo de toi quand tu avais 20 ans. Généralement, tu te dis « Oh, j’étais pas mal du tout ». Je sortais de l’université et j’avais beaucoup d’idées pour écrire, tenter des choses. Sur cet album, on n’entend pas ma voix. C’est seulement de la musique instrumentale. Ce disque, c’est comme une radioscopie de mes émotions à l’époque. Ca me touche beaucoup, et je trouve cet album vraiment cool. Fier du garçon qui a pu faire ça à 20 ans. Aujourd’hui, j’ai un garçon de 11 ans. Te rendre compte très jeune de ce que tu veux faire, c’est une chance infinie. Mais écrire un album, c’est dur, ça demande de la confiance en soit. C’est pour ça que je suis si fier de « Pip Paine ».

« Tu as toute ta vie pour écrire ton premier album, mais tu n’as que 6 mois pour faire le deuxième (Elvis Costello) » 

Cet album correspond à ta prise de contact avec le milieu de la musique.

Joseph Mount : Il faut dire qu’il est d’abord sorti sur Holiphonic en 2006, avant d’être réédité en 2009 par Because. Holiphonic, c’était comme un mec choisi au hasard. J’avais envoyé ma musique à pas mal de labels et c’est le seul qui avait réagi. Du coup, j’avais immédiatement réagi. Je voulais signer, peu importe où ! C’était fou. C’était ma première interaction avec une nouvelle réalité : pouvoir vendre ce que tu fais. Le problème, c’est que le mec du label était pas si bon que ça pour vendre de la musique.  Tu connais c’est citation d’Elvis Costello ? « Tu as toute ta vie pour écrire ton premier album, mais tu n’as que 6 mois pour faire le deuxième ». Cette signature, c’était super excitant. Je pouvais enfin dire que j’étais un vrai musicien.

Première position : NIGHTS OUT (2008)

Nights Out

Avec cet album, ça avait pourtant mal commencé. Sur les premiers exemplaires, il n’y avait que le mot Nights sur la pochette, le mot Out était passé à la trappe. C’est anecdotique, mais quelle avait été votre réaction ?

Joseph Mount : J’étais tellement excité par la sortie de l’album. Tellement. Jane, cette femme qui s’occupait de moi chez Because en Angleterre, m’avait dit « Je suis super désolé, je n’ai absolument aucune idée de ce qui a pu se passer ». Sur le premier pressage des CDs, il n’y avait en effet que le mot Nights. Ma réaction ? « What the fuck ? Comment est-ce possible ? ». j’ai jamais su réellement comment ça c’était produit. Peut-être était-elle un génie ? Elle aurait pu faire ça intentionnellement pour créer des futurs collectors, aha !

Comment perçois-tu cet album 15 ans plus tard ?

Joseph Mount : Si je le réécoute aujourd’hui, je le trouve assez touchant. Mais surtout, je trouve qu’il sonne de façon unique. On a l’impression d’un disque fait par quelqu’un dans sa chambre, mais par un quelqu’un qui a une idée précise de ce que serait cet album si on lui en donnait les moyens. Il n’y a aucun mauvais morceau dessus. Aucun. C’est un disque fantastique. Tu me parlais de la nomination au Mercury Prize pour « The English Riviera ». Honnêtement, j’étais certain à 100 % que « Nights Out » serait nominé. Je me disais « ça va être incroyable quand je vais gagner ». Et aucune nomination ! Je me suis dit « What the fuck ? Comment est-ce que ça marche, ces nominations ? ». Je pense que c’est un très bon disque. En l’écoutant, tu comprends le lien avec le premier album. Il y a dessus un peu du son de tous les albums suivants, et pourtant, il ne ressemble à aucun autre. Il est unique.

En 2024, l’actualité de Metronomy, c’est donc la sortie de votre EP Posse Vol.2 sur Ninja Tune. Trois ans après le volume 1. Pourquoi aller vers ce format ? Penses-tu que le format album n’est plus vraiment adapté ?

Joseph Mount : J’ai sorti ces EP parce que je voulais avoir un break. Faire un break par rapport au format « album ». Je voulais être plus spontané, ce qui demande d’être plus flexible. Un EP, c’est 4 ou 5 morceaux. C’est plus court, moins contraignant. Tu peux faire court, long, tu es beaucoup plus libre. Il y a beaucoup moins de pression que pour faire un album. Pour un album, tu réfléchis à ta construction sonore plusieurs mois à l’avance. Tu te poses beaucoup de questions. « Comment va-t-il être accueilli ? Quelle place va-t-il atteindre dans les charts ? ». Tu as envie que l’album ait un vrai impact.
Avec l’EP, c’est plus cool. Tu t’autorises à composer morceau par morceau, à tenter des featurings, etc. Sur cet EP, il y a des collaborations avec Pan Amsterdam, Naima Bock, Joshua Idehen, Faux Real, Miki, Nourished by Time, Spider, Master Peace, Lynks, TaliaBle,… C’est ultra riche et varié. Passer du format LP au format EP, c’est un peu comme changer de label. C’est une façon très facile de te rendre à nouveau excité par l’idée de faire de la musique. Ou plutôt de conserver cet état d’excitation.

Metronomy – Posse vol.2 (Ninja Tune)

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