Une distribution de rêve, une bande originale aux accents soul seventies, un réalisateur dont le nom inspire confiance…En principe, le dernier film du fils Coppola réunit les éléments clés de ceux qu’il faut absolument voir. Sauf que... une affiche bien garnie n’est pas la garantie d’un film réussi.

Charlie Swan III (dit avec emphase et ironie, « the Third ») vient de se faire larguer par sa dernière conquête, Ivona. La belle blonde, substitut d’une Scarlett Johansson sûrement trop occupée pour se joindre à la troupe, est lasse de ne pouvoir obtenir l’exclusivité d’un homme obsédé par les femmes. Elle rompt brutalement. Le misérable phallocrate incarné par Charlie Sheen, pète totalement les plombs et fait une dépression des plus fantasques.

Le fil narratif tient sur ça : les frasques et péripéties d’un célèbre graphiste à l’imagination débordante. Comme nous sommes « dans sa tête », aucun scénario élaboré dans le cerveau de Charlie Swan III ne nous est épargné. Le problème, c’est que le propos manque de teneur, ou alors, le rendu l’en a vidé de son contenu.

Dans-la-tete-de-Charles-Swan-III-afficheOutre l’aspect ultra macho presque insoutenable à certains moments (bien qu’on espère qu’il s’agisse de second degré), le film ne prend pas. Les rêveries de cet anti héro viennent sans cesse casser le rythme de l’histoire, sans pour autant la nourrir dans ce va-et-vient mal mené. On retrouve la fantaisie décalée des films comme Moonrise Kingdom ou À bord du Darjeeling Limited, dont Roman Coppola a écrit les scénarii, mais quelque chose manque, n’accroche pas. On reste en dehors, avec l’impression que personne ne va venir nous chercher.
Malgré un faible argument, les comédiens choisis avec talent viennent sauver le film. Bill Murray y plante un directeur commercial dévasté par un probable divorce ; drôle et touchant, pathétique mais digne, il fait de ce second rôle un personnage phare. Bill, quoi. Patricia Arquette joue la sœur de Charlie playboy. Flanquée d’une permanente choc pré 80’s ; elle nous rappelle qu’elle a fait des putains de bons films avant de tourner sept saisons de Medium. Enfin, Jason Schwartzman (celui dont on ne connaît jamais le nom mais qu’on adore forcément) est génial ici encore. Le duo Sheen / Schwartzman (ça va rentrer) fonctionne bien; absurdes et drôles, leurs présences sont très complémentaires à l’écran. Quant à Charlie Sheen, il joue Charlie Sheen. Les fans adhèreront. Les autres, à voir.

À ranger dans la vidéothèque des jours de loose. Dans le tête de Charlie Swan III fera parfaitement le job un de ces dimanches où il pleut, où tout fout le camp, où demain c’est lundi et où hier, c’était n’importe quoi. Et comme je l’ai maté un lundi après midi en sollicitant des facultés cognitives finalement inutiles pour le chroniquer, ma conclusion a été : Charlie Swann a une bite à la place du cerveau, merci pour la visite.

Roman Coppola // Dans la tête de Charlie Swan III  // DVD chez Zylo

5 commentaires

  1. Oui, belle déception que ce Charles Swan III, comme dans son précédent film, on peut remarquer que Roman Coppola a du gout mais pas de talent.

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