L’avantage d’être un spectre parmi les vivants, quand votre plume a façonné la critique rock hexagonale et que votre ombre à chapka plane sur un nouveau siècle sans lumières, c’est que le choix des apparitions relève toujours de l’aléatoire, du hasard divin et du savamment calculé. Ainsi, lorsque Yves Adrien descendit du ciel pour présenter aux Cannois ses jeunes gens mödernes, docu-fiction de Jérôme de Missolz à la gloire de l’inventeur du tréma sur la quinzième lettre de l’alphabet, l’étonnement laissa rapidement place à la curiosité. Entre deux éclipses chez sa mère à Verneuil, le Roi Soleil avait méticuleusement peigné ses cheveux, rentré son ventre d’esthète et brillamment préparé son retour. Dix ans après sa « mort »[1], était venu le temps de la résurrection dans un monde qui ne croyait désormais plus en rien, peut-être même plus en lui. 2011 : apocalypse choc. Une dernière projection pour le fantôme, avant la disparition.
Yves Adrien. Trois livres dont deux majeurs en quarante ans de carrière, des dizaines d’articles prophétiques sur la raideur des corps et la sublimation des circuits imprimés, accessoirement l’enfantement de dizaines d’écrivains ratés à la recherche du style, une allure de gourou abreuvé à la fontaine Des Esseintes avec pour ultime objectif la survivance à son propre déclin. Des apparitions, toujours, comme à la Galerie Agnès B lors de la très médiatique exposition des Jeunes gens modernes – encore eux – en 2008. Puis, comme à chaque fois, des retraites imposées, des silences et des soupirs, pour ne pas gâcher la partition. Une carrière menée, pour ainsi dire, à la perfection.
Projeté au Forum des images deux semaines après la première cannoise, Des jeunes gens mödernes était donc, si l’on se fiait au calendrier d’Orphan, la dernière occasion de voir Yves Adrien en mouvement. Détaché du réel et de ses contraintes, l’animal avait jusque là refusé toute tentative d’approche, expédiant tapées à la machine des lettres rédigées par son exécuteur testamentaire 69X69, toutes signées d’une fin de non-recevoir à une audience forcément – et du coup – toujours plus grande. Avant cela, Yves Adrien avait appris la chute des deux tours sur un téléviseur, ouvert un compte Myspace, découvert les Daft Punk et Crystal Castles ; il était en somme devenu un observateur du monde möderne.
Un vendredi soir à Paris, Forum des Halles. Après Cannes, le film se projette au Forum des images, pour la quinzaine des réalisateurs. Les galeries marchandes ont été désertées, l’atmosphère est chaude et lourde, pesante, les badauds s’entassent à l’entrée et patientent, leur billet à la main, pour la projection de 21H30. Arrivé en avance, je contemple les visages de ces vieux gens postmodernes prêts à gâcher leur vendredi soir en présence d’un mystérieux enturbanné. Dans les arcanes du Châtelet, porte Saint Eustache côté fumeur, j’assiste à une discussion de comptoir entre plusieurs jeunes « mödernes ». L’échange est vif, rapide, empli d’un enthousiasme sans lendemain, tellement symptomatique du vide actuel qu’il pourrait être une conclusion :
– Ouais, c’est sûr, nous aussi on a eu notre période moderne, avant garde, dit-il. Lui, c’est un jeune d’aujourd’hui, un Kid of Töday en VO, la vingtaine et des fringues de marque sur son cul immaculé.
– T’as raison, on a été modernes mais ça a été une phase, qu’elle rajoute, fille de son temps et donc sûre de son fait.
– Oui, c’était sympa au Café Carmen, c’était moderne, il répond. On devine ici que le youngster évoque avec nostalgie le temps des soirées blindées dans l’extrême centre parisien, cette époque où les trois gamins faisaient picoler une bande de branchés interconnectés par Facebook pour se taper de l’open-bar for free en face d’un DJ incapable de compter jusqu’à cinq. « Mais il faut savoir se réinventer », précise-t-il, d’un air sentencieux.
– Ah ça c’est vrai, conclue la hipster montée sur ovaires.
Et la discussion continue entre les jeunes gens de bonne famille, animée par des banalités encore plus grosses. Pour les croyants, il y a un avant et un après Yves Adrien. Avant, le mot « moderne » est un fantasme, après, c’est un cliché boursouflé vidé de son sens et jeté en pâture à une armée de chiots incapables de tuer le père.
21H30. Déambulation dans les corridors éclairés au néon du Forum des images, la salle de projection est déjà quasi comble, les fidèles ont répondu « présent » à l’appel d’Yves Adrien et de ses sirènes. Dans les traverses, je reconnais quelques visages d’inconnus connus ; Pacôme Thiellement et sa barbe de druide trop longtemps trempée dans la soupe à lettres, le musicien Wagner, le copain d’avant Bernard Bacos[2], Mathieu Amalric et sa dégaine de serial killer en RTT ; on croit même reconnaître au loin l’habitué d’un autre Palace, le Professeur Rollin, ce soir simple spectateur d’un film que toute l’audience attend avec, disons, une certaine impatience. Réalisateur des Jeunes gens mödernes, Jérôme de Missolz s’approche sur l’avant-scène et décide d’introduire son propre film par quelques mots brillamment mal choisis : « Tout le monde me dit que ce film est un objet, moi ça m’inquiète (…) mais ce film n’est pas, comme je l’ai lu partout, un documentaire, disons que c’est autre chose, mais je peux vous assurer que plus de 80% des scènes sont fictionnelles. J’aimerais, pour conclure, dédier ce film à Serge Gainsbourg, et Gainsbarre aussi, car la schizophrénie, les pseudos, me semblent plus que jamais vitaux dans notre société ». Et c’est ainsi que le film commence.
Aux inconditionnels de Novövision, on aimerait adresser un message qui achève d’emblée l’idée même d’un suspense : impossible, tout au long des cent minutes que dure Des jeunes gens mödernes, de distinguer le vrai du faux, voire de percer le mystère Adrien. Est-ce un documentaire, est-ce un film, une vie romancée ou une fiction réaliste ? Bien visionnaire celui qui saurait répondre, tant la vie du jeune chroniqueur de Rock & Folk est en soi irréelle, une œuvre cousue-main dans ses silences et extinctions. Dès lors, la partie de cache-cache entre la bête et ses dévots se lance, sans but précis, si ce n’est de satisfaire l’envie sadique de voir apparaître à l’écran celui qui l’a tellement fui, depuis tant d’années. Des jeux de pistes en forme d’impasses aux rondes vénitiennes sans queues ni têtes, l’objet de De Missolz apparaît, au propre comme au figuré, comme une mascarade.
L’intrigue du film, puisqu’il faut bien s’y attarder brièvement, est fine comme une pointe de cutter ; un quelque chose qui ressemblerait à un amas désorganisé d’images tentant désespérément de fixer son sujet : Yves Adrien. Pour donner un semblant de consistance à cette persistance rétinienne décidément fantomatique, le réalisateur français décide de confronter le maître à ses descendances, d’entrechoquer les générations par le jeu des rencontres, comme si le béton pouvait se fondre dans le formol. Ainsi, le spectateur découvre une bande de jeunes – les fondateurs du magazine Entrisme – en quête de modernité, et Yves Adrien, les premiers simulant face caméra la découverte du second par un clic sur Google, puis discutant entre eux sur chat Facebook de leurs avancées pour remonter à la source. La suite ne sera qu’une prolongation de la quête de sens de ces adolescents attardés, hésitant entre hédonisme – la drogue, les fêtes d’appartement – et consumérisme – de jolis shootings mode pour sublimer les corps amaigris par le RSA et cette chienne de vie – pour tuer leur temps trop long. Et Yves Adrien, ange aux ailes trempées dans l’encre, de progressivement remplir le cadre de ce film qui n’en est pas un. Yves Adrien qui en fait des tonnes, qui se romance en apparitions devant ses sujets par le jeu de risibles vidéos Quicktime, qui de prophéties en balivernes écorne son propre mythe, qui apparaît subitement face aux Entristes pour leur expliquer la vie et qui, à force de vouloir trop en dire, finit comme la Vierge reproduite au photocopieur.
Soyons juste, mettons de côté les lourdeurs. Oublions qu’il s’agit avant tout d’un dépliant promotionnel à la gloire du magazine Entrisme – plusieurs plans insistants sur le magazine – et de ses icônes naissantes toutes droit sorties du Péril Jeune, oublions les répliques de Cours Florent improvisées face caméra avec le script posé sur les genoux, oublions les cut-up à la manière de Burroughs pour tenter de faire la jonction entre Mathématiques Modernes et Crystal Castles, oublions que Des jeunes gens mödernes est avant tout un sarcophage pour celui qu’on croyait immortel et qu’un Yves Adrien en roue libre, sans réel contradicteur, ne fait qu’alimenter la matrice filmique. La tentation d’un amor à crédit, ici poussé à son climax sans réel scénario, prend la forme d’une pierre poussée à l’infini, ou plutôt d’un buste d’Adrien taillé dans le rocher de Sisyphe. C’est très long, c’est très chiant.
La nature – contrairement à Adrien – ayant horreur du vide, les scènes s’enchainent frénétiquement. Rencontre entre le rock critic – ou plus précisément son exécuteur testamentaire – et des jeunes Entristes sur un sofa Ikéa mal éclairé, images d’archive du Jacno conquérant période Rectangle, d’Edwige la cerbère du Palace, de Pacadis le débraillé brailleur de passage chez Bernard Pivot, le tout commenté par le dernier rescapé Adrien aux commandes d’un bateau plus vraiment Yves. Longtemps considérée comme éternelle, la vie du critic s’étiole, là, sous nos yeux, il fait son film, se raconte, livre les anecdotes, montre les coulisses d’un théâtre jusque-là verrouillé à double tour. Carte blanches aux nuits noires ou l’inverse, Des jeunes gens mödernes ne parvient pourtant pas à donner du rêve ; la jeunesse Entriste, incapable de détourner son regard de la caméra et décorée de tee-shirts Iron Maiden ou Kiss, ici cantonnée au rôle de cordon de sécurité entre Adrien et sa postérité. Et que dire du travail du monteur De Missolz, si ce n’est louer son inconsistance ? Raccords de plans empruntés à l’actualité comme dans le pire des pastiches du générique d’Envoyé Spécial, absence totale d’objectivité sur son premier rôle qui divague de bars en appartements sur des logorrhées définitives (« en 82, tout est fini », « La modernité, c’est avant tout le plaisir », « Jadis le mot « stagiaire » désignait celle qu’on baisait, aujourd’hui le monde de l’entreprise ce sont des milliers d’inconnus qu’on baise »). Un instant, on se croit embarqué dans Assassin(s), le film noir de Kassovitz, longue dégringolade d’un Michel Serrault refusant de vieillir, grabataire errant de boîtes en refuges, dansant éperdument pour oublier le bruit du pendule. Speed my speed.
Soyons juste, encore une fois, le film-linceul à la gloire du soldat toqué possède quelques mérites. En premier lieu, celui de faire réapparaître une icône laissée pour morte. Et puis ces jeunes Entristes qui, en dépit de leurs soucis d’élocution et de leur manque flagrant d’idées à opposer au mentor, réussissent là où tous les autres ont échoué : faire parler l’oracle. L’autre des qualités, certes inconsciente, des Jeunes gens mödernes, c’est la mise en valeur de ces quelques scènes d’exception qui émergent d’un océan de médiocrité : Adrien lisant à une Lio éplorée le papier écrit lors de leur rencontre en 78, fascinant huis-clos intemporel avec deux icônes enfermées dans un hôtel bruxellois, Adrien dans un zoo tentant de reformer les Monkeys avec quatre primates, quelques clairs-obscurs où le ghost writer déclame ses croyances théoriques avec des pleins et des déliés, monstre d’éloquence parvenant à donner vie aux mots par le simple actionnement de sa mâchoire. Derrière sa calvitie naissante élégamment dissimulée par la chapka, Yves Adrien tente d’échapper au réel et ses turpitudes, son besoin foisonnant de vérités et de flux RSS gavés comme des oies. C’est bien là le propre du poète et du fantôme.
Dernière ligne droite pour Des jeunes gens mödernes. Le film, comme son premier rôle, ne parvient pas à s’arrêter, tâtonnant pour le trouver le mot de la fin et la séquence ultime. D’un retour à Brooklyn pour une jam improvisée avec James Chance et Edwige, touchante dans sa vieillesse punk vécue avec la grâce d’une locomotive qui atteindrait enfin le terminus, au last exit à Pékin en pastiche de guide touristique made in Sofia Coppola, notre beau monde finit par se perdre en traduction. Les Entristes continuent de dialoguer par Skype et Adrien déroule ses visions de Novötel. Jadis prophète du monde digital, Yves Adrien semble s’être converti en dictaphone, répétant en boucle des tirades discrètement écrites sur de petits papiers de soie. Fidèle à sa légende, 69X69 exécute les lois du défunt. Adrien soupire sur les paradis perdus, se perd en conjectures sur l’évolution des hommes dans l’espace, comme si le fantasme des clavecins de François Couperin en station orbitale pouvait être un futur plausible pour ces jeunes gens rétrögrades. Que retenir de cet obscur objet du désastre ? Le souvenir de cette ombre flottante, Yves Adrien, dans sa splendeur brute et animale. Et puis un film raté. Superbement raté. Qui tente de refaire l’histoire sans parvenir à la comprendre, empile les clichés post-soixante-huitards pour combler le vide, naïf jusque dans ses maladresses, plaçant l’esthète dégarni en présence de gamins disposant d’un avenir pour tenter de rendre la modernité plus tangible, plus palpable. On aurait voulu attraper les papillons avec des épuisettes que l’utopie n’aurait pas été plus risible.
Fin de la projection. Les lumières se rallument sur une foule qui n’applaudit pas. Qu’ont-ils bien pu faire ensemble, le cul entre deux fauteuils, tous coincés entre le poids de la nostalgie et l’angoisse du no futur ? Ont-ils conversé avec le réalisateur sur la focale et les contrechamps, les jeunes d’Entrisme ont-ils expliqué le pourquoi du film, se sont-ils tous foutus à poil pour gober du MDMA en se baisant mutuellement comme des droïdes du nouveau siècle ? Les jeunes ont-ils fondu sur les baby-boomeuses, et vice et versa, se sont-ils promis fidélité, jusqu’à la retraite à 65 ans ? Yves Adrien est-il venu, a-t-il lu une messe en l’honneur de Saint Jean et Pacadis, tous ensemble, ont-ils vibré à l’unisson en contemplant le cosmos à travers le toit du building ? A vrai dire, je n’en sais rien. J’étais parti depuis longtemps, croisant sur le chemin du retour d’autres effigies mobiles extirpées d’un supplément mode, toutes vraisemblablement à la recherche d’une fille à baiser ou d’un rade pour oublier que demain il fera jour, qu’il faudra encore se remettre en quête de sa propre identité, loin, très loin, des mythes façonnés par les journaux. Au moment de fermer les yeux, j’ai fermé la brocante à vestiges. Pour Orphan, c’était certainement la dernière séance. Et le rideau sur l’écran est tombé.
Des jeunes gens mödernes // Film-docu de Jérôme de Missolz
http://www.quinzaine-realisateurs.com/des-jeunes-gens-modernes-f14292.html
[1]A l’aube de son demi-siècle, Yves Adrien décida en septembre 2001 d’annoncer sa mort. Depuis cette date, l’écrivain se fait représenter par un double nommé 69X69, exécuteur testamentaire de l’œuvre éparse du poète aux pseudos variables selon les saisons.
[2] Créateur du très bien documenté site Paris 70, qu’on recommande aux nostalgiques des années Palace et autres amoureux de cette époque où nos héros français se battaient, en vrac, contre le pompidolisme, les babas et l’inertie gauloise. Interview de Bernard Bacos disponible ici : http://gonzai.com/bernard-bacos-stuck-in-the-seventies
Des Jeunes Gens Mödernes – Clip 4 from Quinzaine des Réalisateurs on Vimeo.
Des Jeunes Gens Mödernes – Clip 5 from Quinzaine des Réalisateurs on Vimeo.
Des Jeunes Gens Mödernes – Clip 3 from Quinzaine des Réalisateurs on Vimeo.
14 commentaires
« Never complain, never explain »…
la vraie question c’est est ce que ce film parle aussi de ses pauvres années où il était un cliché baba prophète à lui tout seul, est ce qu’on parle de ces articles sur le prog qui dégouline…
perso le personnage a du talent mais j’ai toujours trouvé qu’à forcer le trait il est/était assez ridicule.
Serlach, inutile de répondre, je pense, à ta question. Tu as compris le film sans l’avoir vu.
Ecriture d’enfer, cohérent avec ce que tu as dû subir…
Bien d’accord avec ce que tu écris, Lester, ce film est un ratage, évoluant entre l’ennuyeux et le ridicule. C’est dommage, d’abord parce que Jérôme de Missolz a réalisé l’excellent « Wild Thing » vu récemment sur Arte, ensuite parce que l’idée de départ était bonne : le dialogue inter-générations, la branchitude à travers les âges, comme nous avons eu l’occasion d’en discuter ensemble… Le problème c’est que ce film est trop centré sur la seule personne d’Yves Adrien, et celui-ci est capable de belles fulgurances, mais aussi de divagations plus ou moins obscures que le spectateur non initié aura du mal à suivre.. Il aurait été préférable à mon avis de faire intervenir aussi d’autres témoins de cette époque, comme c’est le cas dans le film sur Alain Pacadis « Un héros in », pas facile à dénicher, mais qui est bien plus réussi sur un thème similaire. Adrien, tout visionnaire qu’il soit, n’a pas le monopole de cette période, en fait il a bien plus exercé ses talents dans les 70s que les 80s. Et de plus, mais c’est un avis tout personnel, je trouve que ce début des 80s en France se caractérise surtout par un manque de talent flagrant qu’on a érigé ensuite en « légende », en « culte », avec les Jacno, Lio et autres groupes inconsistants.
Pas grand chose à dire sur les jeunes gens d' »Entrisme », que j’ai trouvé plutôt « suivistes » sur ce coup là, je n’ai pas entendu l’ombre d’une phrase originale de leur part, par rapport à Yves qui avait lui tendance à en faire trop..
Enfin, je suis allé assister à ce désastre sur la foi de quelques papiers laudateurs que j’avais pu lire suite à sa projection à Cannes, encore un signe de la complaisance et de la connivence des médias, comme on a pu le voir dans l’affaire DSK, qui n’osent pas critiquer le travail d’un « ami », surtout s’il est produit par Agnès B. et Arte.
je regarderai ça bientôt sur la tnt, merci
« Ainsi il va, il court, il cherche. Que cherche-t-il ? À coup sûr, cet homme, tel que je l’ai dépeint, ce solitaire doué d’une imagination active, toujours voyageant à travers le grand désert d’hommes, a un but plus élevé que celui d’un pur flâneur, un but plus général, autre que le plaisir fugitif de la circonstance. Il cherche ce quelque chose qu’on nous permettra d’appeler la modernité ; car il ne se présente pas de meilleur mot pour exprimer l’idée en question. Il s’agit, pour lui, de dégager de la mode ce qu’elle peut contenir de poétique dans l’historique, de tirer l’éternel du transitoire. »
Les jeunes gens d’Entrisme ont-ils déjà lu cette phrase ? Je n’ai pas vu le film, craint effectivement le pire, me demande pourquoi Adrien s’est entiché de ces gens (je crois avoir une réponse mais la garde charitablement pour moi). Bonne nuit les amis !
http://youtu.be/rp17k45HIHI
J’arrive pas j’arrive
et même en fermant les yeux,
je perds le fil
je pars à la dérive….
une fiction de Jérôme de Missolz.
Ouais, pas vu le film mais sur le papier déjà je trouve que l’idée de confronter Yves Adrien à sa soi-disant descendance est une fausse bonne idée, du genre qui illustre parfaitement l’impasse dans laquelle sont ses soi-disant modernes de 2011, obsédé des cadavres de mots, de fringues, etc. Incapables de faire les choses sans autre référent que leur pure passion.
Sylvain
http://www.parlhot.com
Il ressemble vachement à Charlie dans la chocolaterie. Et pas celui du premier film, celui du mauvais remake de Tim Burton.
… « When no one is watching you’re invisible ! » …
Vous dites que la plume d’Yves Adrien a « façonné la critique rock hexagonale »… C’est faux. Adrien est un auteur peu accessible. Rares sont les lecteurs ayant pénétré le sens de ses écrits.
Vous dites aussi qu’Adrien « tente d’échapper au réel et à ses turpitudes »… C’est un reproche, je suppose… Ne vous mêlez plus de poésie.
mais que yves adrien a l ‘air con !