Dix ans après ses débuts chez Gonzaï Records, le projet Pointe du Lac redonne des nouvelles avec une signature chez les toujours aussi impeccables patrons de Hands in The Dark, avec l’annonce d’un troisième album dont le nom est déjà tout un programme : « Les siphonophores des eaux froides et profondes de l’Arctique ». Deux titres déjà en écoute permettent de prendre la température de ce disque tout sauf glacial.

Comment expliquer à un ami musicien qu’on n’écrira rien sur son nouvel album ? C’était la question posée voilà quelques mois dans ce papier, et si l’on est souvent tenté de ne pas répondre aux nombreuses sollicitations de groupes tentant leurs retours en visant à côté, le troisième album de Pointe du Lac contredit tous les pronostics.
Car après plusieurs années à tenter de se frayer un chemin dans les méandres du retour de hype sur le krautrock dont il fut pourtant, un temps, l’une des belles incarnations, le projet Pointe du Lac semble avoir entamé sa métamorphose définitive avec le troisième album prévu pour le 8 décembre. Kraut ? Julien Lheuillier et ses deux compères Richard Francés et le formidable saxo Quentin Rollet (nouveau venu dans la bande) le sont encore, avec parcimonie. Mais ce qu’on peut entendre sur « Les siphonophores des eaux froides et profondes de l’Arctique » évoque également d’autres couleurs, avec autant d’incursions dans la musique répétitive initiée par Comelade et Pinhas sur « Fluence » (1975) que l’art rock de Tuxedomoon ou les expérimentations d’Eno et Hassell sur « Fourth World, Vol. 1 », auquel la pochette réalisée par Emilija Radojičić fait pensée, par ricochets.

Cette possible music, à la fois instrumentale, contemplative et baignée dans les eaux Kosmische, est donc la preuve qu’on peut renaître en tant que musiciens et surprendre tout son monde, même dix ans après ses débuts, avec des pistes exploratoires relatant un voyage vers les paradis blancs. Pas ceux de Michel Berger ni ceux plus cocaïnés de Jean-Luc Delarue, mais ceux de François de Roubaix avec son Adieu à l’Antarctique.

En bref : l’eau n’est toujours pas congelée chez Pointe Du Lac, et ce retour de haut niveau chez les ténors d’Hands In The Dark est une excellente nouvelle pour tous les plongeurs en eaux troubles. On s’arrête là avec les métaphores aquatiques, ça s’écoute juste en dessous.

Pointe du Lac // Les siphonophores des eaux froides et profondes de l’Arctique // Sortie le 8 décembre chez Hands In The Dark

https://pointedulac.bandcamp.com/album/les-siphonophores-des-eaux-froides-et-profondes-de-larctique

 

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