Le gourou le plus fascinant de l’histoire de la pop culture vient de passer l’arme à gauche, après 46 ans derrière les barreaux.

Comme le tatouage de la Svastika tamponné sur son front, les meurtres commandités par Manson sont gravés dans l’inconscient collectif. On ne va pas vous refaire l’histoire dans son intégralité, mais le 9 aout 1969, les sbires du psychopathe pénètrent dans la villa de Benedict Canyon, à Los Angeles, et tuent cinq personnes, dont la femme de Roman Polanski, alors enceinte de 8 mois. Commise la même année que la débâcle du festival d’Altamont, qui fera un mort pendant le concert chaotique des Stones, la tuerie permettra à quelques esprits plus ou moins éclairés d’inventer l’expression « summer of hate » pour qualifier cette année erratique.

Si Manson, aux oubliettes depuis 1971, a toute sa vie fasciné l’Amérique à la fois décadente et puritaine, c’est notamment parce que sa « carrière » est intimement liée à la musique. Obsédé par les Beatles, et notamment le titre Helter Skelter décrit par McCartney comme le titre le plus violent du groupe, Manson théorisa avec sa « famille » de paumés une lutte raciale sur fond de tubes pop issus des sixties. Lui-même chanteur et piètre musicien, il tenta sa chance, sans succès, derrière le micro, s’acoquinant un temps avec le batteur des Beach Boys Dennis Wilson, composant même un morceau repris par les Californiens sous le nom Never learn not to love (le titre…) et enregistrant, de 67 à 69, une impressionnante série de démos financées par le producteur Phil Kaufman, croisé comme on s’en doute, en prison. Celui qui commença comme assistant sur « Beggars Banquet » des Stones (on a connu pire comme stage) et qui se fit remarquer pour avoir volé le corps de Gram Parsons après sa mort (avec qui il avait aussi bossé) déboursa 3000 dollars pour presser 2000 copies du « Lie: The Love & Terror Cult » de Manson, vendu à environ… 300 copies (et réédité en 2006).

Pas besoin d’être un psychiatre de la clinique Bertrand Cantat de Mandale-les-Bains pour comprendre que les refus successifs des Majors de publier les roucoulades de Manson ont évidemment eu un rôle déterminant dans le parcours du gourou killer. Jamais vraiment repenti, le chanteur continua tout au long de son emprisonnement d’enregistrer sur un magnétophone des chansons publiées au compte goutte de manière plus ou moins officielle. On peut notamment citer « Saint Quentin » (du nom de la célèbre prison où Johnny Cash cassa ses cordes vocales) et « Commemoration », où l’on peut l’entendre des monologues glaçants dignes d’un épisode de Faites entrer l’accusé, et aussi un hommage au pape de la country, Hank Williams.

Peu de chances que « Completion », l’album produit dans les années 80 par Henry Rollins de Black Flag, sorte un jour. Et pendant qu’une partie des « fans » de Manson pleureront sa mort, Bobby Beausoleil, l’un de ses compagnons de route, continue de purger une peine à perpet’ nan sans avoir développé un culte identique à celui de son mentor. Il a 70 ans, et aux dernières nouvelles il vend ses tableaux sur son site internet.

3 commentaires

  1. il serait interessant d’interwieuver tout les artistes que vous avez approcher par votre canard, et leur demander leur avis sur charles, & leur avis sur son sort de D C D ? un papier je suis ACHETEUR.

  2. Pour les curieux, les Guns ‘N’ Roses ont repris sur leur album punk « The Spaghetti Incident », en titre caché (il faut attendre environ 10 secondes après le dernier titre « officiel ») une chanson de Manson intitulée « Look at Your Game Girl ».. et qui ma foi, est loin d’être mauvaise !

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